Bloqués à Singapour, la belle affaire ! Les bruits commencent à courir : les hôtels pris d’assaut ; les voyageurs qui campent dans les aéroports ; des retours reportés à des dates incertaines. D’aucuns parlent de début mai. Le chaos organisé… Chacun dessine des lignes de fuite, élabore des stratégies douteuses… Rejoindre New-York, « parce que là-bas, au moins, on peut travailler » ; se mettre au vert durant quelques jours en Indonésie, le temps que ça passe, mais là-bas, il y a aussi des volcans qui peuvent se réveiller, le Mérapi, le Bromo… ; jouer les Cendrars (sans jeu de mots !), rejoindre Vladivostok pour prendre le Transsibérien. D’autres, néphélomanciens futés, avaient tout prévu, à l’instar de LPV et du président Mauss : ils nous laissent en rade et partent demain pour Shangaï.
Nous sommes là. Pourquoi vouloir repartir ? C'est fou, ce monde où l'on veut toujours être ailleurs que là où on est…
Le menu et les vins
Foie gras en gelée, huile au thé macha, pain Poilane
Riesling 2002 Frédéric-Emile Trimbach
Un bel accord, pas exceptionnel, malgré deux acteurs majeurs, le caractère à la fois sucré et acidulé du plat ayant tendance à « destructurer » un peu le vin.
Asperges « Robert Blanc », pesto de livèche, truffes, lard de Colonnata déguisé
Corton-Charlemagne 2007, Domaine Faiveley
Weingut Tement 2007, Zieregg, Sauvignon, Autriche
Deux vins magnifiques dans leur catégorie, malgré une touche de réduction sur le sauvignon. Il fallait associer le sauvignon à l’asperge et garder le Corton-Charlemagne pour le plat suivant. Ces asperges, produites par Robert Blanc dans le Vaucluse, n’ont pu être livrées comme prévu vendredi, à l’aéroport… Un messager ailé est arrivé de Honk-Kong avec, dans ses valises quelques kg des mêmes asperges rachetées à son client, Joël Robuchon, et, dissimulé tout au fond, du lard de Colonnata (non autorisé à Singapour).
Homard bleu de Bretagne, pomme de terre « ratte », jus de la presse
Grattamacco 2005, Bolgheri
Pour cet accord, Bruno Ménard avec fait la transition vers le vin avec une réduction de vin rouge et une « béatille » de canard (façon Jean Bardet). L’accord fonctionne bien avec un Grattamacco aux accents toscans raffinés.
Poitrine de canard « Burgaud » glacée au red miso, orange amère, cardamome verte et café
Weingut Bernhard Huber 2001, Spätburgunder Reserve
Château Pape Clément 2004, Pessac
Superbe plat, subtil, contrasté et très épuré à la fois. Le Pape Clément, très dense, sombre, aux notes d’encre et de fumé, est trop dominateur pour l’instant. Le Spätburgunder, plus caressant, plus voluptueux, se met au service du plat et amène sa note florale originale.
Fourme d’Ambert, banane, pain d’épices et Vinecao
Mas Amiel 1969
Cette présentation de la Fourme d’Ambert, astucieuse, est magnifiée par un Mas Amiel d’une merveilleuse complexité.
Forêt Noire « Façon l’Osier »
Mas Amiel 2006, Charles Dupuy
31 Comments
http://www.critiqueslibres.com/i...
http://www.liberation.fr/terre/1...
On peut préférer la traduction aux Belles Lettres, sises boulevard Raspail …
passouline.blog.lemonde.f…
Putain!!!!!! du homard de bretagne et des asperges du vaucluse à Singapour, décidément les sommets de la connerie humaine ne seront jamais trop haut pour certains!! les cons ça ôse vraiment vraiment tout!!! vous avez honte parfois?? tiens je vais relire Pavese pour vous oublier.
Moi j’aime bien l’idée d’une irruption de fourme sur un socle de banane à Singapore, c’est assez circonstancié comme recette.
Remarquez, une éruption fût tout aussi opportune, que le désir de se toujours trouver ailleurs demeure.
Pour Niepce; "Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît" dixit M. Fernand… Chapeau pour l’audace… Quant à Pavese, qui dit que "l’art de vivre, c’est l’art de croire aux mensonges", on va dire que c’est de circonstance, non?!
Par le détail, on peut le dire, oui …
Quelques soubresauts de notre belle terre et c’est la cata…
Une belle leçon d’humilité et de respect que la nature nous offre, à nous les rois de la technologie sophistiquée.
De toute façon, elle aura le dernier mot puisque nous lui appartenons.
Prêter des mots à notre "belle terre", c’est un peu cavalier, non ? Bon, le temps de la formulation d’un hypothèse, si la terre usait de mots, elle aurait le dernier sur nous, sans doute.
Salut Michel, effectivement, une belle illustration de la définitive irréductibilité de la nature.
