Ce message a été rédigé avant de mourir dans la solitude et le dénuement total par Christopher McCandless, un jeune américain idéaliste, rebelle, (presque) sans histoire, originaire de Virginie, élève brillant, cultivé, lecteur passionné de Jack London, Tolstoï, Henry David Thoreau, venu, sans le savoir, à la rencontre de son destin dans cet abri de fortune. En rupture de ban totale avec sa famille, Christopher McCandless était parti sur les routes, deux ans auparavant, sans papiers, sans argent, sous le pseudonyme ironique d’Alexandre Supertramp.
…venu à la rencontre de son destin dans cet abri de fortune…
L’histoire de Christopher McCandless, sa fin tragique, sordide, les paysages qu’il a traversés, les gens qu’il a rencontrés lors de cette quête perpétuelle constituaient un sujet cinématographique idéal. Sean Penn l’a immédiatement capté et son film qui sort ces jours-ci dans les salles de cinéma s’inscrit dans la grande veine des road-movies. Dakota du sud, Californie, Alaska, la caméra fixe le temps et les lieux de l’errance qu’elle entrelace habilement avec celui de la mort prochaine non loin de la piste Sampede, au bord de la Sushana.
Loin des hommes et de leurs futiles préoccupations : faire carrière, cultiver sa respectabilité, consommer ou, au contraire, partir sur les routes au volant de mobilhome bariolés, tels les marginaux en voie d'intégration rencontrés par Alexandre Supertramp et qui finissent par s’échouer dans les slab cities du Colorado, campements miteux sur d’anciennes pistes d’atterrissage de l’armée américaine…
Le héros tourne le dos à ces encombrements, à ce monde et à son envers. Plus marginal que les marginaux, il finira peu à peu par franchir la frontière invisible.
Le héros tourne le dos à ces encombrements, à ce monde et à son envers. Plus marginal que les marginaux, il finira peu à peu par franchir la frontière invisible.
Quelques rencontres importantes toutefois, au long de ce voyage initiatique, qui resteront les seules traces du passage de Supertramp et qui correspondent symboliquement à des âges de sa vie en accéléré : figures parfois stéréotypées, un vieillard solitaire, ancien militaire, qui incarne la figure du père ; un couple de hippies en désamour qui attend la venue de son sauveur ; un jeune chanteuse nubile qui se prend pour Circé…
Pas de quoi s’attacher ! Seule compte pour Alexandre Supertramp la longue route qui le mènera vers les Northern Lights, ces lumières si particulières du Nord qui sont comme une aimantation mystérieuse.
Le Trailer proposé par la Paramount pour promouvoir le film.
L’expérimentation avec sa propre solitude, au cœur de la wilderness, dans un milieu hostile, implacable, guérit-elle de tout cela ? Difficile de répondre à cette question. Christopher McCandless a emporté la réponse avec lui, laissant derrière lui un journal factuel et quelques aphorismes qui semblent indiquer un revirement, une volonté de renouer avec les hommes.
Sa mort elle-même est un mystère, empoisonné par la consommation d’Hedysarum alpinum, une pomme de terre sauvage connue sous le nom de «patate des Eskimau». Mort d’inanition dans le dernier symbole de la civilisation et de la pollution qui l’accompagne, un bus arrivé là on ne sait comment.
Demeure cette impression de solitude au cœur de la wilderness, magnifiquement filmée par Sean Penn et cette sorte de chant de la fin, le dernier message, la mise en scène de ce mourant solitaire qui se photographie, peu avant de partir, visage souriant, nous fixant pour l’éternité. Célèbre aujourd’hui à jamais. On dirait la fin de l'écrivain Lawrence, sa dernière marche à pied, interminable, crevant sous le soleil, misérable mais comme traversé par une joie inouïe !
Allez voir ce film superbe et fort ! Le plan final, à lui seul, est une merveille esthétique et technique. Les paysages sont tels qu'on les avait imaginés et l'acteur qui incarne Christophe McCandless est remarquable.
