Comme si on n’arrivait là qu’à pied, gravissant la pente, entrant dans ce rythme de la marche. Le seul sur lequel – plusieurs d’écrivains l’ont compris – puisse venir s’ajuster celui de la pensée.
Peu ou pas de voitures, dès qu’on quitte les villages, pour monter en direction de la Sierra de Montsant.
Et puis tout s’éveille peu à peu, prend forme, devient limpide, presque transparent ; on aimerait savoir donner des noms à ces présences qui bruissent tout autour de nous, à ce monde dont nous ne sommes que les invités, à ce fil si mince qui nous relie à la terre. Ici, même les pierres ont une histoire à raconter, un secret à partager avant de maudire les étoiles. Commune présence : René Char eût aimé s'y perdre.
Si loin que porte le regard…
Et la mer que l'on espère, que l’on devine là-bas.
Des flots, on n’entend plus que le souvenir ; le lit des rivières ressemble à ces mirages qui surprennent les voyageurs ou les imprévoyants.
