Depuis deux millénaires, le village de Gigondas, sis au pied des Dentelles de Montmirail, vit principalement de la culture de la vigne. D’abord appelé Jucunditas, qui signifie « joie et allégresse » en latin, on attribue aux vétérans de la seconde légion romaine et fondateurs de la Colonia Julia Arausio la création des premiers domaines viticoles, avec pour preuve les vestiges de cuves gallo-romaines présentes au château de Saint Cosme.
Bien plus tard, au XIXème siècle, la vigne aurait gardé une place modeste si Eugène Raspail n’avait compris l’excellence des conditions locales pour produire un grand vin. Prenant sa retraite politique ici, il relance la viticulture en 1861. Mais l’arrivée du phylloxéra au début des années 1870 réduit à néant ces efforts : le vignoble est en partie remplacé par la culture de l’olivier. Ceci dit, le gel de l’hiver 1956, succédant à celui de 1929 décime les oliveraies et fait de nouveau basculer l’équilibre en faveur de la vigne. Dès lors, la production et notoriété des vins de Gigondas ne cessent de s’accroître. Après plusieurs demandes d’obtention de l’AOC, systématiquement refusées par le Baron Pierre Le Roy (fondateur du système des AOC et vigneron à Chateauneuf-du-Pape), le vignoble obtient enfin le « graal » par décret du 6 janvier 1971, soit quatre ans après la mort de ce dernier !
Le vignoble de Gigondas s’étend exclusivement sur la commune éponyme sur 1250 hectares, dans le département du Vaucluse. Malgré sa petite taille, il est marqué par la diversité. L’appellation commence en bas du village, sur une zone de plaine située à 100 m. d’altitude, puis s’étage autour des habitations pour finir par des coteaux abrupts jusqu’à 430 m. sur les contreforts des Dentelles de Montmirail, et jusqu’à 500 m. sur le mont St-Amand. Méditerranéen d’influence provençale, le climat local est soumis aux chaleurs de l’été et à la violence du Mistral, qui limite le développement de maladies cryptogamiques et favorise les concentrations naturelles des baies. La pluviométrie annuelle reste modérée (550 mm/an) et ne permet pas de recharger les sols tous les ans.
En 2010, la production moyenne atteint les 37’500 hectolitres déclarés. On compte environ 200 vignerons qui représentent 80% des vins produits par des caves particulières et 125 coopérateurs. Pour obtenir l’AOC, les vins sont issus de grenache noir qui doit représenter à lui seul 50% de l’encépagement ; de syrah et mourvèdre qui doivent représenter au minimum 15% de l’encépagement ; et éventuellement de variétés complémentaires.
Ainsi, après avoir posé ces quelques bases de connaissances lors d’un cours dernièrement dispensé au CAVE, Nicolas Bon avait sélectionné une très belle série de vins, qu’il tardait aux dégustateurs d’un soir de découvrir…
Gigondas 2011 Domaine du Grappillon d’Or : Lieux-dits Le Péage, Les Bosquets, Les Hautes Garrigues, Bois de Monge. Assemblage de grenache dominant et syrah. Egrappage total, puis élevage en foudres de chêne pendant 14 mois. Fruité noir frais, plutôt épicé, net. Bouche élégante, tendre et gourmande, dotée de tanins très doux, agréables. Allonge un peu retenue mais vraie fraîcheur et tanins civilisés. C’est délicieux à boire jeune.
Gigondas 2011 Domaine Raspail-Ay : Lieux-dits Le Colombier, Le Péage, Les Terres. Assemblage 80% de grenache, 12% de syrah et 8% de mourvèdre. Egrappage total. L’élevage de 24 mois est réalisé en foudres et cuves béton. Plus coloré, plus sombre, avec un nez cassissé et légèrement confit, dense et intense. Style viril avec un tanin appuyé mais noble. Vin corsé, tendu dans la trame, très racé et surtout long. Très belle bouteille de garde !
