On emprunte alors cette sente aux aigrettes de givre, qui semble mener nulle part.
Et, soudain, au milieu de la forêt, du côté du Bärenfalle (là où meurent les ours, ces patauds…), surgit une drôle de maison, pas très folichonne de prime abord. On prend place sur la terrasse. La perspective a changé. Face à vous maintenant, voici le Fletschorn, le Lagginhorn et le Weissmies, le sommet toujours ourlé de fumerolles blanches.
Et, soudain, au milieu de la forêt, du côté du Bärenfalle (là où meurent les ours, ces patauds…), surgit une drôle de maison, pas très folichonne de prime abord. On prend place sur la terrasse. La perspective a changé. Face à vous maintenant, voici le Fletschorn, le Lagginhorn et le Weissmies, le sommet toujours ourlé de fumerolles blanches.
Par ce froid coupant un bon petit Champ' de Verzy, ça requinque, dixit Jérôme Hintermann, le sommelier
Quand il fait très froid et que le soleil brille, j’adore prendre un apéritif au Champagne (un très fringant Fresnet-Juillet à Verzy). Dans ce froid tonique, crépitant, lancinant même, le Champagne prend un relief et une alacrité supplémentaires. Les bulles dansent au milieu de ce paysage transi, vous réchaufferaient presque…
Puisqu’il est encore temps de porter un toast, celui-ci sera pour elles, les bulles – pas les spéculatives qui se sont dégonflées – mais les vraies, celles du Champagnes, monades légères, aériennes, troublantes.
Si vous n’avez jamais tenté l’expérience du Champagne par froid kamtchaktien, essayez ! D’autant que le restaurant ne recule devant aucun sacrifice et met à votre disposition de douillettes couvertures.
Si vous n’avez jamais tenté l’expérience du Champagne par froid kamtchaktien, essayez ! D’autant que le restaurant ne recule devant aucun sacrifice et met à votre disposition de douillettes couvertures.
Des Têtes de veau comme ça, même Chirac n'en a pas idée…
J’ai déjà évoqué ici la superbe cuisine de Markus Neff et n’y reviendrai que par la bande. Juste pour dire que, à ces hauteurs, il est rassurant de pouvoir déguster une cuisine subtilement encanaillée, exécutée avec un brio étourdissant, à l’exception du Tartare d’Angus qui manquait un peu de niaque.
Très recommandés (testés à plusieurs reprises) : la Tête de veau chaude, vinaigrette à l’huile de courge et le « Tafelspitz », bœuf bouilli (dans la pointe de culotte !), sauce raifort aux pommes.
The Tafelspitz de pointe !
La carte des vins est anthologique. Grand Award du Wine Spectator et tout le toutim. L’essentiel (ou presque) du meilleur du Valais est là. Et le monde n’est pas en reste. Qu’avons-nous dégusté à part le Champagne cité ci-dessus ? Un très joli Païen 2007 Barriques de Philippe Darioli, richesse de constitution, style et bonne intégration du bois. Un mirifique Gamay Vieilles Vignes 2005 Clos des Corbassières, charnu, profond, minéral, épicé. Solaire dans le noble sens du terme.
Ainsi qu’une agréable découverte, le RR 2005, un assemblage de pinot noir de Malans et de cornalin valaisan produit par Yvon Roduit de la cave Rodeline à Fully en partenariat avec un vigneron grison dont je ne connais pas le nom. J’ai personnellement toujours milité en faveur de cette synergie de cépages (cornalin et pinot noir) tant leur association semble évidente. Sans aller toutefois chercher jusqu’au Grisons. J’étais donc impatient de découvrir ce vin. Belle robe rubis. Expression aromatique très fine, nuancée, sur les fruits à noyau, les épices douces, même si elle est actuellement un peu dominée par un élevage assez démonstratif. Très joli corps, aux articulations précises, doté d’une belle vinosité. De toute évidence, le mariage fonctionne parfaitement.
On a fini, évidemment, avec un surmaturé, un gentil passerillé, préconisé par Jérôme "Back Door Man" : un Johannsisberg 2001 de la cave du Vidome à St-Pierre de Clages. Un peu pâteux et linéaire à mon goût.
On a fini, évidemment, avec un surmaturé, un gentil passerillé, préconisé par Jérôme "Back Door Man" : un Johannsisberg 2001 de la cave du Vidome à St-Pierre de Clages. Un peu pâteux et linéaire à mon goût.
Et puisqu'il est question de liquoreux, je signale un très intéressant reportage hier soir sur Paju : le vin des poètes (des alchimistes plutôt) avec mes amis Reynard, Papilloud, Fabienne Cottagnoud et un Christophe Abbet survolté dans la métaphore, vraiment habité, dis Christophe ?
L’adresse Walhotel Fletschhorn 3906 Saas-Fee,
tel. +41 (0) 27 9572131, fax +41 (0) 27 9572187,
info@fletschhorn.ch, www.fletschhorn.ch
tel. +41 (0) 27 9572131, fax +41 (0) 27 9572187,
info@fletschhorn.ch, www.fletschhorn.ch
PS : petite explication du titre : Neige, Champagne et raifort. C'est un clin d'œil à qu'interprètent les Stones sur "Shine a light" avec en guest star ce sacré Buddy Guy…
26 Comments
J’ai rencontré Philippe Darioli il y a peu, grâce à "l’autre Laurent" :
Philippe Darioli Païen 2007 : 13,5/14 – 28/11/08
Nez plus rentré (barrique) : citron, gingembre, menthe. Gras, capiteux, à associer sur un poisson lémanique au beurre blanc.
