Proposée pour la première fois en 1964, la cuvée Frédéric-Emile est issus de deux parcelles, représentant au total une surface de 50 ans, dont les plus vieilles ont été plantées en 1953. Ces parcelles sont situées sur le Osterberg et le Geisberg. Pour davantage de détails, voir ici.
Frédéric-Emile 2005
Très joli nez, fin, cristallin, notes verveine-citronnelle, entrée en bouche précise, beau dynamisme dans la structure, il est très pur, très eau de roche, encore jeune. Un modèle !
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Il est moins ouvert à ce stade que le précédent. Très belle richesse de constitution, lent développement en bouche, finale remarquable. Un vin de grand avenir.
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Frédéric-Emile 2002
Une autre réussite significative. Floral, miellé, complexe. La finale vibre d’un éclat particulier.
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Frédéric-Emile 2001
Beau volume, ensemble ciselé, doté d’une magnifique tension, avec des arômes nobles d’infusion, des amers très raffinés. Très beau vin, grande longueur.
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Frédéric-Emile 2000
Notes agrumes, citronnelle, d’abricot, pierre bûlée, le nez est déjà bien dégagé, sur des notes un peu lourdes. Souple et rond, il est généréeux mais équilibré. La finale n’a pas encore pris toute sa dimension.
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Frédéric-Emile 1998
Robe à reflets légèrement dorés. Nez confit. Corps généreux, sucrosité prononcée. Il finit rond et chatoyant, sur de très belles notes florales. Vendangé un peu tard, c’est le Frédéric-Emile avc le plus de sucre résiduel. Malgré son opulence, il demeure équilibré.
Frédéric-Emile 1997
Notes de fougère, coumarine, peau d’orange, fruits confits, caramel. Entrée en bouche, expressive, corps ample, avec du développement, il finit persistant, sur des notes légèrement beurrée, crème brûlée. A l’évolution le caractère lactique, crème brûlée s’impose et masque la finesse. On sent l’année chaude.
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Frédéric-Emile 1995
Fin et stylé, il paraît plus riche qu’il ne l’est de prime abord mais à l’évolution, on a un fligrane de fraîcheur qui apparaît, il a un côté très aérien, alliant à la fois une très jolie texture et une vivifiante fraîcheur finale, avec des notes d’agrumes très belles, citronnelle, galanga. Beaucoup de noblesse dans l’expression. Comme le souligne judicieusement LPV, « il est parfait à boire aujourd’hui ! »
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Frédéric-Emile 1993
Robe à reflets dorés. Notes légèrement torréfiées, pain d’épices, on a une certaine opulence au nez que l’on retrouve au niveau du corps ; il est mûr, généreux, beau volume de bouche mais il n’a pas la race des meilleurs et paraît un peu évolué.
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Frédéric-Emile 1990
Notes de pierre chaude, minéral, la bouche est dense, serrée, persistante. Nobles amers. Très belle bouche, généreuse, avec une sucrosité encore présente. Notes miellées et hespéridées. Finale d’une belle persistance. Très belle alliance entre l’opulence, portée par une vivifiante fraîcheur.
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Frédéric-Emile 1989
Il manque de netteté (sans doute un problème de bouchon). Il a un côté fruit exotique, structure fine, élégante. Bien fait, agréable à déguster mais la complexité n’est pas au rendez-vous.
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Frédéric-Emile 1985
Complexe, expressif, avec quelques notes terpéniques et fumées.
Gras, ample, épanoui, il affirme un corps puissant à la finale, complexe, aux amers nobles. C’est un millésime de maturité très lente.
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Clos Sainte-Hune
Telle est la volonté de Bernard Trimbach, le père de Pierre : jamais de son vivant un vin de Trimbach n’arborera le nom de son cru. D’où le Clos Ste-Hune (apparu la première fois sous ce nom en 1919) produit à partir d’une parcelle de 1.38 ha sur le calcaire du Rosacker.
Clos Sainte-Hune 2004
Actuellement très fermé, marqué par une note de réduction, il manque un peu de vibration à ce stade. C’était également, au niveau de la dégustation, un vin-charnière, à la position particulièrement difficile : sauter à pieds joints de 1985 à 2004…
François Wilhelm rappelle poétiquement que « la vigne avait un peu souffert en 2003 et que l’on retrouve cette souffrance dans le vin ! »
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Clos Sainte-Hune 2002
Notes de fruits confits, de rose. Ensemble très mûr, baroque. Corps ample, ananas, belle amplitude, finale structurée. Beaucoup de noblesse et de race sur ce vin. Grande longueur. Mais c’est un style qui peut déconcerter les puristes.
Clos Sainte-Hune 2001
Nez discret, notes d’infusion, pierre chaude, coquillage. Entrée en bouche souple ; superbe volume de bouche, il a une très belle dimension tactile. Grand volume de bouche, presque caressant pour un Ste-Hune. Comme sur le précédent, on a une éblouissante finale fuselée, longue, qui regagne en tension.
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Clos Sainte-Hune 2000
C’est la deuxième fois en l’espace de quelques jours que j’ai le bonheur de le déguster. La fois précédente, c’était à La Poularde à la Chapelle de Guinchay, en compagnie de Michel Bettane et de quelques amis. Très fin, raffiné, complexe, c’est un nez de parfumeur : menthol, cédrat, herbes sèches, verveine. Bouche superbe dans l’équilibre entre la tension et la caresse, il monte en puissance par gammes successives, avec chaque fois une harmonique nouvelle. Très nobles amers finaux. Très pur. Il se goûte merveilleusement bien actuellement.