Gigondas « Tradition » 2011 Domaine de la Bouïssière : Lieux-dits Grande Bouïssière, Le Cayron, Les Pigiéres. Assemblage 70% de grenache, 25% de syrah et parfois d’un peu de mourvèdre (5%). Egrappage partiel. Élevage moitié en cuves et moitié en fûts d’âges divers. Très marqué « vendange entière » au nez : végétal, tabac, épices, gentiane, poivre, fraise épicée, pot pourri. Bouche hyper fraîche, florale en diable, pour ce vin ciselé et parfumé, au goût de rose. Il était même encore meilleur le lendemain de la dégustation. Coup de coeur !
Gigondas 2011 Domaine du Cayron : Lieux-dits Font de Papier, le Cayron, La Paillouse, Bois de Menge, Les Basses Garrigues, Font Sane. Assemblage 70% de grenache, 15% de cinsault et 15% de syrah. Vinification en grappes entières et élevage en foudres de 12 à 18 mois. Notes de cassis blet, de fût ancien, bonbon anglais, profil fragile. Belle texture, belle matière, mais manque de pureté aromatique et de précision sur la bouteille goûtée.
Gigondas 2010 Domaine Cros de la Mûre : Lieux-dits La Fouille et Les Florets. Assemblage 80% de grenache, 10% de syrah et 10% de mourvèdre. Egrappage total. Elevage de 24 mois en cuves bêton. Un côté peau de raisin, proche du végétal, qui s’ouvre sur la réglisse, mais un peu imprécis ; la bouche se goûte ferme avec des tanins un peu rugueux. On peut douter de l’intégrité du bouchon car un côté éventé se fait sentir sur l’allonge. Dommage, il faudra regoûter, car ce domaine est capable du meilleur !
Gigondas 2010 Domaine de la Soumade : Assemblage 70% de grenache et 30% de syrah. Egrappage total. Élevage de 18 mois en demi-muids de 600 litres. Explosion luxuriante de fruits noirs et boisé luxueux ; vin plus « moderne » que les précédents, mais bien fait et ne manquant pas de générosité. On devine du très bon raisin.
Gigondas 2010 Domaine du Pesquier : Lieux-dits Le Pesquier, Pallieroudas, Saint Cosme, Le Cayron. Assemblage 75% de grenache, 20% syrah et 5% mourvèdre. Egrappage partiel. Elevage de 12 mois en foudres de chêne. Très beau nez de grillé et de confiture de mûre ; on retrouve en bouche une mâche de grand caractère et un grain salin, viril, mais infiniment noble. Un Gigondas très terroir, qui équilibre merveilleusement sa richesse.
Gigondas 2010 Domaine de la Roubine : Lieux-dits Les Florets, Santa Duc et Les Jardinières. Assemblage 70% de grenache, 20% de mourvèdre et 10% de syrah et cinsault. Vinification en grappes entières. Elevage en cuves béton et demi-muids. Nez ouvert, sanguin, « tabacé ». Le tanin est appuyé mais juste, saveur de végétal noble qui rappelle la vendange entière. Vin sérieux et séveux, semblant construit pour une longue garde, intègre.
Gigondas 2010 Domaine des Espiers : Lieux-dits Les Grames, Les Blaches, Petit Montmirail. Assemblage 65% de grenache et 35% de syrah. Vinification en grappes entières. Elevage de six mois en barriques de 225 litres. Boisé « vert » au nez et en bouche qui grève le vin, caractère réducteur, la matière est desservie, dommage.
Gigondas 2005 Clos du Joncuas : Lieu-dit Le Joncuas. Assemblage 80% de grenache complété de mourvèdre et cinsault. Vinification en grappes entières puis élevage en cuves et foudres. Nez un peu évolué, fragile, comme la bouche, simple dans l’allonge. Il n’est pas de mauvaise facture, mais manque un peu de plaisir.
