La légende du rock : The Beatles in my ears and in my years.

Au début, je les aime à la folie, les Fab Four. J’ai dix ans. Je découvre leurs voix, ces arpèges, ces mélodies qui sont autant de possibles dans un univers trop bien ordonné. Je feuillette les photos de cette époque, début des années soixante.

"But if you go carrying pictures of chairman Mao,
You ain't gonna make it with anyone anyhow."

Ne vous fiez pas à ces apparences, à cet air qu’ils arborent de garçons bien lissés, prêts à tout, même à prendre le thé avec la reine d’Angleterre. Oui, il existe un autre univers, une autre vie à inventer ! Tout à coup, chacun est aspiré par ce quasar. Nous devenons une multitude. Nous ne frôlons l’hystérie collective. Nous sommes là, au milieu, emportés par cet ouragan.
Et ces cris, la clameur des filles, qui exigent plus de ferveur, la liberté. Toute la liberté. Les entendez-vous ? Personne ne pourra les remastériser…

Seuls les Rolling Stones, dans ces années-là, ont fait mieux, vrais bad boys infréquentables. A défaut de faire tourner les tables, ils faisaient voler les chaises et prétendaient fricoter avec le diable en personne…

C’est ainsi que, déchiré, divisé, j’ai choisi mon camp dans la guerre simulée que se livraient les deux groupes légendaires. Même si au moment de la parution de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, j’ai renoué avec ce sentiment d’infini.

"I wanna hold your hand…"

Quelle est ta chanson préférée des Beatles ? ai-je demandé à Serge Pulfer, qui connaît la musique… Il n’a pas hésité une seconde et m’en a cité trois (visiblement Paul ne l'inspire pas) :

1) Why don't we do it in the road?
2) She's so heavy

et celle-ci dont voici un extrait :

I sat on a rug
Biding my time,
Drinking her wine.
We talked until two,
And then she said,
'It's time for bed'.

Laquelle est-ce ?

Et les miennes :

I’m the walrus
I am he as you are he as you are me and we are all together.
See how they run like pigs from a gun, see how they fly.
I'm crying.

Sitting on a bench, waiting for the bus to come.
Corporation t-shirts, stupid bloody Tuesday.
You've been a naughty boy, you let your hair grow long.
I am eatting eggs, they are eatting eggs, I'm John Lennon,
Goo goo ga joob.

et aussi :

Picture yourself in a boat on a river,
With tangerine trees and marmalade skies
Somebody calls you, you answer quite slowly,
A girl with kaleidoscope eyes.

A vous de jouer !

PS : Il faudrait ajouter à ce best of Helter Skelter, un des morceaux les plus «saignants»de toute l’histoire du rock, comme le rappelle Libération ce matin, la réponsede McCartney à Pete Townshend des Who qui se vantait d’avoir écrit avec I CanSee for Miles, le « rock le plus brutal et le plus vulgaire » jamaisenregistré…

Auteur

Jacques Perrin

De mon passé de philosophe, j’ai hérité cette intuition que sapientia et saveur partagent la même origine. Des livres et des rencontres qui m’ont aidé à devenir ce que je suis, je garde tout : le sillage patient de la durée, l’inattendu et le meilleur. « Un rêve sans étoiles est un rêve oublié » Nos étoiles sont filantes et nos mémoires sont labiles. Du monde du vin et de la gastronomie, j’aimerais raconter les instants, les nuances subtiles et le bonheur dansant qui s’empare de nous quand nous rencontrons une forme de perfection. Il n’est pas nécessaire de publier un journal extime pour exister. Ce blog n’est pas un blog spécialisé pour wine geeks. Il est d’abord un lieu d’échanges, une série de passerelles, un réseau ouvert. Bienvenue sur les Mille Plateaux !

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