A quoi ressemble-t-il ce millésime ? Est-il proche du 1988 dont les vins se comportent merveilleusement bien au vieillissement, tel ce A320P ouvert récemment pour les vingt ans de ma fille ? Oui, au niveau des structures aromatiques, dit André, mais avec de meilleures maturités. Voilà qui promet !
Muenchberg 2007 Grand cru « Riesling » Ce millésime a parfaitement convenu au Muenchberg : notes d’infusion, de fleurs, de pierre chaude, d’écorces, un peu sur la retenue pour l’instant. Corps dense, magnifiquement sculpté avec un développement ample et une finale racée, complexe, sur de très fins amers. Je lui trouve un côté très zen et André renchérit : "oui, ce vin, c’est un peu le ying et le yang.Le côté ying, c’est le grès, la sensualité. Et puis le yang, le côté volcan, c’est la finale qui casse un peu cette rondeur, le tire vers des amers. S’il n’y avait que du grès, ce vin serait beaucoup moins grand, car le grès c’est le côté charmeur. Quand tu as le volcan pur, là c’est la virilité, comme sur le Rangen."
Riesling Grand Cru Schlossberg Cuvée St-Catherine 2005 Ce magnifique terroir de Kaysersberg (migmatites et granites), que je vois de ma fenêtre au moment où j’écris ces lignes, a donné dans cette année chaude un vin remarquable par son potentiel. Le nez est sur des nuances florales et minérales, encore assez réservé, avec une note distinctive de menthe poivrée. Corps dense, presque sec (5.9 g. sr), stylé avec une très belle tension et finale impressionnante où éclate la dimension du terroir. Un vin doté d’un très beau potentiel, énergique et vibrant. Je rappelle que le domaine Weinbach produit trois vins différents sur le Schlossberg : sur la partie haute du cru, le Schlossberg ; à mi-coteau, l ‘Inédit, le vin le plus riche (il s’agit d’un tri façon auslese) et, sur la même partie, à partir des plus vieilles vignes le Schlossberg Ste-Catherine.
Gewurztraminer 1996 Cuvée Laurence, Grand Cru Furstentum Laurence Faller rappelle les caractéristiques climatiques principales du millésime 1996 : beaucoup d’ensoleillement et des températures plutôt fraîches (une configuration que l’on retrouve, selon elle, en 2008). Après 12 ans, ce vin est une vraie merveille et dieu sait que le traminer épicé n’est pas mon genre… Nez sur des notes d’eau de vie de framboise, de truffe blanche. La bouche. Le corps est dense, raffiné, lumineux dans son expression aromatique et dans ses saveurs, presque aérien en dépit des 37 g de sr. Le calcaire du Furstentum porte ici le vin et lui donne un éclat et un accomplissement singulier. On rêve de l’associer avec ce plat dégusté en avril chez Troisgros à Tokyo : le ris de veau à l’anchois et aux kumquats. Mais sans doute s’épargnera-t-on le voyage avec un ris de veau à la truffe blanche ! C'est une grande année à truffe blanche, m'assurent mes amis italiens et, d'ici 15 jours, on sera au sommet qualitatif. Allez, zoup, direction Alba !
15 Comments
La fraise des bois pour un Gew Furstentum Laurence 2002 issu t’un terroir associant marne, calcaire et grès (beaucoup d’épices et une douceur magistrale car compensée par ce qu’il faut de minéral et d’acide).
Bu il y a quelques jours un Grand Cru Muenchberg Riesling du Domaine Ostertag 2006, certes Riesling mais en mode très atténué, probablement fermé.
C’est tout juste si j’aperçois dans le salon la photo de théo faller en compagnie du général de Gaulle.
que de bons souvenirs lors de mon passage au clos des capucins! quel art de recevoir!
et dire que mon père dans les années 50 achetait déjà du vin à madame Faller car il la trouvait … séduisante.
que de chemin parcouru depuis…
j’ai le souvenir de fêter la victoire de mon cheval de concours complet à Achselschwang en bavière(europameisterschaft) en dégustant dans la coupe du vainqueur du tokay de chez faller dans les écuries en compagnie de Mark Phillips!(quand même!) gendre de la reine à l’époque(1981)
bertrand le goffe
Un salon propice à un enivrant parcours en effet, ponctué pour moi par 3 quintessences célestes : Riesling Schlossberg, Pinot Gris Altenbourg, Gewurztraminer Furstentum (millésime 2001).
Pour le reste : Still water runs deep …
Pour le fan-club du Grand Jacques :
Une short avant mes rapports bavards :
Le Grand Jacques s’est superbement tenu à table, particulièrement chez Haeberlin. Il vous dira tout ça, et même sans pincettes !
Hier soir : la plus belle définition du riesling chez le Franzele : Frédéric Emile 1990. Un sommet absolu, ou, comme disent les allemands en audio hifi :
"Absolute Spitzen Referenz" !
On va vous dire tout ça tantôt !
QU’est ce que je regrette de ne pas avoir été avec vous pendant ce week end, coincé par des obligations académiques à Genève! J’attends avec impatience les réusltats de la dégustation du GJE!