Gigondas « Valbelle » 2003 Château de Saint Cosme : Lieu-dit Saint-Cosme. Assemblage 80% de grenache et 20% de syrah. Elevage de 12 mois pour moitié en pièces neuves et pour l’autre moitié en pièces d’un vin. Nez fauve, presque nature, avec un côté truffé attachant. Vin rond et chaud sans être trop décadent, à la texture veloutée. Son allonge est un peu saillante et abrupte, comme beaucoup de 2003. Mais on a du plaisir.
Gigondas « Tradition » 1999 Domaine de la Bouïssière : Un peu oxydatif (tomate séchée) au premier nez, il évolue sur les fruits à l’eau de vie. Attaque fine, trame élégante pour ce vin frais, de demi-corps. La bouche est meilleure que le nez, apaisée, bonne à boire aujourd’hui sur une cuisine à base de tomates un peu confites.
Gigondas « Tradition » 1988 Domaine de la Bouïssière : Très beau nez de tabac, complexe, sanguin, évoluant sur le pot pourri (vendange entière), qui rappelle certaines syrahs ou pinots noirs vinifiés ainsi. Vin fin et frais, très sapide, légèrement liégeux dans la saveur à cause d’un bouchon imbibé, mais très honorable. Serait parfait à table.
Compte-rendu écrit en collaboration avec Nicolas Bon, que je remercie vivement d’avoir animé ce cours qui a permis de démontrer que Gigondas était un terroir d’avenir, révélé par des vignerons de plus en plus affutés !
(les photos en Noir & Blanc sont de Serge Pulfer)
30 Comments
Merci de nous donner des pistes dans cette appellation un peu difficile.
Un beau souvenir avec Piaugier 2006.
Difficile ?
En général moins de pulpe, de finesse de grain, de garde, de plaisir qu’à Châteauneuf …
Faut avoir goûté beaucoup de Chateauneuf et de Gigondas, et depuis longtemps, pour conclure ça, Laurent…
Dans la liste des domaines que l’on a goûtés lors du cours, combien en connais tu ?
En effet et j’en goûte plus souvent que des vins de Barolo, depuis une vingtaine d’années (incluant le top du top de Châteauneuf).
Tu fais un peu maître d’école, Nicolas … 🙂
Jamais goûté grapillon d’or.
Tu ne réponds pas à ma question, et surtout je trouve tes généralités assez caricaturales, sur le coup, Laurent…
Je te laisse vérifier le calcul, Nicolas (moi, je trouve 10).
Vous avez bien le haut du panier de l’appellation (Bouïssière Font de Tonin 98 se goûtait bien en 2002).
Et donc tu les goûtes de façon aussi régulière que tes 10 Chateauneuf préférés, depuis au moins dix ans, pour pouvoir dire « En général moins de pulpe, de finesse de grain, de garde, de plaisir qu’à Châteauneuf … » ?
Quelle connaissance, je suis bluffé de ce soudain regain d’intérêt pour les terroirs de Gigondas Laurent, tu m’avais caché ça… tu m’épates…
😉
Nicolas, c’est écrit, immuable et définitivement gravé dans le marbre, Châteauneuf-du-Pape est un plus grand terroir que Gigondas. Et il ne faut surtout pas tenter de remettre en cause de quelque manière que ce soit cet establishment journalistique car tu risquerais de provoquer de l’anxiété chez « l’amateur » avide de repère bien établis.
Mais bon, ça joue à rien quand même, parce qu’imagine que Pierre Baron le Roy ait hérité d’un domaine à Gigondas plutôt qu’à Châteauneuf, il serait tellement mal venu de dire l’inverse aujourd’hui… 😉
Quel accueil …
Cela donne envie de venir échanger …
🙂
J’exprimais avant tout un goût particulier pour les vins de Châteauneuf (et encore merci pour ces pistes sur Gigondas).
J’ai croisé beaucoup de Gigondas dont la qualité ne m’a pas parue à la hauteur, y compris dans votre liste (mais on est bien d’accord que vous êtes là dans l’excellence).
Le meilleur du grenache, je le connais, dans la durée, sur Châteauneuf et en Roussillon (en vins doux naturels).