Demeure cette impression de solitude au cœur de la wilderness, magnifiquement filmée par Sean Penn et cette sorte de chant de la fin, le dernier message, la mise en scène de ce mourant solitaire qui se photographie, peu avant de partir, visage souriant, nous fixant pour l’éternité. Célèbre aujourd’hui à jamais. On dirait la fin de l'écrivain Lawrence, sa dernière marche à pied, interminable, crevant sous le soleil, misérable mais comme traversé par une joie inouïe !
Allez voir ce film superbe et fort ! Le plan final, à lui seul, est une merveille esthétique et technique. Les paysages sont tels qu'on les avait imaginés et l'acteur qui incarne Christophe McCandless est remarquable.
19 Comments
Retourner à la nature, c’est pour un homme s’exposer à ce qu’elle nous prenne au piège. Voilà ce qui arrive au héros dont la maxime finale est le credo philosophique du film : il n’y a de bonheur que partagé. C’est en effet un très beau film.
C’est vrai. Nous avons une vision apprivoisée, domestiquée de la nature. La vraie nature, ce n’est pas ça, c’est le Wilderness, qu’il faut absolument préserver. Magnifique film, j’ai adoré !
c’est un pur chef d’oeuvre, il m’a ému aux larmes. Je l’ai déjà vu plusieurs fois et il va devenir culte!!
Magnifique commentaire, le plus sensible et le plus intelligent que j’aie lu jusqu’à présent, sur un film non moins magnifique (le terme est faible), dont je ne dirai rien de plus, car ce serait dérisoire.
De plus, il me permet de découvrir un blog que j’apprécie beaucoup, pour partager un certain nombre des vertus et valeurs que l’on y trouve mises en valeur (dont la bonne cuisine et le bon vin…)
Merci Sean Penn, merci J. Perrin
Bonjour, avant mème d’avoir vu ce film je savais que cela aurait guidé ma vie. Ce n’est pas un simple film ou un superbe chef d’oeuvre, le message qu’à voulu laisser Chris est beucoup plus fort et difficilement perceptible, sean penn a très bien réussi a traduire ce message pour que tout le monde puisse réfléchir. Depuis quelques temps je me suis posé pas mal de questions, je pensé ètre le seul a pensé de cette manière la, quand j’ai entendu parlé de cet homme, sa fason d’etre sa manière de pensé tout était identique. Alors si quelqu’un a le moyen de pouvoir rentré en contact avec sa famille, ou bien sean ou des informatiosn complémentaires merci de bien vouloir me les indiqués. Quand tout les gens penseron de cette manière, quand tout le monde s’apercevra que le réel but dans uen vie est les sentiment, le rève et non cette société qui n’a aucune morale, peut ètre pourrons nous imaginé un monde plus beau
merci à jacques pou l’illustration
Sean Penn est un excellent comédien. Mais comme réalisateur, il ne m’a pas encore convaincue… Ce Into The Wild est pas mal, mais sans plus. Il y a eu d’autres films sur la nature bien mieux (Délivrance, Jeremiah Johnson…) et je crois qu’Into the Wild a plus reçu des bonnes critiques car Sean Penn est le chouchou de pas mal de monde … Mais ce film, je le répète, n’est pas terrible…
"Pas mal sans plus (…) pas terrible"
J’ai connu critique plus construite. Dommage.
Pas mal sans plus…c’est une blague!
Ce film est un chef d’œuvre du cinéma indépendant américain! Un film dont on ne ressort pas indemne!
Chef d’oeuvre est un peu exagéré.
Un film fort sur un sujet poignant.
Et une auto mise à mort dérangeante.
Des joies de la nature ! 🙂
Harvey Milk est un bon film avec un grand acteur.
She is so lovely (Nick Cassavetes) ou la denière marche (Tim Robbins) sont des films magistraux avec un Sean Penn acteur bouleversant.
