Nous le pressentons immédiatement : ce sera l’un de nos benchmark de la matinée et de la semaine ! Et dire que les vieux bouchet du domaine n’ont pas été intégrés dans l’assemblage. Un nouvelle fois, on aura donc un VCC très orienté sur le merlot (86 %). Comme l’an passé !
Alexandre Thienpont, Vieux Château Certan.
Alexandre Thienpont présente ainsi le Vieux Château Certan 2010 : « encore un grand millésime ! Le genre d’années que l’on ne voyait qu’une fois que par génération… eh bien on a deux années côte à côte. 2010 est une année jumelle de 2009. C'est une paire, pas un couple ! Même niveau de qualité qu’en 2009. Une chose à préciser : dans ce millésime, au niveau des assemblages, l’ensemble étiré est meilleur que le noyau, la densité du millésime permet l’étirement ! »
L’Evangile est à côté. Les rendements sont comme partout inférieurs à ceux de l’an passé (31 hl/ha contre 39 hl/ha l’an passé). L’explication est donnée par Jean-Pascal Vazart. « Il y a eu un peu plus de coulure et de millerandage que l’an dernie et l’année assez sèche a limité la récoltes en réduisant la taille des baies. 1 baie de merlot a habituellement un poids de 1.3 gramme ; en 2010, son poids était de 1 gramme. » Magnifique vin, savoureux, d’une grande plénitude de chair, qui avance sans heurt et dessine une courbe parfaite en bouche.
Château Lafleur.
Château Lafleur est cher à mon cœur. J’avoue une prédilection pour cette propriété. Le terroir est exceptionnel et la famille Guinaudeau sait en exprimer la quintessence. Lafleur 2010 est à nouveau une des réussites majeures de son secteur mais je ne peux passer sous silence la performance de Grand Village 2010, un Bordeaux générique d’exception. Un saut de puce suffit depuis là pour arriver à Pétrus où nous retrouvons Jean-Claude et Olivier Berrouet. De grands travaux sont en cours ici. Les fouilles pour le nouveau chai mettent en évidence les fameuses argiles de Pétrus (les smectites) qui réussissent ce tour de force que d’être à la fois hydromorphe et parcimonieuse dans leur façon de restituer l’eau à la vigne qui y trouve une contrainte hydrique.
Le temps d’admirer surtout ce chef-d’œuvre, le Pétrus 2010, d’une opulence et d’une profondeur de goût rarement égalées !
Jean-Claude Berrouet et Jacques Perrin
Cap sur le clocher de Pomerol et sur l’Eglise-Clinet, située dans les parages. J’y suis venu des dizaines de fois mais il m’arrive encore d’errer quelques minutes avant de trouver le bâtiment, très discret il est vrai, de l’Eglise-Clinet. Il est midi passé. L’ami Denis Durantou est déjà parti. Dommage. Nous dégustons ses vins dans la salle lumineuse. Aux murs, une série de tableaux de Marie Reilhac, la femme de Denis. Le Santayme, caressant, suave, les Cruzelles, dense, épicé, et, enfin, l’Eglise-Clinet, parfumé, raffiné, d’une beauté rare.
Un saut à la Grappe, dans le jardin virgilien de La Gaffelière, pour y croiser quelques amis et faire honneur au buffet convivial préparé par Christine Derenoncourt et son père. Maria del Yerro est toujours aussi sémillante et Dédé Romero en grande forme. Il évoque les années de misère (2002 et 2008), celles où la truffe est grande et le vin pas bon. Nous voilà embarqués ensuite en direction du Grand Lac des Esclaves dans le nord-ouest du Canada où il partira pêcher cet été. « Ce lac est grand comme la Belgique et on y pêche des truites de 30 kg ! Et on n’est pas à Marseille, je te le dis ! »
Retour maintenant sur la planète Saint-Emilion. Dédé cause toujours. Il évoque François Mijavile et son Tertre Rotebœuf 2010 :" Mais comment il fait pour faire de tels vins, celui-là ? Il va falloir qu'un jour j'aille en stage chez lui !"
– Oui, c'est vrai, ça : comment tu fais, François ?
Réponse dans deux jours…
Dans le jardin de Guiraud, Jancis…
L’après-midi est consacrée à la dégustation des vins de Sauternes-Barsac organisée par l’Union des Grands Crus au château Guiraud. Une autre parenthèse de bonheur. Il y a là quelques très grands liquoreux. La qualité, la pureté du botrytis s’imposent dans la plupart des vins. Avec des équilibres merveilleux, ciselés, sur la fraîcheur, la tension même, presque aériens.
J’en reparlerai bientôt en relation avec la dégustation d’Yquem au Grand Théâtre prochainement.
En attendant, je quitte le Sauternais avec regret. Dans le jardin de Guiraud, Jancis Robinson tient salon sous l’œil des cameras et des frondaisons. La lumière de cette fin d’après-midi est belle et alanguie. Les nuages sont pommelés dans le ciel aquitain et évoquent des tableaux de Mantegna (j’en avais parlé l’an dernier il me semble…).
Quelques coups de cœur : Clos Haut-Peyraguey, Doisy-Védrines, Fargues, Guiraud, Lafaurie-Peyraguey, Myrat, Nairac, Sigalas-Rabaud.
Le titre qui va avec : Stairway to heaven by Led Zeppelin
3 Comments
45 rpm: http://www.youtube.com/watch?v=L...
Un peu stress Miss Pauline Vauthier. Naturellement pas un mot sur le second vin ou sur Moulin Saint-Georges(les trucs qu’on peut acheter à la rigueur…) :o(
Superbe foulard élégant et raffiné mais montre pas très féminine… :o)
http://www.youtube.com/watch?v=T...
sous une forme ou sous une autre