Nous ferons bientôt une photo du Rhône Sud 98 : on aura quelques éléments de réflexion sur la comparaison entre différentes AOC, sur le vieillissement, les équilibres, les touchers de bouche.
Sur les derniers millésimes, je ne demande qu’à voir (jeune puis au vieillissement).
Je ne conteste en rien votre enthousiasme, je sais votre professionnalisme, votre rigueur.
Ne me fais pas de procès d’intention (ne me projette pas ton anxiété), Nicolas !
On a quand même le droit de ne pas être d’accord et de le dire, Laurent ? Il n’y a pas de comité d’accueil ni de complot, ou que sais-je encore, juste un débat d’idées et d’expériences de dégustateurs, je ne vois pas où est le problème. Et si tu pouvais dépersonnaliser aussi tes réactions, cela serait agréable… ne serait-ce que pour le lecteur silencieux. Je reprends donc le cours de la discussion et te dis qu’il me semble que tu condamnes un peu vite TOUT Gigondas. Une verticale sur 20 ans de domaines comme Raspail Ay ou la Bouïssière ne ferait sans doute pas « pitié » à côté de verticales de Chateauneuf illustres, en terme d’homogénéité et de potentiel de garde. Nous avons déjà eu ce débat lors d’autres discussions (grands beaujolais, grands bourgognes par exemple), mais je trouve toujours stérile de voir les choses de façon absolue (le meilleur, celui qui écrase tout, etc). Et surtout, les terroirs de Gigondas sont tellement distincts, notamment en terme de géologie, orientations, micro-climats et altitudes (point important ici) que dire de leur vins qu’ils offrent « moins de pulpe, de finesse de grain, de garde, de plaisir qu’à Châteauneuf » ne fait pour moi pas tellement sens… c’est comme de dire j’aime mieux la Côte Rôtie aux vins de Cornas, car les vins sont plus frais… bah oui… évidemment… Enfin, il est certain que l’expérience et la tradition de faire du (grand) vin à Chateauneuf depuis très longtemps n’est pas rattrapable en trente ans par une AOC comme Gigondas. On ne refait pas l’histoire… par contre on peut l’accepter, sereinement, et s’en nourrir. Je te propose lors de notre prochain voyage à Toulouse de te faire goûter – ainsi qu’aux autres membres du Club – deux 2010, un Chateauneuf connu, et un Gigondas moins connu de la même année… à l’aveugle… Pour apporter encore un peu d’eau à ton moulin, et tenter, je dis bien tenter, d’éroder un peu tes certitudes…
Nicolas,
Je vous ai lu en détail avec intérêt …
Les commentaires sur les 2005, 2003, 1999, 1998 ne donnent quand même pas envie de sauter au plafond encore moins quand on sait la grandeur de certains châteauneufs sur ces millésimes.
Sur Cayron 2011 et Cros de la Mûre 2010, il y a doute (encore que certains se régalent de vins imprécis, comme vous le savez).
Sur Soumade et Espiers 2010, vous ne me donnez pas trop envie non plus (mais il y a un public pour le jus de planche, à Gigondas comme en Beaujolais).
Tu peux même amener un Gigondas connu et un Châteauneuf inconnu si tu veux …
Et tant mieux si vous pensez que l’appellation progresse (je n’ai pas regoûté Piaugier et Santa-Duc récemment).
Un Rasteau de Bressy aussi … dont la finesse sur 2009 et 2010 ne me saute pas aux yeux …
Pas de goût universel comme tu sais, nous le voyons quand nous dégustons ensemble … des vins de tous types et toutes origines.
🙂
Et si vous voulez rester dans le débat d’idées, évitez le sarcasme en reprochant anxiété ou rigidité à vos lecteurs.
Les Gigondas 98 qui seront retestés bientôt au club, face à des vins de Châteauneuf, Lirac, Cairanne, Rasteau, Vacqueyras :
Domaine de la Soumade, Domaine Raspail-Ay, Domaine de La Bouïssiere « La Font de Tonin », Domaine Brusset « Les Hauts de Montmirail », Domaine du Couroulu « Vielles Vignes », Château de Saint Cosme « Valbelle », Château de Saint Cosme « classique ».
