"Issu d’un croisement entre deux cépages du Val d’Aoste, le cornalin est sans doute le plus vieux cépage rouge du Valais et on en retrouve des traces écrites dès 1313 (la tradition orale l’évoquerait presque trois siècles plus tôt).
Quasiment en voie de disparition dans les années cinquante (moins de 10'000 litres déclarés sur tout le Valais en 1952), le cornalin est en train de reprendre du terrain de manière spectaculaire : 11.4 ha en 1991, 30.2 ha en 1998 et 90 ha en 2008.
Il a été petit à petit délaissé au profit d’autres cépages durant le début du XXème siècle car il est difficile à cultiver (production capricieuse d’une année à l’autre, grande sensibilité aux maladies, maturation tardive…) et ce n’est que dans les dernières décennies que les techniques viticoles récentes ont permis d’en apprivoiser la culture.
Ce cépage suscite un grand intérêt, autant de la part des amateurs que des professionnels. Il est en effet autochtone au Valais, encore assez rare et produit, lorsqu’il est bien fait, un vin original, très coloré, profondément fruité, assez tonique et de bonne garde. La dégustation qui suit et qui a réuni la plupart des grandes cuvées actuelles issues de ce cépage (que tous les producteurs et amis qui nous ont aidés à réunir les vins soient ici remerciés) nous a permis de faire le point et surtout, d’avancer sur une question d’actualité: sachant que la plupart des cuvées sont issues pour l’instant de jeunes vignes, le cornalin possède-t-il véritablement l’aptitude à produire de grands vins marqués par le terroir ou sont-ils confinés à la production de vins « dans le fruit », certes excellents mais dont le risque serait de rester parfois un peu monolithiques… Une question qui demandera sans doute bien des années avant d’être résolue !
