Wolferboro fut le signe de la fin, les dernières vacances, la tentation de recomposer l’indicatif du bonheur : aujourd’hui nous sommes éloignés l’un de l’autre comme deux planètes qui n’appartiennent plus au même système. Tu survivras à cela, tu traverseras la vague. Elle t’éclaboussera à peine. Je regarde le lac en face de moi, ces ombres qui le traversent, qui nous séparent à jamais, la surface moirée des eaux, j’y vois des signes. Un jour il me faudra penser à moi, à ce que je suis devenue, à toutes ces choses qui m’ont quittée, au temps qui passe et nous si longtemps, vainement, lancés à sa poursuite. Tout ce que tu n’as pas su lire dans mon cœur de femme. J’étais, disais-tu, ton seul vrai souci. Tu n’as plus de souci. Tu es un homme seul aujourd’hui. Rendu à l’éternité. Essaouira, c’est pas loin du désert. A toi de le traverser ! Tu me manques déjà…    
Millions de Besitos.

 

                                    C.