Apéritif dans le salon Glow : « miroir futuriste tendu aux lumières du lac, le Glow a rompu ses amarres en déliant ses ondes haute couture… » (sic !). Entre deux flûtes de VP d’Egly-Ouriet, les conversations feignent le détachement olympien mais les mines ont la gravité des circonstances non atténuantes.
On passe d’une constellation à l’autre, attiré tout à coup par tel sillage, une aura particulière, qui sait ? une intelligence particulière de la situation qui, enfin, nous permettrait de comprendre, d’être rassuré :
– Pensez-vous que nous avons touché le fond ?
– Qu’est-ce qui vous fait croire que nous sommes en train de couler ?
– Pensez-vous que nous avons touché le fond ?
– Qu’est-ce qui vous fait croire que nous sommes en train de couler ?
Dans ce tourbillon des petits fours, je croise un ami de jeunesse. Je ne l’ai pas revu depuis… disons 32 ans !
– Quel plaisir ! Comment vas-tu, cher ami ?
– C’est très sportif en ce moment… Nous vivons une prodigieuse accélération de l’histoire. Personne n’arrive vraiment à prendre la mesure de cet événement… Plus personne ne fait confiance à personne. Il y a un plus d’un an déjà lorsque nous disions à nos clients de se mettre en liquidités et d’abandonner des positions risquées, ceux qui nous suivaient venaient ensuite presque nous « insulter » parce que, pendant ce temps, la Bourse continuait de monter et ils n’engrangeaient pas de profits.
– Quel plaisir ! Comment vas-tu, cher ami ?
– C’est très sportif en ce moment… Nous vivons une prodigieuse accélération de l’histoire. Personne n’arrive vraiment à prendre la mesure de cet événement… Plus personne ne fait confiance à personne. Il y a un plus d’un an déjà lorsque nous disions à nos clients de se mettre en liquidités et d’abandonner des positions risquées, ceux qui nous suivaient venaient ensuite presque nous « insulter » parce que, pendant ce temps, la Bourse continuait de monter et ils n’engrangeaient pas de profits.
Invité par le Claret Club, Christian Seely, nœud pap’ toujours impeccable, directeur général d’Axa Millésimes, présente quelques vins des domaines autour d’un repas conçu par le chef Ulrich Behringer. Impossible toutefois de vous proposer une photo honnête des séquences gustatives. Je travaille sans flash et la lumière est si ténue, si rare, que, dans nos ténèbres actuelles, même le capteur intelligent de mon Lumix y a perdu son latin.
Mais à quoi donc pensent parfois les designers éclairagistes ? A voiler les cernes et les teints hâves des funambules de la finance ?
Le menu et les vins
Mais à quoi donc pensent parfois les designers éclairagistes ? A voiler les cernes et les teints hâves des funambules de la finance ?
Le menu et les vins
Le délice de la mer :
Loup en Ceviche ; Thon mariné cru aux parfums d’agrumes ; chair de Tourteau et Coquilles St-Jacques
« S » de Suduiraut 2006
« S » de Suduiraut 2006
C’est frais, iodé et distrayant. Le vin navigue plutôt bien au milieu de cette houle hespéridée perdue sur une immense ardoise noire qui pose d’insolubles problèmes de logistique au service. Et puis, présenter de telles ardoises en ce moment…
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La Raviole chinoise à la nage de « thé » de champignons
Petite poêlée des Sous-bois
Château Pichon-Longueville Baron 1955 (de la propriété)
Petite poêlée des Sous-bois
Château Pichon-Longueville Baron 1955 (de la propriété)
A mon sens le plus accord du repas et l’un des plus beaux plats, exotique et raffiné, qui joue à merveille sur les textures avec cette magnifique infusion sylvestre. Un écrin magnifique pour le vin, très différent d’une bouteille à l’autre. A son meilleur, ce Pichon révèle une vraie noblesse d’expression mais le corps est un peu mince.
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Le Homard et la Joue de Veau mitonnés à l’orge perlé
Château Pichon-Longueville Baron 2003
Le Homard et la Joue de Veau mitonnés à l’orge perlé
Château Pichon-Longueville Baron 2003
Bon plat, un peu dans l’esprit de ce que faisait Pascal Santailler il y a une vingtaine d’années chez Bardet (homard et gésier), sucs puissants, équilibre sur le fil, une rusticité très chicos. Le vin, mûr, solaire, très fruits noirs, est un go-between acceptable mais pas un témoin de mariage.
