La musique qui va avec…
Malgré les rumeurs d’attentats, de démission et autres fantaisies, en dépit de la température, polaire, une foule énorme était là pour le discours d’investiture. Une ferveur populaire et cette arrivée sous les arpèges et dans la liesse. IL est là, dans la lumière, pour incarner le rêve américain. Ce qu’il rappelait déjà en août 2008 : « Il y a quatre ans, je me tenais devant vous et je vous racontait mon histoire, celle d’une union brève entre un jeune homme du Kenya et une jeune femme du Kansas qui n’était ni fortunés, ni connus, mais qui partageaient la conviction qu’en Amérique, leur fils pourrait faire ce qu’il aurait en tête, quoi que ce soit.
Cela, c’est la promesse qui distingue ce pays des autres, le fait qu’avec du labeur et du sacrifice, chacun d’entre nous peut poursuivre son rêve individuel, tout en faisant partie d’une grande famille américaine qui assure à la génération suivante la possibilité de poursuivre, elle aussi, ses rêves. »
Beaucoup d’émotion chez tous ceux qui, de près ou de loin, ont assisté en direct à cette cérémonie d’investiture, Obamamania ou pas… Et cette conscience plus ou moins diffuse que l’histoire est en train de se faire à ce moment-là, que le possible et l’inespéré continuent d’exister. Même dans ce moment crucial de l’histoire des Etats-Unis et du monde. Certes, il serait naïf de croire qu’un homme pourrait incarner tous ces rêves et sauver, à lui seul, la planète. Mais, faut-il le rappeler, on se situe ici au plan des symboles et leur force d’entraînement est telle qu’une figure messianique comme Obama peut aider des millions de gens à croire en leur chance et, surtout, à se bouger un peu pour y arriver…
La veille un Bono un peu exsangue avait chanté sur les marches du Lincoln Memorial à Washington Pride (in the Name of Love). La version que vous pouvez entendre en ce moment si vous avez cliqué sur l'icône en début de texte est bien meilleure…
One man come in the name of love
One man come and go
One man come here to justify
One man to overthrow
In the name of love!
U2 a bien choisi son tube pour envoyer Barack sur orbite : la figure christique est évidente.
Sur cette question, et tout ce qui concerne Obama, je devrais me taire et laisser la parole à ma fille qui vient de terminer un mémoire très complet sur le nouveau président des Etats-Unis. Si elle l’accepte, je vous promets une interview et des extraits. En attendant, il me semble que s’il fallait dégager trois grandes tendances qui expliquent l’extraordinaire engouement dont bénéficie le Président élu : d’ores et déjà, quels que soient les succès (attendus) et les échecs (prévisibles eu égard aux attentes démesurées), il aura marqué l’histoire de son empreinte à travers ces trois grands thèmes.
1. Barack Obama, le fils du gouffre, comme le proclame l’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau, a redonné, à travers son élection, une fierté et une légitimité à l’immense continent noir.
2. Elu Président de tous les Américains, Barack Obama exerce une fonction purificatrice (cathartique) évidente. Puisse l’Amérique profonde et figée dans ses préjugés en finir avec ses vieux démons !
3. Dans un monde qui associe trop souvent le politique à la magouille, à l’impéritie ou au carriérisme, Obama représente l’émergence d’un nouveau style, une manière quasi de faire de la politique, plus rapide, plus fraîche, plus décontractée, plus proche sans doute des préoccupations des gens.
3 Comments
http://www.lefigaro.fr/hightech/...
Il faut rappeler le bilan calamiteux de Bush Junior …
Et une certaine permanence des lobbies militaro-industriels.
Difficile de s’attendre à pire (quoique ?) !
http://www.liberation.fr/politiq...
Du coup, Barack a été obligé de prêter serment une seconde fois (c’est véridique) …
Merci Mr laureng d’avoir rappelé l’omniprésence des lobbies militaro-industriels, avant son départ Mr Eisenhower en avait fait la remarque.
après le rêve il y a la réalité qui très souvent n’est pas médiatisée.