Livres Estampes, rue de Savoie
Tout le XIXème siècle littéraire est là, figé dans son éternité. Des éditions rares, introuvables, des joyaux pour collectionneurs et, même, le cache-sexe de Mata-Hari !
Tout le XIXème siècle littéraire est là, figé dans son éternité. Des éditions rares, introuvables, des joyaux pour collectionneurs et, même, le cache-sexe de Mata-Hari !
Hormis son sexe, de notoriété publique, qu’avait-elle donc à cacher la belle espionne ? Fusillée pour l’exemple dans un petit matin blême d’octobre 1917 : « quelle étrange coutume des Français que d'exécuter les gens à l'aube !" aurait-elle dit. Juste avant que l’éclair de onze balles ne la traverse à jamais…
Le libraire m’accorde le privilège de photographier l’objet, dûment estampillé, mais, ajoute-t-il, «pas de publication, je ne veux pas risquer des ennuis…» Décidément l’histoire n’est pas terminée et je sens qu’on pourrait retrouver miss Zelle au détour d’une nouvelle, un de ces jours !

Le sage libraire et sa devanture (qu'adorent les Japonais !)
Il est sage, ce libraire. Il ne veut pas d’ennuis, pas de nouveau client ! Il veut juste rester là, silencieux, hanté, obscur, au milieu de ses livres. Un homme vient d’entrer, format oblong, joufflu, le souffle court d’avoir parcouru quelques mètres à pied. C’est un bibliophile. Il se présente comme « l’unique client de « Livres Estampes ».

Entre le libraire et son unique client un dialogue d’initiés s’engage :
– Auriez-vous quelque chose de nouveau pour moi ?
– Deux ou trois petites choses, mais ce sera cher…
– Dites toujours, j’ai l’habitude !
– J’ai la quatrième édition des Odes et Ballades de Victor Hugo en trois volumes, reliure Thouvenin…
– Deux ou trois petites choses, mais ce sera cher…
– Dites toujours, j’ai l’habitude !
– J’ai la quatrième édition des Odes et Ballades de Victor Hugo en trois volumes, reliure Thouvenin…
L’unique client demande à voir. Il palpe la matière, la soupèse, d’un geste quasi amoureux…
– Ce n’est pas du maroquin hélas, conclut-il, c’est du veau marbré, du beau travail ! Je vous le réserve, pas pour moi, mais pour quelqu’un que ça pourrait intéresser…
– Ce n’est pas du maroquin hélas, conclut-il, c’est du veau marbré, du beau travail ! Je vous le réserve, pas pour moi, mais pour quelqu’un que ça pourrait intéresser…

Après avoir entendu le singulier client brosser à grands traits la fresque de sa vie d’unique client, je ne pus m’empêcher de penser au portrait du Bibliomane, par Nodier : »Il mourut à minuit, entre un Deseuil et un Padeloup, les deux mains amoureusement pressées sur un Thouvenin. »
Autre temps ! A propos saviez-vous que la bibliomanie est une passion certes ruineuse mais, avec le temps et compte tenu de la raréfaction des beaux objets, le retour sur investissement peut être mirifique. Mieux qu’à la Bourse : »c’est tout simplement le meilleur placement que j’aie réalisé dans ma vie ! » ajoute encore l’unique client.

Librairie Loliée
Confirmation de ces dires à la Librairie Loliée, 74 rue de Seine, où le sympathique Erwan de Kerangué a pris la suite en 2004 de Bernard Loliée. Spécialisée dans la littérature du XX et du XIXème siècle, cette librairie est une véritable institution. Très belle collection sur le surréalisme et le dadaïsme. Des gravures. Des tirages de tête, des éditions limitées, « qui vont devenir de plus en plus rares » constate avec tristesse notre libraire. « Tenez le dernier Goncourt, Trois femmes puissantes de NDiaye, Gallimard n’a pas jugé utile d’en proposer un tirage de tête. Dans trente ou quarante ans, les exemplaires en circulation de l’édition s’effilocheront. »
Confirmation de ces dires à la Librairie Loliée, 74 rue de Seine, où le sympathique Erwan de Kerangué a pris la suite en 2004 de Bernard Loliée. Spécialisée dans la littérature du XX et du XIXème siècle, cette librairie est une véritable institution. Très belle collection sur le surréalisme et le dadaïsme. Des gravures. Des tirages de tête, des éditions limitées, « qui vont devenir de plus en plus rares » constate avec tristesse notre libraire. « Tenez le dernier Goncourt, Trois femmes puissantes de NDiaye, Gallimard n’a pas jugé utile d’en proposer un tirage de tête. Dans trente ou quarante ans, les exemplaires en circulation de l’édition s’effilocheront. »