Pas de douceur à Saas ? 😉
J’avais bien apprécié le côté tonique de ce Païen (pas de FML) chez Philippe voici quelques semaines.
Décidément, même les grandes tables mettent sur leur carte des vins fraîchement embouteillés.
Avez-vous vu Christophe, Fabienne, Stéphane, Romain et quelques autres à la TV hier soir ?
Un internaute m’a refilé l’info ce matin (re-merci Sébastien). Podcast de Passe-moi les jumelles. (en lien sur mon blog).
laurent
Bien sûr, c’est en ligne ci-dessus.
Saas Suss, mais pas trop en somme.
laurent
Voilà à nouveau un lieu qui rappelle de si bons souvenirs du temps des Dütsch :
Nous passions à table. La famille Stucki du Bruderholz à Bâle au complet, avec le chien, s’y trouvaient déjà. Arrive une table roulante avec le repas surprise : rien que des conserves et des mets industriels pré-cuisinés ! C’était pour la plaisanterie. Le chariot disparu aussitôt, faisant les délices de ce gros chien.
A une autre occasion, les Dütsch décident de nous faire faire l’Allalin à peau de phoque. Au sommet il faisait froid. Irma sort de son sac un très bon champagne que nous buvons dans des verres adhoc. Il était glacé. C’était une attention bien sympathique (à vrai dire, j’aurai préféré un coup de rouge tempéré par la chaleur du dos…, et le champagne le soir chez eux).
Je remarque que la cravate du sommelier est restée du genre que portait Hans Jörg.
Merci Jacques.
Laurentg revenant d’un autre blog…. je pensais que Carmet disait "j’ai pas d’heure" mais si c’est "y a pas de règle " je prends aussi. La première fois que je suis allé chez Jean Bardet à Chateauroux, ce dernier nous avait raconté que la semaine précédente après avoir passé deux jours et dex nuits dans la cave du restaurant avec Depardieu et Carmet, le trio avait été intercepté par la maréchaussée à une heure du matin, lors de leur transport aux monuments aux morts de 14/18 pour y déposer un magnum de Saumur-Champigny (porté par Carmet), Bardet jouait de la trompette et Depardieu était le porte drapeau
Il paraît que la menthe va très mal avec le beurre blanc: en tout cas c’est ce que m’ont raconté la plupart des ombles chevaliers lémaniques que j’ai rencontré; pour le gingembre certains chipotaient, par contre tous d’accord pour la rondelle de citron
Yves,
Je pensais plutôt à une féra du lac, genre recette de Marc veyrat.
🙂
Marc veyrat vous avez gagné au loto??
😆
Jacques,
Ca à l’air divin et j’ai tout autant hâte de goûter ce Gamay … je les visite avec joie la semaine prochaine et vous donne avis étayé et rapport détaillé.
Yves,
le restaurant Jean Bardet ne serait-ce pas à Tours ?
Laurent
Avant d’ouvrir son restaurant à Tours (désormais fermé) le père Bardet à exercé quelques années à Chateauroux et je garde un souvenir ému de la blonde de la table voisine qui avait dû s’asperger du parfum le plus lourd et qui m’avait un peu pourri mon repas
Laurent,
Quand j’y ai mangé, le restaurant était effectivement à Tours (château de Belmont).
Mais Jean Bardet était auparavant à Châteauroux.
Yves,
Un peu de lecture ? : http://www.invinoveritastoulouse...
L’omble chevalier des lacs Alpins, filandre de citronnelle, épicéa était fameux !
Je regardais un extrait de "shining" et après je lis ce menu juste avant d’aller dormir: maintenant je suis terrorisé: vraiment c’est pas drôle le mexicain!!! 😉
🙂
Shining or Shine a light, l’anti-Mexicain ?
fr.youtube.com/watch?v=qt…
anti-mexicain certainement pas!!!
Effrayant, cet écrivain du dimanche si graunchy avec son cliquetis de vieille Remington et ce cimetière de Mexicains (euh d’Indiens) juste à côté. Sacré Nicholson !
"All work and no play makes Jack a dull boy"
c’était ça ou une citation de Castoriadis 🙂 on a échappé au pire!
Même pas peur de la femme à Popeye …
Paul, vous allez vous régaler ! N’oubliez pas le Tafelspitz !
Caramba,
fr.youtube.com/watch?v=0r…
Le pot au feu étant tout à la fois un totem et un tison culinaire; nécessaire dans les frimas de janvier; je ne le manquerai sous aucun prétexte !
Gamay + Pot au Feu … clairement aucun meilleur après-(rando)ski.
Paul
Le Fletschhorn et ses voisins en majesté, quelques dernières vagues de powpow sous les planches, ça dans les oreilles …
http://www.deezer.com/track/1177...
… l’ivresse guette, vite rentrons au bercail pour ces quelques joyeux réconforts irradiants® !
J’ai hâte …
Merci à Buddy Guy de redonner aux Stones un naturel, une spontanéité un peu perdus, un peu comme l’altitude, sans doute, revigore des vins déjà goûtés en d’autres circonstances…
Great job! http://www.youtube.com/watch?v=U...