Pris en otage par le Jihad islamique libanais, Jean-Paul Kauffmann a été détenu trois ans (!) au Liban. Trois années-fantômes qui ont infléchi le cours de sa vie.
Après son retour, Jean-Paul Kauffmann a publié, hors commerce (pour ne pas entrer dans un système qui rentabilise le malheur) un des plus beaux textes qu’il m’ait été donné de lire sur le sujet, Le vin retrouvé. Ce livre a été rédigé durant le premier été de son installation aux Tilleuls :
« Au regard de la tragédie que j’ai vécu, le vin pourrait apparaître comme un sujet dérisoire. Je m’aperçois à présent combien il m’a aidé à retrouver peu à peu le monde des vivants. Cette longue nuit sanglante reste un cauchemar trop lourd pour être transmis à ceux qui ne l’ont pas vécu. Cette impuissance à relater l’innommable m’a conduit à user de la métaphore du vin… »

Photo Jean-Louis Boissier