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Le Tagliata de Bœuf Simmenthal
Légèrement fumé aux sarments de vigne,
Pousses d’épinards aux tomates et aux olives
Château Pichon-Longueville Baron 1996
Château Pichon-Longueville Baron 1990
Le sarment, c’est bien, ça fait très signature du terroir. Pour un peu, vous vous croiriez du côté de St-Seurin de Cadourne en train de griller des fricandelles au milieu des vignes, un jour de frimas. Mais non, ce n’est pas le genre de la maison, revenons sur terre… On reste dans le grand classicisme avec deux très belles expressions de Pichon-Baron : un 1990, accompli mais pas inoubliable et un 1996 d’une vivacité presque austère.
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Bleu de Termignon et
Château Suduiraut 1988, Sauternes
Le Tagliata de Bœuf Simmenthal
Légèrement fumé aux sarments de vigne,
Pousses d’épinards aux tomates et aux olives
Château Pichon-Longueville Baron 1996
Château Pichon-Longueville Baron 1990
Le sarment, c’est bien, ça fait très signature du terroir. Pour un peu, vous vous croiriez du côté de St-Seurin de Cadourne en train de griller des fricandelles au milieu des vignes, un jour de frimas. Mais non, ce n’est pas le genre de la maison, revenons sur terre… On reste dans le grand classicisme avec deux très belles expressions de Pichon-Baron : un 1990, accompli mais pas inoubliable et un 1996 d’une vivacité presque austère.
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Bleu de Termignon et
Château Suduiraut 1988, Sauternes
Un petit moment de grâce avec ce bleu rare et « naturel » (non ensemencé) et un Suduiraut 1988 qui, par les temps qui courent, demeurent une valeur sûre, sur des notes miellées et orange confite subtiles, sans rien de saturant.
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La déclinaison de figues fraîches
Glace caramel parfumée au romarin
La déclinaison de figues fraîches
Glace caramel parfumée au romarin
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Quinta do Noval, Tawny Port Colheita 1964
Quinta do Noval, Tawny Port Colheita 1995
Quinta do Noval, Tawny Port Colheita 1964
Quinta do Noval, Tawny Port Colheita 1995
Voici un des portos qui avait enchanté plusieurs membres du GJE à Quinta do Noval en février dernier. Mais la soirée touche à sa fin. Une blonde platine dit ne pas supporter l’alcool qu’il y a dans le Port’. Je dis «moi aussi. On est tous dans le même bateau. » Les groupes se défont au hasard des circonstances. « La ruine de l’Occident est juste une nuit blanche qui a mal tourné. » déclare un écervelé qui doit se prendre pour Frédéric Beigbeder.
En sortant, un illuminé éructe dans le hall d’entrée comme s’il attendait le Grand Soir (tiens, il ressemble à Jean Ziegler : que ferait-il ici ?) : «il faut préparer la riposte sociale »
En sortant, un illuminé éructe dans le hall d’entrée comme s’il attendait le Grand Soir (tiens, il ressemble à Jean Ziegler : que ferait-il ici ?) : «il faut préparer la riposte sociale »
Puis le petit matin blême est arrivé, sans éclairage favorable à la beauté des jours qui recommencent !
L’adresse Hôtel Président Wilson, 47 quai Wilson, Genève, t. 022 906 66 66
5 Comments
Une marée de 105, une paire de Wadders la mer qui déchale bien, des huîtes plates et un muscadet de Saint Fiacre, y a des moments où on se dit qu’on serait vraiment mieux dans un palace genevois§
Pourquoi cela me rappelle t’il le livre de Simmel :
"On n’a pas toujours du caviar" ?
Quel type de cuisine faisait le Grand Fernand point pendant la guerre ?
Quand on voit comment les opportunités actuelles vont permettre à certains d’arrondir leur déjà conséquente fortune : Dassault qui achète 2 % de Veolia juste avant que l’action reprenne 10 % ?
Grand Jacques : on restera toujours d’insignifiants financiers, mais quelque part, on a cette richesse rare de savoir partager des vins d’émotion avec de vrais amis : cela reste l’essentiel, non ?
32 commentaires sur le Bettane -Deseauve vous allez atteindre des chiffres de la République des Livres. Félicitations! et ça s’étripe encore les 40 sont en vue.
Vous souhaitez des solutions pour faire face à la crise financière internationale:
Aujourd’hui il faut comprendre et agir vite !
Faites appel à Cheminade !!!
Depuis 1995, Jacques Cheminade l’avait dit!!! Aujourd’hui Jacques Cheminade propose ses solutions!!!
Vite demandez un VRAI Nouveau Bretton Woods !!!
Nous avons fait le bon diagnostic, en regardant la réalité en face l’hiver dernier. Maintenant, soutenez avec nous ces mesures : c’est le médecin qui fait le bon diagnostic qui rédige la meilleure ordonnance.
David C.
david.cabas.over-blog.fr
« La finance moderne se résume à ôter les risques des épaules de ceux qui sont capables de les porter – les banques – pour les mettre sur les épaules de ceux qui sont incapables de les comprendre. » Martin WOLF, éditorialiste du Financial Times.