Nous, à la fois témoins et complices de cet instant, de ces secondes immobiles, bientôt livrées en pâture au monde entier, de ces mots jetés à la hâte sur quelques feuillets, ce qui reste, dites-vous, de votre âme.
Vous êtes assise sur ce banc d’anachorète contrainte, si forte si fragile ; la caméra tourne, si peu d’image, pas de mouvement… Rien qu’une image-temps.
Vous dans ce silence, ce temps suspendu où vous nous gardez témoin de vous. A jamais.
Droite, altière, vous vous tenez dans ce geste si difficile. Exprimer le dédain, sans la haine, de cette mascarade, des fantoches qui vous filment, des cyniques qui les dirigent. Ce vieillard vitreux et tyrannique qui se fait appeler Tirofijo (« tir précis »)…
Droite, altière, vous vous tenez dans ce geste si difficile. Exprimer le dédain, sans la haine, de cette mascarade, des fantoches qui vous filment, des cyniques qui les dirigent. Ce vieillard vitreux et tyrannique qui se fait appeler Tirofijo (« tir précis »)…
Qu'est-ce qu'il y a dans le regard du FARC assis à la droite d'Ingrid Betancourt ?
Vous ne ressemblez à personne.
Vous êtes vous-même, Ingrid Betancourt, belle, lointaine, inaccessible. Seule, solidaire pourtant avec des milliers d’autres prisonniers des FARC. Ceux qui comme vous survivent dans cet univers hostile sous les feux de camp et les moustiquaires de la Révolution. Ou qui sont morts exécutés.
Villavicencio, le 27 décembre 2007 nous attendons toujours le retour des hélicoptères de la Croix-Rouge qui ramèneront un jour Clara Rojas, son fils Emmanuel, Consuelo Gonzales. Peut-être vous, très prochainement, Ingrid ? On vous espère libre bientôt !
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et ses kidnappeurs qui sont à mi-chemin des tristes pantins décrit par Woody Allen dans un de ses bouquins ["tout ce que …."] et des assassins d’Aldo MORRO? Tiens pour me rassurer, je vais aller terminer "Achever Clausewitz" de cet indécrottable optimiste de René Girard.