Vin no 1 Robe grenat intermédiaire. Notes un peu lourdes, cabernet, merlot, fumé, entrée en bouche souple, de la fraicheur à l’évolution, la trame est fine, serrée, belle évolution, continue et finale expressive, d’une belle persistance.A l’ouverture, le nez s’alourdit, le bois ressort et devient presque vulgaire.
Ma note : 86-88
Vin no 2 Robe un peu plus jeune que celle du précédent. Léger dépôt dans le verre. Nez racé, moins ouvert que le précédent, notes grillées, balsamiques ; belle structure, dynamique, bien articulée avec une jolie chair. Très jolie finale, expressive, longue. Les tannins sont fins, stylés. Beaucoup de classe.
Ma note : 91
Vin no 3 Robe grenat encore assez jeune. Nez fin, expressif, sur la framboise, les petites baies, entrée en bouche caressante, je retrouve cette alliance entre une chair présent et une belle trame acide qui fait penser à nouveau au cabernet-merlot ; très agréable fraîcheur à l’évolution. Le tanin est ferme, serré ; en revanche, il évolue ici sur un peu d’amertume. Un vin sur la retenue comme le précédent mais le tanin est moins fin que sur le précédent.
Ma note : 89-91
Ma note : 85-87
Ma note : 88-90
Vin no 6 Belle robe soutenue proche de la précédente.. Notes boisées, épicées, complexité moyenne. Entrée en bouche évasée, beau volume, il joue un peu sur le bois, notes lactiques, le tanin est ferme, d’une finesse moyenne. C’est une des textures les plus généreuses de la série, marqué par un climat plus « solaire », léger manque de raffinement dans la tannicité. C’est l’un des vins les plus expressifs.
Ma note : 89+
Alors, quels étaient les vins en lice ?
Mais d’abord les questions à se poser :
Où sommes-nous ? A Bordeaux certainement.
Dans quel(s) millésimes(s) : le caractère de fraîcheur que l’on retrouve sur certains vins pourrait faire penser à une dégustation horizontale, et, donc, au même millésime. Pourtant, certains vins, notamment le 6, présentent un caractère plus chaleureux, plus « mûr »
Je penche toutefois pour une horizontale…
De quel(s) vin(s) s’agit-il ? Le Médoc s’impose presque à moi comme une évidence. Je n’ai pas cherché de propriété(s) en particulier mais, dès le départ, la forme des tannins, le type de finale (au moins sur une partie des vins) me fait pencher pour un air de famille.
Allons au fait ! La seule question que ne se pose pas le dégustateur, tout son objet attaché, telle Vénus à sa proie, c’est : »Et s’il s’agissait six fois du même vin ? »
Excellente question. Passons à autre chose… Mais non, vous avez raison, c’est cela : il s’agissait du Château Léoville-Poyferré 2001, présenté six fois, dont les bouteilles provenaient de six lieux différents de la planète !
Merci en tout cas à François Mauss d’avoir osé ! Et il va falloir phosporer dur désormais pour réitérer pareil contre-pied !
Vin no 1 : Léoville-Poyferré 2001 (provenance : Allemagne)
Vin no 2 : Léoville-Poyferré 2001 (provenance : château Léoville-Poyferré)
Vin no 3 : Léoville-Poyferré 2001 (provenance : USA)
Vin no 4 : Léoville-Poyferré 2001 (provenance : Suisse)
Vin no 5 : Léoville-Poyferré 2001 (provenance : château Léoville-Poyferré)
Vin no 6 : Léoville-Poyferré 2001 (provenance : Hong-Kong)
A bien y réfléchir, l’exception était déjà là, dans cette expérience un rien déroutante.
3 Comments
Même si l’échantillon est trop court pour en tirer une généralité, les deux vins qui ont a priori le plus voyagé ne s’en sortent pas si mal …
Merci Grand Jacques pour ce rapport liminaire.
On entre les données ce jour et donc rapport direct sur le blog avant rapport des analyses de Burtschy.
Que la vie te soit douce !
Jacques,
On peut évidemment aussi tester le même vin sur une courte période, avec quelques surprises (vin plus ou moins ouvert, boisé, équilibré, selon l’évolution du vin, le contexte dans lequel il est goûté : conditions de forme du dégustateur, facteurs climatiques, panel auquel il est confronté, …).
Je l’ai fait avec Poyferré 2004, 5 ou 6 fois sur 2 ans environ (provenances diverses).
Résultat assez constant, sans en savoir plus sur ces provenances, sur d’éventuels lots d’assemblage ou de bouchon : excellent vin (notes entre 16 et 17).
"Plus expansif, plus expressif, moins austère" : la meilleure note …
(un jugement que ne renierait pas certaines écoles oenologiques bordelaises ! 🙂