L’accord auquel sont arrivés les ministres de l’agriculture des 27 ressemble fortement à un compromis et les pays producteurs ont pu limiter la casse. Il était notamment question de supprimer la chaptalisation et les distillations des excédents.
Je rappelle au passage que chaque année l’Europe dépense 1.3 milliards d’euros (dont 800 uniquement pour distiller les excédents) pour tenter de réguler le marché.
Lorsque Michel Barnier, le ministre français de l’Agriculture, dit "nous nous sommes battus pour préserver les outils de régulation", il désigne clairement l’enjeu de ces négociations qui n’ont que très partiellement abouti : le lent et inéluctable processus de dérégulation destiné à adapter la viticulture aux conditions du marché mondial et, partant, à la rendre plus compétitive ?
Cynisme, illusion ou lucidité suprême ? C’est là toute la question.
Alors ces fameuses mesures que va prendre l’Europe pour juguler les problèmes qui minent sa viticulture, quelles sont-elles ?
A partir de 2009, 175.000 hectares de vignoble, (400.000 hectares devaient initialement passer à la trappe…), devront être arrachés sur trois ans. But de l’opération : éliminer les vins de mauvaise qualité.
Le hic, c’est que rien n’est moins certain que, prime à l’appui, ces arrachages s’effectuent toujours au détriment des vignobles les plus médiocres. La France a donc obtenu sur cette question quelques aménagements importants.
Les Etats membres pourront ainsi mettre fin aux arrachages s'ils dépassent 10% de la superficie d'une région – voire les interdire en montagne – ou 8% à l'échelle d'un pays.
La chaptalisation ou le remake du conflit nord-sud
La suppression de la chaptalisation était un des autres objectifs visés par la Commission
Finalement, on reste au statut quo. Mais attention, vous avez bien lu : pas plus de 3 degrés de chaptalisation, voire 3.5 % dans des cas exceptionnels… Calculez combien de morceaux de sucre cela représente par bouteille…
On en reste donc au vin hypercalorique en attendant sans doute que le changement climatique vienne modifier les données du problème… Les « nordistes » l’ont emporté mais, à Bruxelles, c’est donnant-donnant. Les pays du Sud s’en tirent avec les honneurs : maintien pendant quatre ans des distillations de crise en cas de récolte particulièrement abondantes, voire au-delà en cas de situation exceptionnellement tendue à cause d'une récolte abondante.
Tout est ouvert…
Vous avez dit Europe ?
Mais attention, pas question de faire n’importe quoi. Chaque pays devra désormais gérer son pactole. Si le budget de survie demeure à 1.3 milliards d’euro, l'Espagne disposera d'une enveloppe de 399 millions d'euros, l'Italie de 376 millions et la France de 316 millions.
La question des droits de plantation était également un des enjeux des négociations. On sait que l’Europe souhaiter, au motif d’accroître la compétitivité des viticulteurs les plus ambitieux, libéraliser les droits de plantation, actuellement définis d’une façon stricte dans le cadre des AOC. La France en particulier s’opposait à cette mesure pour des raisons évidentes. Elle a momentanément obtenu gain de cause et la libéralisation n’interviendra qu’en 2015 et certains Etats membres pourront maintenir ces restrictions jusqu’en 2018.
Grande nouvelle également, qui réconfortera certains « refusés » de l’agrément. Les vins de table pourront comporter une mention de cépage et de millésime. Ce qui, du coup, devrait les rendre très compétitifs avec leurs homologues australiens ou autres. On se réjouit déjà.
Logique industrielle, logique artisanale : c’est à suivre ici. Prochainement…
8 Comments
N’est-ce pas un paysage vers Maury, pas loin de Queribus ?
Non, Daniel, c’est le Priorat dans les environs des ruines de la chartreuse de Scala Dei, un endroit magique où même le dr R. a eu une crise mystique !