Bonjour
1) Renommée et réputation ne sont pas raisons et… j’ai bien aimé le rappel historique avec quelques sous-entendus sur le rôle historique d’une personne pour « ralentir » le passage en AOC, élément que je ne connaissais pas et qui n’est pas que de l’ordre du détail.
2) Je n’ai pas l’expérience qui est la votre sur les C9P et Gigondas. Je suis pas fan de grenache et il est rare que je l’apprécie en dehors des galets roulés (Rayas semblant être l’Exception). Si j’en crois ce que j’ai pu lire sur le web et la géologie de l’AOC Gigondas, ce n’est pas le galet roulé qui y est le plus répandu. Ma question : pensez-vous que cela puisse expliquer certaines remarques de Laurent plus que d’éventuelles amplitude thermique ou autre facteur « terroir » ?
3) y a-t-il des cuvées « emblématiques » que vous seriez bien embêté de mettre sur une appellation ou une autre ?
4) pourquoi pas une verticale 2010-1990 avec un vin choisi par l’un et par l’autre sur C9P et Gigondas (soit 4 vins par millésime). Avec le sérieux et l’organisation des uns et des autres cela devrait pourvoir permettre d’avancer et à titre personnel je serai curieux de savoir si l’identification des crus par un panel du niveau d’IVV + NB et NH serait capable d’identifier les AOC (on peut anonymiser tout cela pour le rendre plus communicable).
Dany qui profite de ces vacances pour flâner sur le web…
ça va Dany tu ne t’ennuies pas trop 😉
« Je suis pas fan de grenache et il est rare que je l’apprécie en dehors des galets roulés (Rayas semblant être l’Exception). Si j’en crois ce que j’ai pu lire sur le web et la géologie de l’AOC Gigondas, ce n’est pas le galet roulé qui y est le plus répandu. »
pas de galet roulé en effet à Gigondas mais crois-tu que tu serais capable de reconnaitre à l’aveugle un C9P sur galet d’un autre qui n’y est pas (le galet étant loin de représenter l’essentiel de l’appellation à C9P d’ailleurs)? moi pas en tout cas.
Tout cela pour dire que le sol, encore moins qu’ailleurs, a beaucoup moins d’importance que tout un tas d’autres choses qui marque fortement les vins dans cette zone comme le millésime bien sûr, mais aussi surtout les expositions (essentielle à C9P comme Gigondas, pour le soleil comme pour le mistral) et bien sûr les choix des vignerons et en particulier l’égrappage ou non.
La zone du plateau des garrigues est assez proche de certains terroirs de C9P alors que dès que l’on monte au dessus du village (et même à son niveau selon les vallées comme pour St-Cosme), on a des vins bien différents de ceux de C9P qui à mon sens en millésime chaud peuvent être impressionnants. En millésime frais et pluvieux, C9P et sous le village sont avantagés (c’est une généralité bien sûr)
Merci Laurent pour tes remarques et commentaires.
La proportion de grenache varie-t-elle beaucoup aussi ?
Considères tu un domaine plus régulier que les autres sur les millésimes froids. Même question pour millésimes chauds???
Dernière question… Y a-t-il des zones à Mélano sur les zones que tu considèrerais comme qualitative sur l’AOC. ?
Dany
aucune idée pour la mélano, je ne vais pas à Gigondas pour ça je t’avoue.
millésimes chauds et riches, la Bouissière sans contestation, grande garde, même s’il réussi aussi les millésimes frais mais là le travail du vigneron joue beaucoup.
en millésimes frais, raspail ay j’aime bien, santa duc a de beaux terroirs pour ce genre de millésimes.
Merci Laurent
Dany
Acheté Raspail-Ay 2011 pour goûter demain.
Pour info, La font de Tonin 98 est un vin qui décline depuis plusieurs années. J’espère que la bouteille qui sera bue bientôt surprendra positivement. Je ne la considère pas comme une cuvée prouvant la grandeur des vins de l’appellation, dans l’instant et dans la durée.