Librairie des Alpes
Toujours à la rue de Seine, angle quai Malaquais, La Librairie des Alpes, spécialisée dans les ouvrages de montagne. Un trésor de littérature alpine avec plus de dix mille ouvrages à disposition de l’amateur. Pas eu vraiment le temps d’explorer ce fonds, mais, c’est sûr, nous reviendrons !
Toujours à la rue de Seine, angle quai Malaquais, La Librairie des Alpes, spécialisée dans les ouvrages de montagne. Un trésor de littérature alpine avec plus de dix mille ouvrages à disposition de l’amateur. Pas eu vraiment le temps d’explorer ce fonds, mais, c’est sûr, nous reviendrons !

Merci
De la pub sur Mille Plateaux – et gratuite avec ça ! – pour un store conceptuel ? On aura tout vu ! On m’avait dit d’aller jeter un coup d’œil. J’y suis allé. J’ai vu. Et j’ai trouvé ça épatant, interactif et intelligent. Alors, je vous file l’adresse, juste pour que vous y alliez voir, si vous ne connaissez pas.
De la pub sur Mille Plateaux – et gratuite avec ça ! – pour un store conceptuel ? On aura tout vu ! On m’avait dit d’aller jeter un coup d’œil. J’y suis allé. J’ai vu. Et j’ai trouvé ça épatant, interactif et intelligent. Alors, je vous file l’adresse, juste pour que vous y alliez voir, si vous ne connaissez pas.
L’endroit s’appelle Merci. Comme merci la vie ! Ou merci ce que vous voudrez ! Sur trois étages, dans un esprit loft, friche industrielle réhabilitée, on trouvera sûrement un pan de son bonheur dans ce bazar contemporain. Des fringues de marque, des ustensiles de cuisine, des mortiers, des boîtes à idées, des crayons de couleur, des tables d’amis, des divans moelleux, des luminaires, des chaussures, des calepins, des tartines, des cakes tout chauds, des conversations, des bibliothèques (tiens, j’en ai même vu une, genre roue à livres repensée, qui conviendrait à mon désordre organisé, rangement vertical et rotation circulaire…) et, à l’entrée, une sorte de bar philosophico-littéraire où court une immense bibliothèque (encore !) de livres usagés ( prix de vente de 2 € à 15 €).
Pour 2 euros, j'y ai déniché un exemplaire tout neuf du livre consacré par l’étincelant Charles Dantzig à Remy de Gourmont.
Et dédicacé avec ça ! A un certain Pierre : « Ce Cher Vieux Daim ! néanmoins pourvu de griffes, il en faut dans notre zoo littéraire !
Avec l’amitié de Charles Dantzig."
Et dire, cher vieux Pierre, que vous n’avez même pas daigné lire l’ouvrage qui vous était personnellement adressé ! Diantre, ça se voit si un livre a été lu ou pas… On devrait d’ailleurs demander à certains critiques à la plume acérée de nous montrer leur exemplaire de presse, ce serait édifiant parfois. Je ne vous connais pas, Pierre, mais vous auriez dû, vous auriez dû lire ce livre, ça vous aurait rendu plus léger. Mais il est vrai que, pas davantage que votre ami Dantzig, vous ne me lirez jamais ! A moins d’un hasard extraordinaire qui s’apparenterait à un accident cosmique.
L'adresse Merci, 111 bd Beaumarchais, Paris 3e
Où loger ? Au Mama Shelter of course. C’est mon adresse du moment à Paris. J’en ai déjà parlé ici. Certes, l’endroit est un peu décentré, le rapport qualité/prix est imbattable, le décor de Stark est détonnant et ça foisonne de vie le soir. Il y a la Flèche d’Or et ses concerts en face, les plus jolies filles de l’est parisien.

