Toujours selon les collaborateurs interviewés par Thomson, Bush affirme que les décisions qu'il prend sont l'expression de "volonté de Dieu" et il enjoindrait à ses conseillers"de la mettre bien profond" à ceux qu'il considère comme desopposants à son administration…
De quoi ont bien pu parler le président Bush et le président Sarkozy récemment lors de leur récente partie de hot-dogs à Kennebunkport ? Sans doute pas de la nouvelle menace qui plane sur les Etats-Unis, vu que les deux compères appartiennent soit à la catégorie des alcooliques repentis, soit à celle des abstèmes… Cette menace, hautement improbable mais pourtant tellement réelle, porte le doux nom de bio-terrorisme, tout droit jaillie de l'imagination enfiévrée d'un des grands stratèges de l'Agence, peut-être George Trenet himself…
Depuis le début de cette année, tous les exportateurs de produits agroalimentaires doivent désormais s'enregistrer et disposer d'un agent sur le sol américain. Cette mesure (de protectionnisme déguisé en fait) touche notamment les exportateurs de vins français qui doivent désormais jongler avec une administration à la fois tortueuse et ubuesque.
Citons un extrait de la loi :
"Exemple de qui doit s’enregistrer : Les produits visés sont tous les produits alimentaires et toutes les boissons (alcoolisées ou non alcoolisées y compris l’eau en bouteille) destinés à la consommation humaine ou animale. Par contre les entreprises du secteur des pesticides, ainsi que celles qui traitent de matériaux entrant en contact avec les produits alimentaires ne sont pas visées par cette réglementation."
Sidérant de constater que, a priori et toujours sur le plan du bio-terrorisme, des pestidicides sont réputés potentiellement moins dangereux pour l'intégrité des populations qu'un grand cru de Bourgogne !
Voici, sous la forme d'un quizz un certain nombre de questions dont je vous livrerai la réponse demain :
Le Château Sainte-Nitouche est produit et mis en bouteille au domaine. Il est ensuite acheté par un négociant de la place de Bordeaux qui le garde quinze ans dans ses chais et l'expédie ensuite aux Etats-Unis.
– Question : qui doit s'enregistrer ?
Supposons que le négociant bordelais décide de changer les bouchons juste avant d'expédier le Château Sainte-Nitouche aux Etats-Unis…
– Question : qui doit s'enregistrer ?
Autre cas de figure, que se passe-t-il si le château Sainte-Nitouche a fait appel à une chaîne d'embouteillage extérieure ?
Et que se passe-t-il dans le cas d'une coopérative agricole ?
Terminons cette évocation par une note de relatif optimisme :
Mère Ubu : Misérable, que fais-tu?
Père Ubu : Goûtez un peu.
Plusieurs goûtent et tombent empoisonnés.
Alfred Jarry, Ubu roi
3 Comments
Gageons que la relève démocrate aura vite fait de remettre tout cela en ordre. Il y a eu le maccarthisme, il y a le "bushisme", et donc il y aura un nettoyage de tout cela, certes qui sera long à finaliser vu les pesanteurs de l’administration.
Ceci dit, bien des producteurs bordelais me disent avoir résolu assez facilement cette question en prenant un pro qui s’occupe de toutes ces paperasses. Certes, c’est un coût supplémentaire, mais, paraît-il, acceptable. Ainsi, c’est l’importatrice de Laurence Mortet qui s’occupe probablement de tout cela, et les "petits" domaines qui rapportent "gros" à leur importateur US sauront habilement leur refiler le bébé.
Dans le genre stupide : j’ai lu qq part que seulement 16 % des bâteaux arrivant quotidiennement au port de NYC étaient contrôlés !
Abstème : mot inconnu dans le dictionnaire du capitaine Haddock.
Le problème n’est pas le temps administratif que ces formalités prennent ou pas, ce qui est insidieux et grave, c’est l’assimilation de produits réputés nobles, tels que des vins, à des substances potentiellement dangereuses, c’est d’assimiler la vie (bio) au terrorisme. Ou alors, toute forme de vie est terroriste. Et, alors, c’est le règne de la confusion…