Comment dit-on déjà le cri du fugu en japonais ! Kokoriko ?
Evidemment, la plupart des chefs français soutiennent ce projet. Sans doute certains espèrent-ils, à travers une telle reconnaissance, affirmer une suprématie qu’ils savent contestée.
Ambition sans doute légitime que de vouloir réaffirmer une suprématie qui s’est exercée durant des siècles (même si la cuisine italienne, certes moins sophistiquée a eu sa part dans la construction d’un goût méditerranéen). Cela dit, cette reconquête volontariste suscite de nombreuses questions :
Si l’on pouvait, disons jusqu’à l’arrivée de la «nouvelle cuisine» définir un patrimoine culinaire français, c’est-à-dire l’héritage d’un ensemble de gestes, de produits du terroir, de savoir-faire, de recettes, une culture du goût, le patrimoine français actuel est bien plus éclaté, multiple, divers qu’il y a une quarantaine d’années.
En effet, les échanges, les apports d’autres cultures culinaires, la diffusion des techniques, le métissage culturel, la circulation des produits ont considérablement changé la donne ces dernières années. A la cuisine des régions d’autrefois a succédé, qu’on le veuille ou non, une cuisines plurielle, ouverte sur de multiples influences, à la fois singulière et universelle, comme diffractée.
