Les notes de dégustation que vous lirez ci-dessous ont été rédigées par Nicolas Herbin. Elles corroborent mes impressions sur ces vins que j'ai dégustés deux heures avant la soirée.
Barolo Rocche, Brovia 2007 Comme le veut son terroir, vin très pur, floral, précis, au grand raffinement de parfum (rose et pivoine), évoluant sur des notes de cachou puis de réglisse. Bouche tendre et dentelée sur l’attaque, qui se tend ensuite sur une belle structure nette mais dépourvue de brutalité. Il déploie un grand volume et une forme tapissante, large, expansive. Un coup de cœur.
Barolo Villero, Giacomo Fenocchio 2008 Nez peu ouvert, rentré, austère mais l’attaque est opulente et large, pour ce vin puissant dans l’expression, moelleux mais qui a conservé un tanin très lié. Allonge ferme et sapide, un peu stricte mais le style du vigneron, du millésime et du terroir n’y sont sans doute pas étrangers. C’est sérieux et bâti pour la garde, fidèle à la vision du domaine.
Barolo Gramolere, Giovanni Manzone 2007 Fruité confit de cerise à l’eau de vie très typé 2007, mais le vin prend de l’acétate à l’aération dès qu’il se réchauffe. Bouche en continuité avec une finale qui se durcit et des tanins un peu aigus, au goût légèrement acétique qui gâche la pureté d’ensemble. Il pourrait être plus précis, c’est dommage car c’est le cru emblématique de ce domaine. A regoûter. Alessandro Masnaghetti l’a goûté bien meilleur les mois précédents.
Barolo Riserva Bussia, Silvano Bolmida 2006 Fruité discret, sur la rose, avec une touche de cuir animale : on a à la fois des qualités de parfum et un manque de précision. Attaque tendre, beaucoup de relâchement dans la trame, mais l’allonge est un peu séchée par une possible présence de brettanomyces. On note toutefois une belle texture. C’est un style de vin qui peut diviser.
Barolo Sorì Ginestra, Conterno Fantino 2007 Nez fumé, réglissé, assez masculin, tirant sur du balsamique. Bouche élancée, rocailleuse, mais avec une certaine finesse en arrière-plan. Vin long, très élancé, dynamique et rythmé, nerveux. Finale néanmoins assez boisée et un peu sèche à ce stade. Mais il y a du (très grand) terroir dans ce vin et il pourrait étonner à la garde, ce que confirme Alessandro.
Barolo Prapò, Germano Ettore 2007 Fruit très mûr évident sur l’orange sanguine, puis il prend une très légère acescence à l’aération (quasi inévitable sur ce très chaud millésime) mais qui ne gâche pas le parfum. Beaucoup de volume sur l’attaque avec une trame tendue, un grain affirmé et un toucher de bouche qui lui donne du relief. Un vrai « Prapo », cru de prédilection de Sergio Germano.
Barolo Vigna Lazzairasco, Bruno Porro 2008 Nez acidulé assez étonnant tirant sur la grenade, les fruits rouges et la menthe, avec une nuance animale mais moins dérangeante que sur le vin de Bolmida. Grande tendresse de trame, vin évanescent, aérien, d’un raffinement incroyable pour le cru (mais cette zone à l’intérieur de Lazzarito est différente des autres parcelles selon Alessandro). Belle découverte.
Barolo Margheria, Azelia 2008 Nez fumé, expansif, avec un boisé assez respectueux du vin (davantage que pour le vin de Conterno Fantino). Cru ample, de très beau style, à la fois léger et profond, à la texture de taffetas bien travaillée, très « Margheria ». On trouve ici une vraie dimension de finesse. C’est très bon et la comparaison avec le même terroir vinifié par le domaine Massolino pourrait être passionnante…
Barolo Riserva Rocche del Falletto, Bruno Giacosa 2007 Premier nez légèrement lactique qui ouvre rapidement sur des notes de framboise, de pralin et surtout de rose incroyables. Il possède une grâce dans le parfum digne de très grands Bourgognes. Attaque ample avec une incroyable finesse de tanin, c’est excessivement délicat et en même temps structuré. Le vin accroche juste ce qu’il faut le palais avec sa trame cachée mais bien présente. Une Riserva parfaite (sans notes d'usure ni au nez ni en bouche, ce qui est rare pour des élevages aussi longs) avec une profondeur et une complexité qui n’appartiennent qu’aux très grands. Un sommet et un vin émouvant !
Barolo Riserva Vigna Rionda, Massolino 2004 Nez incroyable et saisissant de race sur la truffe et l’encens. Etonnant volume dès l’attaque, pour ce vin opulent, épicé, doté d’une incroyable puissance d’expression. Ferme dans la trame et encore bien jeune, il est parfaitement rythmé et persiste de longues secondes. Une très grande bouteille !
2 Comments
Bien que les commentaires de dégustation de Nicolas Herbin corroborent vos impressions, François Mauss m’a dissuadé de lire ce billet au-delà de votre introduction ; voilà pourquoi: gje.mabulle.com/index.php…
déjà-lu
Ah, ces Candides qui ne méritent pas leurs noms !!!! Tss………
CCA : s’il est un convive avec lequel je n’ai aucun bâillement, c’est bien Nicolas et même le Grand Jacques, mais lui, d’abord le sustenter et surtout l’irriguer avec du bon :-).
En sus là, il s’agit d’un cours : comme à l’école.On y est pour apprendre, pas pour consommer.