Kermit Lynch "mes aventures dans les vignobles de France p 76
jean Gautreau à propos de 1982
"regardez dit-il…………… en 1982 les bordelais ont produit plus de vin que jamais. une récolte record. un pactole.. en 1983 à peu près pareil. en 1985 trente pour cent de plus. qu’est ce que vous espérez……….."
quand nous goûtions son 1982, il a fait cette remarque "1982 est un millésime tout à fait exceptionnel, c’est la première année depuis1961 où nous n’avons pas chaptalisé"
alors voilà pourquoi quand des "poètes" se réunissent à 40 pour traquer d’un air inspiré des parfums de cuir de cordoue, ça m’agace parfois un peu et je ne vous parlerai pas des chauffeurs de camions citerne racontant devant un canon comment il leur arrivait certaines années fragiles de remonter des moûts espagnols pour regonfler le moral de vins bordelais un peu fluets de naissance (je ne donnerai pas non plus le nom des chateaux mais j’ai lu des commentaires [et pas des moins péremptoires, et par des pointures!!] sur certains). Je voudrais parfois être un neuronne de vigneron pour savoir ce qu’il pense des discours tenus par de doctes docteurs autour de sess vins: parce que lui ils sait!. C’est pourquoi au delà de ce que disait Mme Troisgros un jour de février 1975 à Jean Troisgros qui venait de lui servir un bourgogne blanc au bar du restaurant de l’époque " tu sais Jean ton vin il ne me déplaît pas" je préfère rester modeste
« La modestie peut être une espèce d’orgueil qui arrive par l’escalier dérobé. »
Toujours les solutions bâtardes du nivellement par le bas : les bosseurs, ceux qui peuvent faire mieux, ne pourront pas planter pour permettre aux mauvais de survivre dans leur médiocrité.
Bizeul va pas être content !
c’est vrai que pour la modestie je ne crains personne.
Discrètement mis en ligne, mercredi 12 décembre, sur le site de l’Institut national du cancer (INCa), l’état des lieux sur "alcool et risque de cancers" recommande une réduction de la consommation d’alcool, même lorsque celle-ci est "modérée". Mettant en cause la faiblesse des politiques actuelles de prévention, ce document a été "peu médiatisé, à la demande des autorités de tutelle", indique-t-on à l’INCa. A l’instar de "fumer tue" ou "fumer provoque le cancer", inscrit sur les paquets de cigarettes, il semblerait logique d’apposer ces messages de prévention sur les bouteilles d’alcool en changeant simplement le verbe fumer par boire. Excessif ?
Fruit d’une expertise collective basée sur l’analyse de l’ensemble des connaissances scientifiques, ce rapport a le mérite de la clarté. Existe-t-il une relation linéaire entre la consommation d’alcool et le risque de cancer ? Oui. Y a-t-il une dose modérée sans effet sur la santé ? Non. Certains types de boissons – comme le vin ou la bière – ont-ils une influence moindre ? Non. Bref, "même modérée", une consommation d’alcool "augmente de manière significative les risques de cancer" des voies aérodigestives supérieures (bouche, pharynx, larynx, oesophage), du foie, du côlon et du sein.
SEUILS COMMUNÉMENT ADMIS
"Une personne qui boit un à deux verres d’alcool tous les jours doit se réinterroger", explique Paule Latino-Martel, coordonnatrice du rapport et du Réseau national alimentation cancer recherche (NACRe). Il faut non seulement "réduire la quantité d’alcool", mais aussi "la fréquence de consommation".
Parce qu’"il n’existe pas de dose sans effet", les seuils communément admis de deux verres par jour pour les femmes et trois pour les hommes, tout comme le message "à consommer avec modération", semblent à revoir. D’autant, rappelle le document, que la consommation de boissons alcoolisées "est la deuxième cause de mortalité par cancer évitable, après le tabac". L’incidence des cancers des VADS en France "est l’une des plus élevée au monde". Actuellement, 12 % des Français âgés de plus de 18 ans déclarent consommer de l’alcool quotidiennement.
Enfin, même l’hypothèse d’un lien entre une consommation modérée de vin et une réduction du risque de maladie cardio-vasculaire est mise à mal par les experts.
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Sur Internet : http://www.e-cancer.fr.
"""
"
un gars va voir son médecin:
"Docteur je voudrais vivre vieux"
"pas de problème: plus de femme, plus de cigare, plus d’alcool"
"c’est sûr Docteur?"
"J’en sais rien mais ça devrait certainement vous paraître beaucoup plus long"
C’est fou cette hargne chez tant de fonctionnaires qui veulent que nous mourrions en bonne santé !