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Clos Sainte-Hune 1998
Il est plus « solaire », sur fruits confits, avec une dimension plus lourde. Notes légèrement maltées, massepain, c’est un Ste-Hune flamboyant baroque, avec une suite en bouche très caressante mais il n’a sans doute pas la race, le caractère strict des meilleurs.
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Clos Sainte-Hune 1996
Nez sur la réduction, côté laine mouillée, lacté (départ de malo ?) léger côté racinaire, tubéreuse. Il est plus « lisible » au palais, belle bouche, ample, évasée, superbe volume avec une tonicité remarquable, sur des notes de zestes d’agrumes, grande finale, irradiante.
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Clos Sainte-Hune 1995
Robe à reflets dorés. Le premier nez est magique, sur des notes confites-minérales très belles. Miel de fleurs. En revanche, ce caractère miellé prend le dessus en bouche et alourdit un peu le vin qui perd en grâce naturelle, en vivacité et en expression stricte du terroir. C’est bon mais pas transcendant.
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Clos Sainte-Hune 1993
Grande noblesse dans l’expression aromatique. Ensemble riche, opulent. Notes de fruits confits. C’est mûr, très généreux, mais avec de la finesse. On a des notes miellées très belles, avec un côté zestes d’agrumes confits. Très belle bouche, ample, riche, souverainement équilibrée dans son style avec une durée de vie immense sans doute. Seule la finale manque un tout petit peu de relief. « Génial » sur l’expression aromatique mais pas sur la finale.
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Clos Sainte-Hune 1990
A ce stade il devrait être carafé, ou peut-être s’agit-il d’une bouteille particulièrement réduite mais le nez est difficile à décrire… Comme le souligne Philippe Bourguignon, « ce vin est plus compliqué, il faut vraiment le travailler, chercher ce qu’il y a derrière, car le nez est réduit. »
1990 est le premier millésime que Pierre Trimbach vinifie tout seul : la vendange était très mûre et Pierre Trimbach a préféré finir les sucres. D’où la richesse particulière de ce vin et son incroyable texture. Pour l’avoir goûté à plusieurs reprises, c’est un très grand Ste-Hune mais qui ne se présentait pas d’une façon idéale ce jour-là.
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Clos Sainte-Hune 1983
Profil cristallin, notes d’infusion, d’épices douces. Complexe. Jolie bouche, encore jeune. Le vin n’a pas pris une ride et la finale est magique dans son développement.
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Clos Sainte-Hune 1976
Belle robe chatoyante. Notes racinaires, hydro-carbures, réglisse. Bouche grasse, d’une extraordinaire amplitude, avec une finale intense, soutenue, portée par des amers nobles, crissants, aux nuances iodées.
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Clos Sainte-Hune 1989
Nez complexe, raffiné, d’un style à part, on dirait une vendange tardive. Il a gardé une forme de noblesse dans l’expression, sur des nuances de fougère, de miel, de fleurs. Grande finale, explosive, festive. Un vin monumental.
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Cuvée Frédéric-Emile 1996 (en magnum)
Clos Ste-Hune 2000
Clos Ste-Hune 1993 (en double-magnum) : hélas entaché par un bouchon défectueux. Rageant ! Heureusement, Laurent Vialette a eu un de ces soudaines inspirations dont il est coutumier : il a travaillé le vin au corps, lui a parlé, a réveillé ses anticorps. Le résultat fut stupéfiant : ce n'était plus le même vin qu'auparavant qui passait dans nos verres, il était devenu héraclitéen, à la fois le même et pas le même. La journée était sauvée. Et nous avec !
5 Comments
Merci Grand Jacques : beau travail !
Ravigotant !
Notre Piron Cote du Py fut bouchonné (sans rémission, lui).
LPV peut nous dire ? 🙂
Chenas Domaine Piron & Lafont Quartz 2003 : pas bon, trop infusé.
Beaucoup aimé Hune 95 au domaine en décembre 2003 (ainsi que FE 79) et Hune 98 en 2006 (en comparaison avec l’excellent Geisberg 98 de Kientzler).
De l’évolution et des variations de bouteilles …
Quoiqu’il en soit, 2 immenses cuvées à l’évidence, y compris quand elles partent en VT.
Et une pensée pour Grillet, pour Rayas blanc, et en version sucrée pour le Scharzhofberger d’Egon Müller.
Je suis personnellement déçu par les dernières bouteilles ouvertes de chez D. Piron : les Morgon Py et Chénas Quartz 2003 et 2005 ne tiennent pas, pourtant issus de belles années. Vieillissements "bizarres" et rapides où les vins ont tendance à tomber d’un coup. Cela se dégustait pourtant très bien jeune. Une adresse que j’ai mise "de côté". Il faudrait voir les vieillissements du Moulin-à-Vent…
Clos Ste-Hune 2002 apprécié avant-hier à la taverne alsacienne d’Ingersheim, réputé pour sa carte des vins riche et à prix d’amis.
Baroque en effet, résolument aimable/fruité, grand, à attendre encore 5 ans (à noter en suivant un splendide Puligny Pucelles 2001 du domaine Leflaive, qui prouve que le chardonnay peut aussi être un grand cépage).
Grande verticale au domaine mercredi dernier : 21 vins entre 2010 et 1983.
Le 1990, que je croisais pour la première fois, était grand (mais la première bouteille ouverte était bouchonnée) !
Comme lors de la verticale chez IVV, nous avons déploré de l’oxydation sur 1998, de nouveau … (mais le 1997 se goûtait bien mieux, entre autres).
1996 campé sur son acidité (malique ?)
Très prometteur 2010.
Un grand moment et un grand vin !
Cr détaillé à suivre …