Les vins dégustés
Savigny-lès-Beaune 1er cru Les Narbantons 1993, domaine Leroy
Robe d’intensité moyenne. Le nez est sur le créosote, les épices, la figue sèche. Entrée en bouche un peu sucrotante, on a une dimension tactile presque suave, il présente une trame fine, et une finale un peu évanescente, sucrée. Pour un millésime plutôt frais, il est mûr, généreux, presque solaire. A boire.
Pommard les Vignots 1993, domaine Leroy
Plus coloré que le Savigny. Davantage de fond au nez, c’est quasiment fermé de prime abord, resserré. Belle attaque assez ferme, notes épicées, fourrure, de la fraîcheur et de la vivacité. Le boisé est encore perceptible. Finale d’une jolie persistance de fruit, prolongée par la sensation tonique de l'aromatique.
2008-2010
Volnay 1er cru Santenots du Milieu 1993, domaine Leroy
La robe est belle, notes grenat profond. Très beau nez, complexe, de la profondeur, encore du fruit, des baies des bois. Fumé. Très belle entrée en bouche, fine, précise, de la densité, c’est serré, un poil austère avec un tannin épicé, encore assez ferme mais sans déséquilibre. Très belle rétro sur des notes de violette, de créosote. Long et racé. Une réussite pour cette vigne qui a maintes fois donné des soucis à Lalou. 2008-2012
La robe est d’intensité moyenne, nettement plus évoluée que sur le Volnay. Il viande un peu, notes fourrure, gibier. Petite pointe d’alcool au départ, il est à son apogée, d’une belle tenue, c’est ample, le grain du tannin est un peu rustique et n’a sans doute pas atteint le maturité escomptée. Trinch ! comme dirait ce bon François Rabelais via l'oracle de la dive bouteille.
Nuits Saint Georges 1993 1er Cru Les Boudots, domaine Leroy
Très belle couleur encore jeune Le nez est sur la réglisse, les épices. Le minéral. Très belle bouche, dense, précise, beaucoup de tenue sur ce vin, dense, précis, grande fraîcheur. Immense longueur. Il soutient quasiment la comparaison avec les grands crus, c’est tout dire !
2010-2014
Chambolle-Musigny Les Fremières 1993, domaine Leroy
La robe est légère, un peu évoluée. Le profil aromatique ne s’est pas vraiment complexifié même si on a des notes subtiles, un peu florales, on a un côté terrien, un peu lourd, qui ressort à l’aération. Epices. A nouveau une attaque un peu sucrotante, on perçoit une empreinte boisée (qui l’a un peu séché…) C’est une jolie matière toutefois et la finale est pure, florale, d’une jolie longueur. A boire
Chambolle-Musigny 1er cru Les Charmes 1993, domaine Leroy
La robe est un peu plus soutenue que sur le précédent. Plus de raffinement au nez, un côté réglissé. Pivoine. Là on commence à avoir de la race. On perçoit également le bois en bouche mais la densité est là, très belle structure, légèrement épicée, ferme et ascendant avec toute la fraîcheur du millésime et l’explosion aromatique finale. Vraiment très bon.
2008-2012
Corton-Renardes 1993, domaine Leroy
La robe d’intensité moyenne. Un peu minéral, mine de crayon. Poivré. Le nez a besoin de temps pour se livrer. La bouche est austère, trame serrée, il a du coffre, il se révèle davantage au palais et témoigne d’un fond certain. Il est très Corton, buriné mais il a gardé une certaine retenue sur la finale (déjà perçue en 2000). Les participants à la soirée ont tous été enthousiasmés par l’accord entre ce vin et les joues de porc confite concoctées par Steve Bettschen !
2008-2015
Lalou Bize-Leroy, Bonnes-Mares
Latricières-Chambertin 1993, domaine Leroy
La robe est plus concentrée. Très beau profil aromatique. Je revois ce vin après quelques années. Il offre une densité incroyable, une énergie, un montant, grande longueur finale. C’est un vin parti pour une vingtaine d’années encore. Sèveux, frais, très belle finale. Pour une vigne qui à l’époque posait problème, c’est grand : la démonstration même que le Latricières est le plus fin des grands crus du finage de Gevrey. Ce grand cru, situé dans le prolongement du Chambertin, se trouve sur un sol si maigre ("tricae" en latin signifie terre infertile) que, au Moyen Age, on le surnommait "Petite Merveille" eu égard aux vins qu'il produisait !
2008-2016
Clos de Vougeot 1993, domaine Leroy
Il est terrien, profond, des notes de cendre, créosote, noblement truffé. Matière splendide. Je retrouve ici le grand Clos Vougeot que j’avais admiré lors de la dégustation au domaine d’Auvenay il y a huit ans. Sa texture presque médulleuse transcende le millésime.
2008-2016
J’ai également repris mes notes de dégustation du printemps 1994 sur ces mêmes vins (alors en cours d’élevage) : exercice parfois risqué mais, en l’occurrence, quasiment sans surprise, hormis pour le Savigny-les-Beaune et le Nuits St-Georges qui sont un peu au-dessous de mes impressions d’alors.
2 Comments
Quelle belle photo d’un verre de vin!
Je trouve dans ce cliché toute la symbolique du vin, l’art,la sensualité, l’élégance, la complexité, la richesse.
L’ombre, la transparence, les reflets, les couleurs donnent à ces quelques gouttes de vins une telle puissance!
Et les larmes laissent imaginer le coté dentelles et broderie du vin. Elles donnent un mouvement à ce verre immobile.
Jacques, merci pour la photo à conserver et à mettre en poster.
Et félicitation à Lalou qui dans cette œuvre, lui prolonge son travail accompli.
Je vois sur la photo dans ses vignes quelle reste toujours aussi jeune.
C’est la passion qui est sa recette.
Amitié.
Michel.
Merci Michel : je fais suivre à Serge Pulfer qui appréciera. C’est vrai que la photo est belle. Quant à Lalou, c’est vrai que c’est une jeune fille mais on ne va pas le lui dire, sinon elle va rosir de plaisir. Le secret, peut-être ? Les grands vins de Bourgogne et… l’escalade. Ne me demande pas dans quel ordre !