Visite hier matin, pour renouer avec cette durée, du Hamburger Bahnhof Museum. Deux expositions sont à l’affiche actuellement.
L’une, pléonastique, consacrée à Andy Warhol et les stars : très beaux dessins de la « première époque », façon Cocteau, notamment un portrait de Truman Capote.
Je note une forme de lucidité rare chez Warhol, cette élégance dans l’apprivoisement de la surface : "Just look at the surface of my paintings and films and me, and there I am. There is nothing behind it."
L’une, pléonastique, consacrée à Andy Warhol et les stars : très beaux dessins de la « première époque », façon Cocteau, notamment un portrait de Truman Capote.
Je note une forme de lucidité rare chez Warhol, cette élégance dans l’apprivoisement de la surface : "Just look at the surface of my paintings and films and me, and there I am. There is nothing behind it."
Difesa della Natura, Joseph Beuys.
L’autre exposition est un hommage à Joseph Beuys, artiste engagé de ces années-là. Beuys le militant, Vert avant l’heure, féru de biodynamie et gardien de la nature ; Beuys le déconstructeur avec son chapeau deleuzien ; Beuys le pédagogue avec son air d’éternel prêcheur; Beuys le révolutionnaire en actes et en paroles pour terrifier le bourgeois ; Beuys l’iconoclaste qui savait trouver la formule. En voici quelques-unes, fragments captés dans l’air du temps :
Joseph Beuys : "laisser tomber les vieux concepts parce que nous en avons assez !"
«Première étape : laisser tomber les vieux concepts parce que nous en avons assez ! Rock’n’roll /L’arbitraire (Willkür) entraîne la liberté. »
« Je ne peux pas me couper tous les jours une oreille et jouer à Van Gogh. J’ai assez à faire à m’occuper de mon propre travail. »
Il est troublant de voir, ici, dans cette gare désaffectée transformée en musée, au cœur de cette ville dont on a effacé les décombres, la foule déambuler parmi ces accrochages, le regard empreint d’une douleur sourde, une forme de stupeur aussi, voire de la rage à l’encontre de celui qui a relégué notre idée de la beauté au rang des chimères.
Commune présence.
A deux pas d’ici, tout près du Reischstag, se trouve le Monument à la mémoire des juifs d’Europe assassinés. Un labyrinthe constitué de parallépipèdes sombres, sorte d’immense cénotaphe. Dans ce no man’s land survit la mémoire de l’homme, les vivants vont à la rencontre des morts, présence invisible. Ils continuent d’exister à travers notre mémoire.
Ce que nous photographions ici c’est l’instant où le monde va disparaître. La photographie est le miroir de l’absence. Au milieu du Mémorial, mes pas croisent par hasard ceux de vidéastes en tournage. Elles m’interviewent sur la signification de la photographie. Au moment de les quitter, je les prends à mon tour en photo et cite Beuys :
« Maintenant, il est temps d’en finir avec toute cette merde »
« Maintenant, il est temps d’en finir avec toute cette merde »
8 Comments
Cette dernière photo : très belle.
Mais qui c’est ce monsieur qui dit des gros mots? De laquelle parle t’il ?
Grand Jacques : pas besoin de recourir à quiconque pour asseoir ses propres idées; sois pas timide ! Couverture inutile.
Seul Snoopy a droit à la blanket de Linus Van Pelt.
François, la merde dont parlait Beuys était à la fois métaphorique – les oeillères des vieux concepts – et tous les freins à la démocratie que l’on a connus dans ces années-là (Beuys est décédé en 1986 et a été une des figures historiques du mouvement des Verts en Allemagne). Elle n’est pas donc pas cella à laquelle tu penses : rien d’anal ici, pas de pipi-caca, ni de gros mots. Juste de grandes reformulations. Comme je me trouvais à ce moment-là au coeur de ce Mémorial de l’histoire, j’ai, évidemment, saisi cette occasion pour rappeler un autre merdier (que Beuys a connu puisqu’il fut pilote dans la Luftwaffe).
Le 16 octobre était la journée mondiale de l’alimentation. un mois plus tôt, Jacques Diouf, directeur général de l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), rappelait que 30 milliards de dollars étaient nécessaires pour enrayer la faim dont souffrent plus de 900 millions de personnes dans le monde.
Depuis, à additionner les 1200 milliards de $ étasuniens aux 1700 milliards d’euros européens, après une rapide conversion, un total de l’ordre de 2600 milliards d’euros ont été trouvés pour le sauvetage du systême financier mondial.
Il ne fait pas bon avoir faim.
Le problème Armand est qu’à 2600 milliards ils sont un peu ric et rac pour la fin de mois, sinon vous pensez bien…….
Comment vivre avec les chacals …
Tout un programme !
Je réécouterai ce soir l’album Berlin, de Camel …
…Mister Inbetween
http://www.youtube.com/watch?v=R...
uk.youtube.com/watch?v=gt…
http://www.youtube.com/watch?v=M...