Rien de similaire chez Robert Parker : l’homme est d’un abord plutôt facile, amical, limite naïf. On murmure parfois dans son entourage que si Robert Parker est doté d’une perspicacité exceptionnelle en matière de vins – qui ne lui a jamais fait prendre une vessie pour une lanterne – en revanche, sur le plan des relations humaines, il manque parfois de flair et de clairvoyance. Ce qui peut arriver à tout le monde.
Venons-en à l’auteur du livre, Hanna Agostini. Celle-ci a été pendant plusieurs années la collaboratrice la plus proche de Robert Parker en France. Jusqu’au jour où survint l’affaire Geens… Une bien étrange affaire au centre de laquelle on trouve un négociant belge, Roger Geens d’une opacité telle que, à ce jour, son existence même paraît sujette à caution. Le réseau qu’il a mis en place est particulièrement nébuleux avec ses sociétés-écrans, des montages compliqués, des vins qui voyagent, changent de noms, des camions-remorques qui ressemblent à des leurres, le suicide du régisseur de l’une des propriétés du groupe… Bref, un imbroglio qui pourrait passer pour une fraude gigantesque. Et un vrai polar qui reste à écrire…
Mais que diable Parker allait-il faire dans cette affaire ?
Hanna Agostini a-t-elle monnayé ses services de go-between ainsi qu’une hypothétique bienveillance de Robert Parker à l’égard de ces cuvées ? La question mérite d’être posée. Elle a en tout cas fait suffisamment de vagues pour que Robert Parker se sépare avec effet immédiat de Hanna Agostini, épouse par ailleurs de l’un des avocats les plus influents de la place bordelaise en ce qui concerne les structurations juridiques des grandes sociétés et les cessions de vignobles.
Réponse de la collaboratrice débarquée à son mentor : je n’ai aucune leçon de déontologie à recevoir de quiconque, surtout pas de vous. Quatre plus tard, elle nous livre dans les bonnes feuilles de Anatomie d’un mythe quelques révélations qui n’ont vraiment rien de fracassant. Le livre sort le 26 octobre. Connaîtra-t-on à ce moment-là le fin mot de l’histoire ? Voici donc quelques têtes de chapitres et quelques extraits de ces bonnes feuilles :
De l’expertise en amitié rompt quelques lances contre la sacro-sainte indépendance de jugement dont Robert Parker a fait son fond de commerce. On lira ce chapitre avec intérêt lorsque le livre paraîtra.
Un Commandeur bien agressif on y glane quelques infos qui, si elles n’amènent aucune contribution au débat, tendent à prouver que, avec le succès et les années, Robert Parker s’est en quelque sorte fossilisé dans sa propre légende, tendant à dénigrer tout ce qui, sur sa droite comme sur sa gauche, pouvait lui faire un peu d’ombre…
De l’intérêt d’être collecteur je relève cette scène, bien vue (mais fait-on un livre sur si peu de choses ?) «Au-delà du prestige que l’on retire à utiliser en même temps le même crachoir que le pape des vignobles, une telle séance de dégustation peut valoir son pesant d’or. Toujours intéressante, elle est l’occasion tantôt de s’instruire, tantôt de faire passer des messages.»
Parlez-moi de moi… où l’on apprend que le Roi porte une tiare trop petite et n’appartient désormais plus au commun des mortels. Normal quand à longueur d’années on vit dans le dithyrambe et l’excès. Même Hanna Agostini continue aujourd’hui – par stratégie ? – d’entretenir la légende en le décrivant comme un phénomène capable de déguster 60 à 100 vins par jour puis, au dîner, d’identifier à l’aveugle crus et millésimes qui lui sont servis. Rien que ça, voyez-vous. Qui adhère à de telles légendes ? En toute simplicité, et puisque nous vivons à l’ère du définitif et de l’absolu quantifié, c’est, dit-elle, le «plus grand dégustateur de tous les temps». Et tant pis pour les autres…
Un style évolutif «La pratique aidant, Parker acquiert une certaine aisance dans l’écriture, qui trahit, davantage qu’une plus grande confiance en soi, une meilleure appréhension du monde dans lequel il évolue.» Alors, là, je me marre un tantinet. Et l’auguste Hanna d’évoquer les références culturelles de Robert pour Bob Dylan et Neil Young ainsi qu’un goût assez prononcé pour les rapprochements douteux entre les vins et les péripatéticiennes. Non ! Voyons Bob…
Est-ce pour s’absoudre de telles outrances que, évoquant le millésime 2005, Robert Parker a choisi de s’abriter derrière l’inspiration labile de Johnny Cash dans American IV ?
Who to free and who to blame every body won't be treated
Quite the same there will be a golden ladder reaching down
When the man comes around
La suite est dans votre verre…
7 Comments
gardez Parker, brûlez Blocher ce sera plus utile!
A entendre un ami qui a déjà lu de A à Z cet opus vitriolé, Hanna Agostini s’est totalement discréditée par la férocité du ton employé, les excès permanents, la haine sournoise, la jalousie béante.
Soit.
Le seul point majeur que je retiens : est-ce que oui ou non, comme la rumeur le laisse entendre à Bordeaux, elle aurait écrit une quantité substantielle de commentaires sur des vins que Mr Parker n’aurait jamais dégustés.
En d’autres termes, Mr Parker a t’il oui ou non permis une utilisation de sa signature pour un travail fait par autrui, sans que cela soit explicité, comme il l’a fait par la suite avec Galloni, Schildknecht ou avant avec Rovani ? Si cela s’avère exact, cela ne pourra rester sans effet, soyons en certain.
Si c’est faux, on restera sur des jalousies de cour de récréation.
Pourquoi tant de haine ? Qu’est-ce que ça cache ? C’était quand même sa plus proche collaboratrice, non ?
et la jalousie béante c’est vraiment pas bô, mais rien à côté de la haine sournoise, na!
et si cela est avéré, c’est bien aussi!.
Pour moi personellement Mr Parker n’est absolument pas crédible dans ces jugement pour autrui.
Tous simplement parce qu’il sagit d’un homme avec son propre gout sa propre vison des choses son humeur son avis.
Je veut dire par la qu’un seul homme n’a pas le pouvoir de décidé pour le reste des amateurs de vin.
Les pro Parker auront malheureusement ce prix a payé lorsqu’il se rendront compte qu’avec les années il on accumulé un nombre de bouteille ayant toutes les meme caracteristique (R.PARKER) et que la diversité de leur cave est bati sur le palet d’un seul homme .
Je vous le dit jugé gouté par vous même tous guide confondu ne vous donne qu’un aperçu est celui de Mr Parker est certainement le moin bon .
Certain guide des vin sont ecrie sur des jugement de plusieurs centaine de specialiste est trié sur le volet .
Je pense que c’est bien plus credible que l’avis d’un seul homme.
Le plus honteux dans toute cette salade c’est que les prix explose est que de plus en plus de chateau veulent faire un vin façon "gout parker" pour monter leur marges.
R.PARKER est simplement un charlatant ayant un pouvoir sur le marché americain c’est tous .
http://www.youtube.com/watch?v=G...