Le public, composé de femmes et d’hommes d’affaires venus du monde entier, est traversé de vagues et de frissons lorsque défilent sur l’écran les séquences les plus spectaculaires. Riper dans une goulotte de glace, c’est déjà pas du gâteau dans Beyond The Good and the Evil aux Pélerins, alors imaginez, ici, à plus de 5000 mètres d’altitude, loin de tout, avec 2000 mètres de gaz au-dessous de vous ! Je crains le pire : dans quel état vais-je retrouver tout à l’heure, pour la dégustation, mes Indiens, mes Arabes et mes Chinois ?
Rien de tel pour se remettre de telles émotions qu’un St-Saphorin les Manchettes 2006 aux vertus apéritives bien connues. Il n’ouvre pas vers un ailleurs, ne trace pas d’horizons lointains et ébouriffants, il nous rappelle cette évidence : goûter, c’est sentir des différences, comprendre le point de vue (sensoriel) que l’autre a du monde. Une partie des 250 participants à ce week-end d’exception s’est inscrite à l’atelier de dégustation des vins suisses : me voici donc en train d’expliquer, en anglais, la spécificité des vins suisses à des gens issus de différentes cultures du goût et dont certains ne boivent jamais de vin. Moment difficile et passionnant à la fois : comment faire passer le message du vin ? Comment synthétiser un sujet aussi complexe ? Et surtout comment m’adresser à eux ? J’ai choisi ensuite deux vins valaisans, l’Humagne blanche Clos de Mangold 2006 de Cornulus et la Petite Arvine Les Perches 2006 de Benoît Dorsaz. L’occasion de se rappeler que terroir is not just bullshit, que le gypse (Humagne blanche) et le granite (Arvine), ce n’est pas la même chose, que la minéralité s’y exerce différemment. Les deux vins remportent un succès évident. A la fin de la dégustation, un participant me présentera même cette requête étrange : «j’ai adoré l’Humagne blanche, pour moi, mais je ne suis pas expert, c’était le meilleur vin de la dégustation ; j’habite à Dubaï, si je veux retrouver le goût de ce vin, sachant que l’Humagne blanche ne se trouve pas à Dubaï, quel autre vin comparable dois-je demander ?». Trois vins rouges sont proposés pour compléter ce rapide (et lacunaire) tour d’horizon du vignoble helvétique, le Pinot noir 2000 Renommée St-Pierre (qu’aucun des participants n’a reconnu comme Pinot noir), la Syrah 2005 Encre de la Terre de Claudy Clavien, épicée, séveuse, d’une très jolie fraîcheur qui, nonobstant son caractère un peu « sauvage », a conquis une partie du public. Et, enfin, le Topazio 2002 de Tenuta Bally qui a arraché des larmes de bonheur parmi la petite cohorte de Tessinois présents à la dégustation.
Avec Stéphan, nous évoquons ensuite l’Eiger, sa montagne-fétiche qu’il a parcourue à de nombreuses reprises, ouvrant plusieurs itinéraires d’envergure (Young Spider et La vida es Silbar) mais répétant également la voie Heckmair en août 2002 avec Michel Pitelka en costume et équipement d’époque, corde de chanvre, chaussures ferrées aux pieds (les fameux tricounis !), crampons dix pointes en fer forgé (déjà des Grivel) et lourd piolet.
Avec Stéphan, nous évoquons ensuite l’Eiger, sa montagne-fétiche qu’il a parcourue à de nombreuses reprises, ouvrant plusieurs itinéraires d’envergure (Young Spider et La vida es Silbar) mais répétant également la voie Heckmair en août 2002 avec Michel Pitelka en costume et équipement d’époque, corde de chanvre, chaussures ferrées aux pieds (les fameux tricounis !), crampons dix pointes en fer forgé (déjà des Grivel) et lourd piolet.
On en reparlera de l’Eiger : dans une dizaine de jours, l’émission Passe-moi les Jumelles va diffuser une émission tournée l’an passé. Le vin et la montagne y sont liés d’une manière particulière, comme une préfiguration de cette journée. Patience, vous verrez ! En attendant, j'en profite pour corriger une fausse information qui circule : non, non, je n'ai pas recommencé l'escalade… Pas encore ! J'ai aussi une Milch-chästli avec pas mal de coches. Comprenne qui voudra.
Avec Stephan Siegrist, de quoi pouvions-nous parler d'autre, ce jour-là, que de l'Eiger et de la verticalité ?
6 Comments
Gros menteur, va ! Tu as déjà recommencé des tas de fois dans ta tête !
Ces commentaires nous font rêver ! Y a t’il un DVD avec ces exploits ? Où peut-on se le procurer ? Fabuleux cet hommage aux Anciens enreprenant leur équipements : classe, très classe !
Tous les renseignements sont sur son site http://www.stephan-siegrist.ch. Des photos, des extraits de films et le shop avec des DVD en vente. Son sponsor, c’est Mamouth – Il faut bien vivre avec son temps…
si François Mauss me donne son adresse, je lui envoie le DVD su Thalay Sagar
Alors ça, Philibert, cela fera une topette sur Suisse à l’occasion : mille merci !!
Envoi à faire à :
Franços Mauss
50 rue des Romains
2444 – Bonnevoie
Luxembourg
Mille merci !
OK François je vous l’envoie d’ici la semaine prochaine, au Lux.
François (Mauss), pouvez-vous me lancer un coup de fil, svp, au: +41-22-310 67 67
Merci d’avance.