Michel Bettane
Alsace bénie des Dieux …
http://www.invinoveritastoulouse...
Je vous lirai aussi avec grand intérêt …
Michel, wish you were here ! Deux jours d’exception.
François : ne préjuge pas du résultat de ma chronique… Et un grand merci d’être le stalker de telles expéditions !
Michel :
Et que oui que tu nous as manqué. Il y a eu – dans mon cas – 2 tout grands moments d’émotion :
La cuvée Frédéric Emile 1990 chez le Franzele, "la" définition du riesling alsacien, probablement
et
le Clos Ste Hune 1976.
On a été reçu magistralement chez les Dames Faller (quelle passion pour leurs région et leurs vins !) et chez Albert Mann où on a eu droit à quelques VT et SGN d’immense tenue.
Un chouilla déçu par le muscat qui semble le cépage le plus difficile à traduire en grand vin, mais au Crocodile, Mestrallet nous a servi celui de Mochel qui là, est vraiment une superbe bouteille pour ce cépage que j’adore.
Bon, va falloir que je me colle à la machine pour mes rapports.
François,
J’aime bien les muscats secs de Burn sur le Clos St-Imer du Goldert.
Il y a aussi Ostertag sur le Fronholz.
Un grand vin liquoreux : Domaine Barmès-Buecher Muscat Ottonel SGN 2000 (380g – 9,2°).
Pinot blanc et Sylvaner plus difficiles aussi.
Les plus grands muscats alsaciens que j’ai bus en version VT ou SGN venaient de chez René Muré. Ils sont produits sur le Clos St Landelin, extremité du GC Vorbourg, une butte large et terrassée qui regarde le Sud. Le cépage muscat est ici transcendé quand il est coupé au niveau de maturité sus nommé, et vinifié de mains de maîtres par Véronique et son père. Thomas – le fils – fait également un super boulot et mérite aussi un coup de chapeau, même si l’on parle moins de lui en général. Les hommes de l’ombre…
Oui, le Clos St-Imer de chez Burn, est une sacrée bouteille. En liquoreux, je l’achetais chez Bernard Antony à Vieux-Ferrette.
Encore un pape, mais du fromage cette fois.
Le muscat sec me laisse souvent de marbre.
Laurent
Mochel semble être la référence pour pas mal de monde en Alsace pour ce qui est du muscat. Lucas Rieffel qui me disait il y a trois semaines ne pas comprendre grand chose à ce cépage, a l’intention d’y aller pour son apprentissage.
En Valais, je crois que Jérôme Giroud était le vigneron le plus "dingo" de ce cépage.
Laurent
Laurent,
Votre allusion à Jérôme Giroud me fait plaisir!
Chez lui, la cuvée "bien égal" (un muscat muté) – avec laquelle j’ai humecté la bouche de mon fils 4 jours après sa naissance – est une petite merveille de subtilité.
C’est un vin qui mérite que l’on se donne vraiment du mal pour le découvrir.
1. Pinot Blanc : Domaine Weinbach Réserve Clos des capucins 2007 : 14,5/20 – 13/1/09
Un air fruité alsacien, pas totalement Riesling. Notes mûres, avec du pomelo et des inflexions végétales nobles.
Bouche assez dense, dotée d’une acidité conséquente, sur des amers de jeunesse. On a pu le prendre pour un Sylvaner.
2. Riesling Grand Cru "Schlossberg" : Domaine Weinbach 2007 : 15/15,5 – 13/1/09
Nez sensiblement muscaté, mentholé, avec des notes de citron, de citron vert, et un soupçon d’abricot.
Bouche austère, nerveuse, en gestation.
3. Riesling : Domaine Weinbach Cuvée Théo 2005 – 4/3/08
DS15,5 – LG15,5.
· Nez très fruité, terpénique : orange sanguine, calament, résine, minéral.
· Bouche tendue, pleine, énergétique.
4. Riesling GC Schlossberg : Domaine Weinbach «Sainte-Catherine l’Inédit» 2000 – 1/7/08 (cr par Pierre Citerne)
DS16,5 – PC15,5/16 – LG15 – PR16 – MS15,5.
Pimpante robe dorée. Magnifique nez volubile qui « pétrole » admirablement tout en étant manifestement très mûr… Le minéral, les agrumes confits, le miel, les épices : l’expression aromatique est d’une très grande pureté, captivante dans ses nuances, évidente dans son harmonie. La bouche, ronde, savoureuse, corsée, au léger sucre résiduel harmonieusement fondu, déçoit tout de même un peu après ce nez si cristallin et dynamique ; la matière semble manquer de tranchant et d’éclat pour prolonger la flamboyance aromatique du vin.
Je retombe quasiment au hasard sur cette belle évocation de ma région, mon terroir de prédilection.
Et je vois dans les commentaires que Mr Mauss évoque le FE 1990, qui pour moi est le riesling le plus abouti bu depuis quelques temps.
J’ai même eu la chance de le boire 3 fois ces derniers 18 mois, dont une fois avec son créateur.
Je me permet donc de mettre un lien sur un de mes articles où je célèbre cette bouteille.
secretsepicure.blogspot.c…
in elsass veritas