Dany,
Il y a la question des repères et goûts personnels.
Des attendus, également, dans les 2 sens.
Je ne connais pas de Beaujolais pouvant rivaliser avec le grand pinot de la Côte de Nuits (y compris sur un Clos du Tremblay 1991, goûté avec les Nicolas).
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de superbes vins de beaujolais, que ce genre d’article permet de vanter, à juste titre.
Qu’on ne m’accuse pas de manque de curiosité », de rigidité, de condescendance ou de je ne sais quoi …
Merci
Laurent (G)
On ne peut arriver à vos niveaux de dégustation ( les Nico et les Laurent) sans être passionné, curieux mais également faire preuve d’une certaine sensibilité et conviction. Quand de fortes personnalités se rencontrent, les discussions sont rarement ennuyeuses, elles peuvent parfois être étincelantes. Elles peuvent parfois déraper, ce n’est pas au vieux loup du web vinique que tu es que je l’apprendrai. Mettez en place une dégustation comparative avec la méthodologie qui vous va à tous et faites profiter tout le monde de vos analyses
Dany
Très bel article, et mis à part le léger trop-plein de passion des commentaires, ils apportent un vrai plus au tout. Merci à vous.
« Pour info, La font de Tonin 98 est un vin qui décline depuis plusieurs années »
là c’est du grand n’importe quoi Laurent. Soit tu as bu une bouteille fatiguée récemment, soit nous n’avons pas la même vision du vin qui décline. Sur la dernière bue il y a 6 mois, je notais justement sur mes notes l’impression de gouter un vin d’une incroyable jeunesse.
« Je ne la considère pas comme une cuvée prouvant la grandeur des vins de l’appellation, dans l’instant et dans la durée. »
on sent que tu ne la bois pas souvent car depuis 98 c’est une cuvée qui a énormément progressé en terme d’élevage notamment et la matière et les équilibres sont top sur ce vin. Il apparait juste parfois un poil pus austère et droit que la tradition, surement la forte proportion de mourvèdre.
« Je ne connais pas de Beaujolais pouvant rivaliser avec le grand pinot de la Côte de Nuits (y compris sur un Clos du Tremblay 1991, goûté avec les Nicolas). »
normal, faut avoir eu la chance d’en goûter.
Clos du Tremblay 91 est un vin immense mais je l’ai gouté aussi trop jeune sur une bouteille (l’autre parfaite). le 84 peut lutter contre n’importe quel GC de qualité de la cote de nuit. et i l y a tant d’autres exemples si l’on n’a pas d’idées arrêtées…
Enzo,
Les 2 dernières rencontres avec Font de Tonin 98 n’étaient pas satisfaisantes (finales sèches, comme souvent sur les Gigondas que j’ai pu croiser).
Il y en aura une troisième bientôt dans le panel Rhône Sud 98, tu pourras consulter les notes attribuées, en espérant tomber sur une belle bouteille en effet. Pour les millésimes plus jeunes, je prends note, pour comparer avec les vins d’Emmanuel Reynaud (que je goûte souvent).
Pour Tremblay 1991, je te renvoie aussi à notre site : un vin excellent mais pas grand pour la majorité des dégustateurs présents (mais je ne conteste pas l’enthousiasme d’un Nicolas Bon lui accordant 19/20, chacun ses repères et enthousiasmes).
Tu peux continuer à penser que je ne suis pas curieux de goûter les meilleurs Beaujolais en experte compagnie si cela te chante.
Je le répète : je ne remets pas en cause la grande qualité des travaux publiés sur ces pages.
On peut toutefois avoir des divergences de vue (moi, je trouve grand le Chambertin 91 de Rousseau).
Raspail-Ay 2011 : pop and pour … aspect liégeux, croupi … bouteille suspecte … pas jugeable.
