Pour se mettre dans l’ambiance, rien de tel que ses deux Fendant 2007, celui de Sion, issu des « Bayards », austère, énigmatique, doté de la présence qui dénote un très beau terroir. Il ne gagnera jamais des concours, c’est certain. Mais quelle vie ! Et celui de St-Léonard (également sur schistes), un peu plus riche, mûr, parfaitement découpé et qui finit sur un noble amer minéral. Celui-même qu’apprécia tant Michel Bettane, à l’apéritif au château de Villa, au retour d’une dégustation à la Villa d’Este !
Remarquable Arvine également (assemblage de Montorge et le Mont sur calschistes gréseux avec une barre de loess. Un vin, ample et tendu, d’une superbe richesse de constitution mais qui ne concède rien à la facilité ambiante. Limite austères parfois, les vins de Marie-Bernard Gillioz témoignent à l’évidence d’un style et d’une recherche esthétique qui ne s’aligne pas sur les standards habituels (puisqu’il était question de jazz ci-dessus).
J’ai goûté deux Cornalin, celui, issu des Ballettes (envers de Montorge) et le Cornalin de St-Léonard 2007, plus structuré, élevé en fûts, avec, malgré les limites du millésime une jolie dimension séveuses.
On termine ce tour d’horizon avec la Syrah 2007 qui provient du secteur les Virets sur St-Léonard, tendue, effilée, un brin linéaire.
Eleveurs de reines (leur star s’appelle Pic’atchou) et vignerons exemplaires, les frères Bétrisey commencent à faire parler d’eux avec des vins d’une belle densité, impeccablement vinifiés. Parmi lesquels je retiens tout particulièrement le Fendant 2007 Grand Cru St-Léonard. Fin, légèrement lactique, fleur de tilleul, minéral, très pur dans son expression. Ils ont d’ailleurs remporté le Grand prix des vins suisses, catégorie chasselas, avec ce fringant étalon.
Le temps de savourer une très jolie Humagne rouge 2007 « Sauvage » au profil de baies rouges et voici l’autre fleuron de la cave, la Syrah 2007, Finaliste aux Etoiles d’Or du Valais, un très joli vin que j’avais eu l’occasion de déguster pour le dit concours. Un nez très fin, très élégant, sur des notes d’églantine et de fruits frais. Bouche élancée, sur la finesse, la fraîcheur, à la trame légèrement épicée.
9 Comments
OK if your heart is so well in Valais, it’s easy to understand…
Merci Jacques pour cette toute fraîche description qui est belle à souhait.
Et quelle élégante tenue de la flûte qui me réconforte !
Nous ferons de même ce soir avec un Fendant de cet attachant Valais pour confirmer les vœux de joyeuses fêtes et souhaits de pleine santé pour 2009 que nous vous adressons.
Merci Jacques.
Mignon …
J’étais che MB Gillioz avec l’ami Laurent Probst il y a peu.
A lire ici :
vins-confederes.mabulle.c…
vins-confederes.mabulle.c…
Le lien du bas est un question/réponse de laurentg à Marie Bernard. La vigneronne parle de ses terroirs et de la façon dont elle cherche à les comprendre et les magnifier, et donc logiquement du travail mené pour les préserver (elle est présidente de l’association des vignerons valaisans en production intégrée).
En tout état de cause, les commentaires de dégustation d’un dégustateur qui découvre des vins valaisans (outre Marie Bernard nous avons aussi rencontré Philipe Darioli), voir le lien du haut) sont ici particulièrement intéressants et pertinents. Merci Laurent.
Pourquoi n’ai-je encore jamais pensé à photographier Marie Bernard devant fresque murale ?!
Laurent
I left my heart in Valais too ou pourquoi je me suis demandé, lors d’une douce soirée de septembre, comment il se faisait que je ne pouvais atteindre une plénitude à nul autre pareil que celle ressentie un vendredi soir sur une terrasse sierroise alors que la même situation, transposée dans un canton limitrophe, ne m’aurait procuré qu’indifférence et détachement.
Avec tous les suisses que j’ai rencontré, avec bonheur, dans ma vie, je me suis toujours demandé comment se faisait-il que je ne soit pas suisse? Une légère faute de goût sans doute.
Tant que j’y pense, bonne fête Armand !
Ah, le Clos Mangold …il me faut aller d’ailleurs aller chercher ma dernière commande à Savièse bientôt. L’humagne rouge doit être embouteillée désormais.
J’ai dégusté le Fendant 2007 des frères Betrisey à S-Maurice le mois passé : simplement superbe. Le genre de fendant qui me fait dire aux valaisans : il suffit, n’arrechez plus vos vignes de fendant désormais.
Laurent
Eh, Armand, ce n’est pas une faute de goût. On va y remédier. On t’adopte ! Tu es désormais Valaisan de coeur… Quand tu viendras au château de Villa, tu seras mon invité. En plus, c’est ta fête aujourd’hui ? I wish you all the best in life and love !
Oouais, les valaisans, on les aime bien…
Mais ce sont surtout les valaisannes que l’on aime !
Joyeuses fêtes à tous et santé !