L’agitation qui caractérise le quarantième anniversaire de cet événement, les interprétations complètement différentes, contradictoires, aberrantes parfois, qui en sont données, témoignent à mon sens du caractère vivace de ce bouleversement, de la charge d’émotion qui lui est associée et de la difficulté actuelle de comprendre ce qu’a été Mai 68, d’en intégrer les forces, d’en assumer l’héritage, d’en revendiquer l’originalité.
Ainsi, a-t-on pu observer, ces derniers mois, chez certains hommes politiques, certains penseurs également – qui sont sans doute définitivement passés à côté de ce pan de l’histoire – des crispations significatives autour de la question de la pédagogie notamment mais aussi, paradoxalement, autour d’une société addictive à la consommation dont Mai 68, en promouvant l’hédonisme individuel instantané, aurait été en quelque sorte le modèle…