Voir dans la démarche de Maccandless uniquement une démarche écolo est une réflexion typiquement franco-franchouillarde qui en refusant toute quête de l’absolu donc de Dieu reste handicapée. Chris cherche d’abord Dieu en toute chose et sa démarche est christique comme en témoignent ses lectures et son parcours américain. Il a trouvé dans son bus ce que chez vous Sainte Térèse de Lisieux avait découvert à 15 ans au Carmel en bas de chez elle. Lui cela lui a coûté la vie… Les Français ne comprendront jamais l’Amérique tant qu’ils s’automutileront eux-mêmes dans le reniement de leur propre identité.
Ce film est remarquable.
Je suis Franco-américain.
Merci pour cet intéressant commentaire, Philippe (je suis dans une lecture palpitante, de Joyce Carol Oates, qui montre brillamment des archétypes de névrose communs entre France et USA).
Restez charitable avec la pauvreté de mon analyse.
Mais il est vrai que cette quête de souffrance m’a interpellé (le symbole du Christ en croix plus que l’écologie neuneu).
🙂
Ecoutons Sean Penn :
peauneuve.net/article.php…
… Maintenant, Into the wild ne s’adresse pas directement ou uniquement à l’Amérique, aux jeunes Américains. L’idée qui me tient à cœur serait de faire partie d’une vague qui pourrait amener les jeunes à faire l’effort de sortir de chez eux, traverser les frontières, aller voir ailleurs ce qui se passe. Je trouve qu’il est vraiment nécessaire, et de manière proactive, de chercher à ne pas se fondre, se noyer dans ce que les uns ou les autres nous disent, nous apprennent. Je crois important de s’autoriser à faire ses propres choix pour découvrir qui on est véritablement. Cela me semble aussi un rite de passage essentiel, cette manière de repousser ses limites, pas au point extrême de ce que l’on voit dans le film bien sûr, mais par contre faire en sorte que notre cœur puisse battre un peu plus fort.
Le film passe ce soir à la télé française sur M6.
J’ai trouvé le film sans intérêt.
Pour moi,c’est l’histoire d’un jeune homme inconscient, et qui meurt de son imprudence,comme n’importe qui s’en allant dans la montagne sans faire gaffe.
C’est d’une banalité affligeante.
Je ne comprends pas du tout ce qu’il y a de fascinant.
Je pense qu’Into the Wild est un film que tout le monde devrait connaitre. Certes, je n’ai que 15 ans, mais il m’a donné une grande leçon de vie. Emile Hirsh est excellent dans ce film, il nous fait ressentir la vraie beauté des choses. Jamais je n’ai regardé un film que m’a autant boulversé. Il est comme une bouffée d’oxygène quand je ne vais pas bien. Il me guide, et me dit quelle voix adoptée. Jamais je n’ai ressenti tant de choses en regardant un film, il m’a vraiment émue, touchée, tout ce qu’un être humain est possible de ressentir. Christopher McCandless est désormais pour moi un héros, et je ne saurais jamais assez remercier Sean Penn d’avoir réalisé quelque chose d’aussi merveilleux. Into the Wild est une grande leçon de vie, que tout le monde devrait prendre. Un vagabond solitaire, qui a fait de sa vie son plus grand rêve…
Un film excellent , un remède, l’acteur, le réalisateur et le scenario tous tendent vers le parfait. j’ai regardé des centaines de films, mais jamais un film m’a laisser une telle trace.
un film que je ne regarderai jamais assez.
mon DIEU, quel perfection
Bonjour,
J’ai vu le film et à la fin il écrit dans son journal que le bonheur est réel seulement lorsqu’il est partagé »happiness only real when shared » ça m’a touché alors je me suis fait tatouer la phrase mais je me demandais s’il avait réelement inscrit ceci dans son journal où si ce n’était que pour ajouter de la romance.
Merci
1 film qui trouble et qui nous laisse mal à l’aise, au contraire des films qui finissent toujours bien.
A la recherche de soi, on peut se perdre soi-même, car on veut aller trop loin et on a pas évalué toutes les conséquences. Ce film est une leçon de vie pour nous et nos enfants, afin d’éviter l’absurde, qui ne se révèle qu’après "qu’on aurait pas du".