Je pense à ce rideau de fer de triste mémoire lors d’une visite aujourd’hui à Potsdam.
Sur cette presque île, les fastes lointains des Hohenzollern, le Schloss Sans Souci et consorts, se juxtaposent à des pans d’inquiétude et de terreur froide.
Sur cette presque île, les fastes lointains des Hohenzollern, le Schloss Sans Souci et consorts, se juxtaposent à des pans d’inquiétude et de terreur froide.
Churchill :" We have slaughtered the wrong pig !"
Cecilienhof, 17 juillet 1945 : après Yalta, c’est ici qu’a lieu la Conférence de Potsdam. Staline, Churchill et Truman, chacun rêve d'être le metteur en scène de la suite de l'histoire.
La conférence dure jusqu’au 2 août et va décider du sort de l’Allemagne, du démantèlement de sa puissance et de sa partition (ligne Oder-Neisse). La conférence de Postdam va jeter les bases d’un nouvel « ordre mondial » pour le demi-siècle à venir avec sa logique des blocs et l’entrée dans la terreur nucléaire.
C’est ici même, à Postdam, durant la conférence que fut prise, de concert, la décision de bombarder quelques jours plus tard Hiroshima puis Nagasaki.
"Il demeure historiquement établi, et c'est ce fait qui devra être jugé dans les temps à venir, que la question de savoir s'il fallait ou non utiliser la bombe atomique pour contraindre le Japon à capituler, ne s'est même pas posée. L'accord fut unanime, automatique, incontesté autour de notre table." Winston Churchill, Le rideau de fer.
Potsdam, Cecilienhof, saluez l'étoile…
Fort du tribut payé par son peuple aux Walkyries, de son charisme et de la présence de l’Armée rouge à Berlin – Truman vient de prendre la succession de Roosevelt, décédé, et Churchill, bientôt remplacé par Attlee, n’a qu’une légitimité chancelante – Staline affirme son ascendant, redessine les cartes, affûte ses griffes… L’étoile rouge de géraniums dans la cour intérieure du Cecilienhof a valeur d’un symbole : c’est devant elle que les « alliés » doivent « s’incliner» avant d’entrer dans la salle de conférence.
J’entends la colère de Churchill qui, cynique et enfin lucide, finira par lâcher plus tard : »"We have slaughtered the wrong pig!» (Nous avons abattu le mauvais cochon !).
J’entends la colère de Churchill qui, cynique et enfin lucide, finira par lâcher plus tard : »"We have slaughtered the wrong pig!» (Nous avons abattu le mauvais cochon !).
Potsdam : pendant longtemps ce "pensionnat de princesses" a été la base du KGB.
Quelques années plus tard, Potsdam passé à l’Est, les Russes et le KGB s’installent ici pour y établir une base avancée de l’espionnage façon guerre froide. Le Glienicker Brücke deviendra d’ailleurs le lieu emblématique où s’échangent les agents qui valent la peine d’être échangés.
Le KGB a jeté son dévolu sur un riant pensionnat de jeunes filles où les futures princesses étaient formées aux bonnes manières et à l’art de la conversation.
Le KGB a jeté son dévolu sur un riant pensionnat de jeunes filles où les futures princesses étaient formées aux bonnes manières et à l’art de la conversation.
L'ancienne prison du KGB.
L’endroit a ses charmes : ce n’est qu’en 1994, cinq ans après la chute du Mur, que le KGB finira enfin de boucler ses valises et quittera l’endroit.
A regret sans doute : les dimanches ensoleillés passées à canoter sur la Havel et à tailler des sifflets dans des écorces de frêne, ça vaut mieux que toutes ces vilaines histoires de Polonium 210…
A regret sans doute : les dimanches ensoleillés passées à canoter sur la Havel et à tailler des sifflets dans des écorces de frêne, ça vaut mieux que toutes ces vilaines histoires de Polonium 210…
Donnez votre avis
Voilà un éclairage sur Berlin assez fascinant : à quand un Guide de cestyle sur les grandes villes européennes :Prague, Budapest, Venise, Rome, Madrid, Bruges et autres ?
Fais moi peur : ne me dis pas que tu n’as bu que de l’eau ?
Ça viendra, ça viendra, François ! Pour les vins, nous avons trouvé des endroits fabuleux avec des Laville Haut-Brion 1985 à 80 euros tout en sirotant de la panse de porc farcie. Demain, les adresses…
Fascination de l’histoire. Merci Jacques de nous rappeler ces événements oubliés. Nous ne pouvons comprendre notre temps sans y replonger.