Supposons que les grands vins fassent partie des œuvres d’art, les jugerait-t-on différemment selon que l’on sache ou pas qu’un certain nombre d’entre eux figurent parmi les verres soumis à votre sagacité ? On n’est jamais naïf devant les œuvres d’art : le poids de l’histoire, le prestige de l’étiquette, les représentations du goût, le jugement des prescripteurs ont leur importance. Sinon personne de sensé, je veux dire au goût éduqué, n’entrerait en lévitation dégustant tel cru réputé dont, dans ce millésime-là, la principale lettre de noblesse est son prix stratosphérique…
Paris, le 22 janvier – photo Armand Borlant