Un livre traversé de part en part par une vitalité joyeuse et frondeuse, écrit au burin et à la gouge, poli comme une pierre de lune par le temps et l’infinie patience de ceux qui savent qu’aucune soif n’est extinguible parce que la soif fait partie de la vie comme la musique jaillit du silence.
Un objet à ne pas mettre entre toutes les mains : altérés, adventistes, atrabilaires, frileux du coude, autistes du gosier ou pourfendeurs de silènes, s’abstenir !
Libraire retiré de la passion des livres, noceur céleste, érudit de la vie, ami de Jim Harrison, Gérard Oberlé a quitté depuis longtemps son Alsace natale, dont il a gardé pourtant un goût certain pour la démesure, cachée derrières les apparences bien lisses de la phrase, pour monter à Paris. Depuis une trentaine d’années Gérard Oberlé vit dans le Morvan.
On peut lire Itinéraire spiritueux comme un Bildungsroman, un roman de formation : au goût, à ses sortilèges, ses folies, ses excès… On y croise une galaxie de personnages étonnants, vivants ou disparus, emportés dans cette sarabande dionysiaque, ce tourbillon affolé des sens, des riboteurs de première, des affidés de la riboudingue.