C’est ballot
🙂
On compare tous consciemment ou pas les vins et au final, la seule vérité reste « quel est le vin où JE me fais plaisir ». Rien de surprenant au fait que nous ayons des avis différents qui vont d’ailleurs évoluer avec le temps pour une même personne. L’aveugle n’y change rien car même un dégustateur moyen reconnaît les vins qu’il aime et si ce n’est pas le cas on donnera comme explication « c’est une bouteille bien différente de la dernière fois où je l’ai goûté ».
Que Laurentg précise qu’il ne partage pas un avis ne remet en cause ni sa probité ni celle de celui qui a un avis opposé. Nous n’avons pas de conflit d’intérêt avec les vins dont on rapporte qualité et imperfections il me semble. Et quand c’est le cas, c’est de notoriété publique et de l’ordre d’une amitié sans connotation financière.
Les exemples où nous avons des avis différents sont innombrables: je suis pas fan de Rousseau par exemple que je goûte régulièrement pourtant, je lui préfère de loin Groffier ++++ dans l’exemple que donne Laurentg je préfère clos de beze 99 Groffier à chambertin 91 de Rousseau (que je préfère au 90 bu qu’une fois toutefois). Je vais même aller plus loin je préfère les vins de JP Charlot a ceux de Rousseau…
Pour gigondas et C9P, c’est pas forcément des appellations où je m’éclate mais je lis avec intérêt vos commentaires et argumentations. Il n’est pas impossible que je passe à côté de superbes bouteilles mais c’est ainsi.. mon livre de cave mentionne 16 bouteilles dont 15 C9P sur 1453. Je suis d’un conformisme désolant mais votre discussion me donne envie de découvrir… plus gigondas et c’est bien là l’essentiel…
Dany
« votre discussion me donne envie de découvrir… plus gigondas et c’est bien là l’essentiel… »
5/5, Dany, en particulier sur ces millésimes récents et pour des vins non boisés (dommage pour le Raspail-Ay bouchonné) et aussi pour partager des expériences en chair et en os comme nous le fîmes un jour à Montpellier (je ne goûte que très rarement Groffier).
Je vais même démarrer par un Régnier Vallières 2012 de Burgaud découvert grâce aux Nicolas (beaucoup aimé la découverte de Dutraive).
Bonnes fêtes à tous !
« Pour Tremblay 1991, je te renvoie aussi à notre site : un vin excellent mais pas grand pour la majorité des dégustateurs présents »
Oui, mais je suis persuadé qu’il n’aurait pas été considéré de la même manière s’il avait été pirate dans une série de vins de Bourgogne.
J’en reviens à ce que j’ai dit, il est bien plus facile de « s’étalonner » dés lors que l’on déguste avec des repères bien établis… Moi y compris !
NicolasB,
Il est en tout cas très utile/instructif de déguster avec des gens variés … (cf. les dégustations faites ensemble sur de l’aglianico « nature », Foreau, Coulée de Serrant ou Joliette …).
Je sais pour ma part préférer le goût du (beau) pinot à celui du (beau) gamay.
Et j’aime peu le sauvignon sauf sur Chavignol.
Frédéric Emile et Ste-Hune ont mes faveurs, jeunes et vieux.
Et un « simple » grenache d’Emmanuel Reynaud au château des Tours, fruité et guilleret, me transporte.
« Je sais pour ma part préférer le goût du (beau) pinot à celui du (beau) gamay. »
t’as goûté un jour sur une seule bouteille un gamay 91 et tu sais ce que tu préfères? trop fort.
Enzo,
La VV de Dutraive 1991 était aussi une très belle bouteille …
Je parlais de mon goût pour les 2 cépages, en général …
Hier soir avec quelques amis (en avis cohérents) :
Santa Duc Prestige des Hautes Garrigues 2009 : bien
St-Cosme Valbelle 1998 : bien
Bouissière Font de Tonin 1998 : confirmation de la crainte précédemment constatée pour un vin usé, cuit/torride, ayant perdu son fruit, à la finale sèche.
Encore une bouteille achetée au domaine et conservée dans la cave IVV, en conditions optimales.
Il faudrait en goûter une ensemble pour voir.