« Un film souvenir de moi… » : c’est pas beau ça ? Grandeur du héros au moment où il joue le grand rôle de sa vie !
Dionysos franchissant la ligne, the thin white line, s’adressant à son égérie, nue elle aussi (à en juger par son soutien-gorge soigneusement disposé sur le dossier de la chaise), dans ce moment qui précède sa disparition en tant que sujet respectable et responsable, qui le mettra dans la lumière trouble des media.
Mais que la gloire est donc injuste et fragile !
Mise en scène ? Volonté de provocation ? Jeu de rôle ? Hybris ? Peut-être…
Revenant sur les faits lors d’une référence conférence de presse, l’intéressé, suspendu pour l’instant par son parti (assez gêné aux entournures), a cherché à minimiser l’affaire (c’était du second degré), tout en la dramatisant, versus polar de hall de gare, évoquant la pègre, le chantage, des extorsions.
Le plus désolant dans l’affaire, c’est lorsque notre colonel Kurz de l’altiplano valaisan, voulant minimiser la portée de la substance inhalée, déclare avec une candeur admirable : « ça me faisait moins d’effet qu’un verre du plus célèbre distillat valaisan … »
« On a du arrêter la fabrication, y a des clients qui devenaient aveugles : ça faisait des histoires. » (Les Tontons flingueurs).
Qu’est-ce qu’on apprend à sniffer dans les écoles d’œnologie ?
Allez, on s'en paie une tranche avec cette scène qui remettra les pendules d'aplomb :
8 Comments
Tout simplement abracadabrantesque
Oenologue snif, snif… Pour une bonne dégustation, sentir par saccades et pas trop fort !
Christophe
Je préfère vraiment Keith Richard au pape des oenologues suisses : Keith au moins sniffait droit…
Vu cette petite vidéo : le ventre se porte bas en ce moment en territoire helvète, non ?
C’est l’occasion unique de vérifier que les opinions se moquent de plus en plus de ce genre d’incursion dans la vie privée des gens car, en y réfléchissant bien, on a tous connu au moins une fois dans notre vie un tel moment qui, s’il eut été enregistré, ne participerait pas à notre gloire personnelle.
Cet homme a des électeurs : sont-ils si nuls ou est-ce un simple accident de parcours qui n’aurait pas dû être publié ?
Bien des questions à poser et à discuter !
Voilà que vous faites dans le politiquement correct, le petit instant d’égarement, la scène privée et qui aurait dû le rester. L’ennui, c’est que tout cela est mis en scène, destiné à être exhibé. On peut sincèrement douter que le député Bagnoud ait dû exécuter cette pantonime sous la menace d’une arme à feu. Quant à ses électeurs, ils font partie de la frange qui défendent becs et ongles les grandes vertus de notre démocratie, travail, famille, patrie, valeurs chrétiennes, etc. Bref, la mansuétude en l’occurrence est la bénédiction des ventres-mous.
Je me trouve toujours plus beau …quand je ne suis pas devant un miroir. C’est ainsi.
C’est l’égo qui nous rend comme cela, qui nous surdimensionne ? Notre volonté ou notre besoin de plaire (aux autres) peut-être aussi ?
Pourquoi parler de cela sur votre blog Mr Perrin ?
Parce que Xavier est oenologue et (était) responsable de l’USOE ? Politicien ?
Des antécedents conflictuels avec lui ?
Un pas de travers, et tout le monde déguste. Dommage pour lui, soit, mais je plains ses gamins (en souhaitant qu’aucun ne s’appelle Willian) qui vont en bâver dans les cours d’école et dans la rue ces prochains temps.
Laurent Probst
Laurent, soyez assuré que je ne règle ici aucun compte, je ne connais même pas ce monsieur (dont je ne cite pas le nom). Ce qui m’intéresse ici, c’est le côté parabole des temps modernes, une forme de fable (puisque, paraît-il, mise en scène il y a eu) certes très pathétique mais intéressante par sa démesure, la petite fêlure dont elle témoigne, la lézard. C’est le côté héros tragique des Grecs qui revient par la bande.
J’ai aussi été navré de retrouver cette triste histoire sur ce blog de qualité.
"Toutes les explications du monde ne justifieront pas que l’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme". François Mitterrand.
Radovan Karadzic court toujours. Depuis 12 ans maintenant. C’est moins tendance.
Yves Zermatten