Sans transition, le Père-Lachaise crèche juste à côté. J’en ai profité pour faire une petite visite à Jim Morrison. Les lectrices et les lecteurs de Dits du gisant savent que je te dois bien cette civilité, Beautiful Jim ! J’ai été étonné, quarante ans après ta disparition, par le flot incessant des visiteurs, venus là comme sur les lieux d’une tragédie personnelle.

Un jour ordinaire devant la tombe de Jim Morrison au Père Lachaise…
Des jeunes, des moins jeunes, des égarés, des curieux, des nostalgiques, jaillis de partout, certains avec leur valise à roulettes cahotant sur le pavé du chemin Gramond, division 6. On a volé ton effigie, Jim, arraché ta première plaque mortuaire, vendu la terre qui te servait de linceul, taggé ta tombe, fait l’amour au-dessus, dieu sait quoi encore…
Quelqu’un, une nuit, a écrit, excédé : Foutez-lui la paix, à la fin !
– Quelle fin, Jim ?
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La fin des vies et de nos doux mensonges cher Mr Perrin.
In higher memories.
Paris est une terre fertile pour qui sait fouiner!
Merci Jacques pour cette petite évasion.
Impression mitigée pour ma part chez Merci. Au delà des prix stratosphériques pratiqués pour la plupart des babioles, s’étalait devant moi l’inconcordance entre un lieu apaisant en ces grands boulevard et une frénésie débridée de ses occupants passagers, ça grouille pour rien, ça foisonne pour pas grand chose. La bibliothèque donne pourtant envie de se poser pour feuilletter des bouquin avec un bon thé. Le seul express toléré devrait être le café ! Frustrant mais tellement Parisien.
Pour ma part, j’adore me perdre à L’Astrolabe (Rue de Provence 9ème), au milieu des cartes et des récits périégétiques. Vous devriez essayer Jacques. Enfin, sans originalité, passage systématique à "L’Ecume des Pages" boulevard St Germain à des heures pas permises (fermeture à minuit) avant de commencer la nuit. J’aime ce lieu.
Je ne donnerais mes adresses de vive voix quand je vous verrais, car je ne sais pas qui peut les lire. Quand au "parisianisme", dans notre pays c’est ce qui reste quand on a oublié le jacobinisme dirait quelqu’un que j’apprécie.
Merci Paul pour ces précisions. Pour les prix, je ne vous rejoins pas… Un Dantzig tout neuf, dédicacé de surcroît, à deux euros, c’est une aubaine. C’est tout ce que j’ai dépensé chez Merci ! Pour le reste, c’est peut-être un peu chérot mais il faut préciser que la marge est ici intégralement reversée à des projets caritatifs (enfants de Madagascar notamment). Pas vu cette frénésie débridée que vous évoquez (un samedi après-midi pourtant), mais j’étais dans "mes" livres. Pour être complet dans cette présentation, je pense qu’il est intéressant de lire la homepage du site Merci. http://www.merci-merci.com/
Je précise encore une fois que tout ça est gratuit de ma part mais j’aime ce genre de projet. Il faut des gens qui osent dans la vie ! Alors parisien ou pas, quelle importance ?
De rien Jacques, je suis tellement sûr que l’Astrolabe vous plaira.
Pour les prix chez Merci! , je ne parlais pas des livres, c’est vrai que le coup du Dantzig est bon ! Sûr en revanche que toutes les marges sont reversées ? Pas seulement pour qq séries ?
Peut être la frénésie auquel j’ai été confronté était elle liée au fait que j’y suis passé qq jours après que le lieu ait ouvert ses portes … Il faut en revanche avouer que le concept est original et le lieu extra.
J’y retournerai donc …
Et aussi : http://www.itineraires.com/
Et celui là, tu l’as aussi, Laurent ?§
eco.rue89.com/2010/02/16/…
Paulo, ça me rappelle la librairie gastro où tu m’as déjà emmené, à Lyon. J’ai zappé le nom !
Ca s’appelait "Badiane" et ça à changé de nom pour "In Cuisine"
🙁
C’est sûr que c’est une bonne adresse mais ça manque (encore) un peu de jus …