J'explique à Jean-Luc que peut-être ce chardonnay est mieux vinifié et élevé qu’une partie des Montrachet et que, dans l’esprit de son producteur, le terroir est une projection de la technique. A voir.
Toujours l’inquiétude au Japon. Lecture de « La maison Japon se fissure » dans le Monde diplomatique. Etrange de voir comment les catastrophes et les calamités naturelles ont toujours été perçues au Japon comme le signe de l’incurie du politique : » Lorsque les dirigeants sont mauvais, les catastrophes naturelles surviennent » explique cette vieille Tokyoïte à un journaliste du New-York Times. La tragédie que vit le Japon est sans doute bien en-deçà de nos pronostics les plus pessimistes et il lui faudra longtemps pour s’en relever.
Contrastes. Bordeaux maintenant, où je me rends pour déguster les Primeurs 2010. Bordeaux qui bruisse d’une effervescence particulière à l’annonce chaque nouveau millésime d’exception. Et comme on a annoncé quatre ou cinq d’exception pour la dernière décennie, le temps reconnaîtra les siens. Cette année, une nouveauté, un pavé dans la mare jeté par Michel Bettane et Jancis Robinson sur la précipitation de certains critiques à vouloir déguster avant les autres et la mansuétude dont fait preuve à leur égard l’Union des Grands Crus de Bordeaux. Il a raison, Michel. Ceci manque de sérieux. A quand la lecture du millésime dans la pulpe du raisin ?
Jamais le système des Primeurs à Bordeaux n’aura été aussi florissant que durant ces dix dernières années : des prescripteurs euphoriques (quand le millésime l’est), pressés d’en conclure ; des acheteurs qui se pressent au portillon ; des prix stratosphériques (pour les 25 vins les plus demandés) : tout pour masquer la réalité ! A croire que les crises, le ralentissement économiques, les guerres et les catastrophes n’ont pas cours ici. Nietzsche l’avait pourtant déjà dit : les grands événements arrivent sur des pattes de colombe. Alors que sera le grand événement des Primeurs durant les prochaines années ?

Dégustation des 2007 de Cercle Rive Droite au château La Dauphine.
C’est désormais une tradition. La semaine des Primeurs est précédée par une dégustation à l’aveugle des vins de l’Association Bordeaux Cercle Rive droite en compagnie du Grand Jury. Cette année, c’est le millésime 2007 qui est passé sous la loupe. Deux jours et cent cinquante vins plus tard, la lecture a gagné en clarté et en précision. Rien ne fut facile dans ce millésime sauvé par une arrière-saison exceptionnelle et les meilleurs sont ceux qui furent attentifs aussi bien à la vigne qu’au cuvier.

Le Château La Dauphine à Fronsac.
Quelques belles réussites (des surprises ou des confirmations personnelles)
Château La Fleur Cardinale 2007, St-Emilion
Château de Lussac 2007, St-Emilion
Château Rol Valentin 2007, St-Emilion
Clos Dubreuil 2007, St-Emilion
Vieux château Palon, Montagne St-Emilion
Château Rochebelle, St-Emilion

Château Siaurac, Néac, Lalande de Pomerol, chêne pyramidal
A noter aussi une visite passionnante et une très belle soirée au château de Sauriac à Néac, la plus grande propriété de Lalande de Pomerol, un bijou : 46 ha de vignes et 24 ha de prés, de jardins et un parc somptueux aux nombreuses espèces végétales (dont un superbe chêne pyramidal de près de cinq siècles). Durant le repas, un certain nombre de bouteilles des propriétaires présents ont été partagées d’une table à l’autre. Un des moments forts de la soirée fut sans doute la dégustation en parallèle de deux Pomerols 1985, un Latour à Pomerol (un double-magnum offert par deux membres généreux du GJE) et cette pure merveille, le Bourgneuf-Vayron 1985, superbement épanoui, sur des notes de truffe noir, d’épices orientales, d’un naturel d’expression exemplaire. Et dire, comme l’a rappelé sa propriétaire, la dynamique Dominique Vayron, que cette année-là un gel de printemps a réduit la récolte à 34 hl/ha seulement et que ce vin n’a jamais vu le bois !
A écouter avant, pendant ou après la lecture : Let me go, quartet Eric Truffaz & Sophie Hunger, album In Beetwen
Ou à voir et entendre ici
http://culturebox.france3.fr/all/30277/erik-truffaz-et-sophie-hunger-en-live-avec-let-me-go-#/all/30277/erik-truffaz-et-sophie-hunger-en-live-avec-let-me-go-
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Truffaz et pas Truffat, Jacques
Merci Armand, enfin, bref, ça groove et ça truffe ! Comme le Bourgneuf-Vayron !
Ah ! Le chardonnay de l’Immenssissime. Jouissifissime, qu’il disait, l’autre…
Marie von Ebner-Eschenbach écrit dans ses Aphorismes que "l’humilité rend invulnérable."
Aïe !
Bu il y a peu quelques Montrachets qui ne valaient pas tripette.
Superbes moments, Jacques, merci pour le souvenir (et la passion de Mei et pas que pour la Bourgogne).
Dépassé hier en présence de Richard Geoffroy le sublime Comtes de Champagne rosé 83 bu à Siaurac : ce fut sur Dom Pérignon rosé oenothèque 1990, parfait (ainsi que l’oenothèque 75, sommital).
Robert Parker dirait : 100/100 !
Valandraud 2008 fut très bon aussi, au château de Pressac.
Jacques, content de lire le nom de Sophie Hunger, une suissesse qui mérite que l’on parle d’elle … et de son superbe nouvel album "1983". C’est vrai que son association avec Truffaz est bonne, beaucoup de complicité et de la place, que Truffaz lui laisse, respectueux.
Si vous avez envie de groove, je vous conseille vivement le nouvel album d’Eric Legnini, "The Vox" ne saurait porter un nom plus à propos tant il est évident qu’il en a déniché une qui sait répondre à merveille à son jeu de piano, en la personne de Krystle Warren.
Sans bois, Bel Air Marquis d’Aligre 1985 est très bien, également.
Merci Paul, je vais écouter Kryslie Warren fissa !