Comme un renégat. Pas vu, pas pris. Pour se soustraire aux contôles anti-dopage Rasmussen a menti sur son lieu d’entraînement en juin : le poulet danois n’était pas comme il l’a prétendu au Mexique mais turbinait dans les Dolomites en compagnie du sulfureux docteur Ferrari. Aujourd’hui la plupart des journaux titrent sur la mort du Tour, à l’instar de France Soir.
A qui le Tour ? Circulez, il n’y a plus rien à voir même si la presse à sensations fait ses choux gras de ces scandales à répétition, comme l’avoue, non sans une certaine ingénuité opportuniste le rédacteur en chef du journal Le Matin en Suisse… Tout ceci fait malheureusement partie d’une catastrophe annoncée. Désormais la suspicion et l’angélisme se côtoient, servant un seul dieu, celui du cynisme le plus total. Les forçats de la route continueront à pédaler vers un improbable empyrée, à s’esquinter les neurones avec des moyennes horaires qui défient l’entendement, à bouffer du kilomètre à longueur d’année comme des Sisyphes des temps modernes. En mal d’épopées, les journalistes continueront à mettre en scène ces héros tragiques, cette dialectique particulière du bitume, les prolétaires des profondeurs du classement, besogneux, admirables, si cons pourtant de ne pas faire ce qu’il faut pour s’en extirper, et les seigneurs, métaphores vivantes de l’homme-machine, inaccessibles.
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