Un soubresaut, de l’imprévisible chaos qui distord le calme cours des choses, envoie à terre nos rêves d’oiseaux, retour forcé à notre condition.
Sinon, la balade en chartreuse, ça tiens toujours ?
A quelqu’un qui demandait au Père Blanc s’il existait de meilleures asperges que les siennes il répondait:De meilleures,non,d’aussi bonnes peut-être!Pour les avoir goûtées,je partage son avis,et à l’Ambroisie de Bernard Pacaud elles ne viennent que de chez-lui,enfin de là-bas
Caliopée votre citation de Pavese "l’art de vivre, c’est l’art de croire aux mensonges"" est une bonne définition de ce qui se raconte sur ce blog, et ici l’art est poussé à un point de quasi perfection, même si ceux qui croient ne sont absolument pas dupes, (sauf comme toujours, les vrais naïfs!.)
M’sieur henry votre citation du brave blanc est d’une telle forfanterie et d’une telle stupidité qu’on ne la rélèvera même pas, cela dit ses asperges de Villelaure on en mangeait (parmi celles d’autres agriculteurs sérieux du même coin de la Durance) déjà chez Alain Chapel y a 40 ans.
Nicéphore,
L’insulte c’est juste l’avant dernier rempart contre l’intelligence,l’avant dernier….
L’aspergeur aspergé:
e-Niepce ou tout habitant d’E-Niepcie du même nom, où va se nicher l’intelligence humaine pour choisir un tel pseudo et être autant à côté de la plaque (photographique évidemment)?
La lettre anonyme, ce travers bien français qui a atteint des sommets sous Vichy a encore visiblement des fanatiques. Mais maintenant ça sent le gaz: le Zyklon B.
Chassez le naturel, il revient au galop
e-Niepce ose tout c’est même à ça qu’on le reconnait
A ce propos :
http://www.lemonde.fr/opinions/a...
Ceci dit, bien que prétendument anonyme, on a tous reconnu Niepce.
C’est drôle comme du Ionesco, tout ça. L’éternel retour du même, qu’il disait.
Mieux vaut écouter les Spinners, tiens. I’ll be around… ça n’a rien à voir, si ce n’est que là, les ondes sont positives.
http://www.deezer.com/listen-361...
😉
Sur le lien donné par Nicolas Herbin : "… – et quelques nains éructent en postant leurs "commentaires"!", il faut reconnaître qu’en la matière Michel Onfray fait une sacrée tête de Turc. Je comprends que la question de l’anonymat le travaille à ce point.
Voilà où mène la trop grande gentillesse du Grand Jacques : laissez de telles inepties sur son blog.
Certes, lui comme moi, nous répugnions à éliminer les crétins indécrotables, mais il y a des limites à la pollution.
Que cet inspecteur de l’administration cesse ces interférences lâchement anonymes : c’est à pleurer et c’est tellement lamentable, surtout de la part d’un individu qui, quand même – pour l’avoir brièvement fréquenté – n’est pas que con.
Caro Grand Jacques :
Ici, à l’aéroport de Hong-Kong, où un fébrile LPV craint de louper un vol pour Shanghaï qui a un peu de retard (La Cie s’appelle Dragon machin chose), et où Le solide Roger, tout heureux de savoir que vous êtes sains et saufs en Europe, reste placidement placide devant les événements, donc, ici à HK, on te fait un gros poutou plein d’affection pour avoir – le seul – ne pas céder au stress généré de façon panicable par un Roberto qui, tel le cheval proche de l’écurie, devait rentrer fissa grave à la maison où l’on l’accusait pratiquement et suspecieusement d’avoir déclenché ce volcan pour bénéficier de jours asiatiques supplémentaires.
Prendre son temps …
blogs.lexpress.fr/attali/…
Niepce et pseudo assimilé : on vous a reconnu… Passez votre chemin, allez voir ailleurs, cet espace de liberté n’est pas pour vous. Je vous l’ai déjà dit et je vous le répète. Les gens qui répandent leur acrimonie et jouent les justiciers derrière un pseudo n’ont de leçons à donner à personne, tant ils rappellent d’autres tristes sires, en d’autres temps…
Disproportion … mais, après tout, chacun chez soi.
Et voilà, le voyage de retour à duré 22 heures ! Je viens de rentrer après une liaison en voiture de Francfort à Genève. C’est vrai que j’étais vraiment le moins stressé de la cohorte. J’ai cru en ma bonne étoile. Le hasard a fait le reste. Cela dit, merci Bernard et Roberté d’avoir insisté et de m’avoir tiré du lit pour prendre l’avion à 3 h du matin !
Sim Huss et Niepce, même combat, perdu d’avance…
Blue Rondo A La Turk, pour vous, Calliopée
http://www.youtube.com/watch?v=G...
En réaction au lien et texte que j’ai mentionné plus haut, on peut lire :
http://www.marianne2.fr/Onfray-r...
Merci Nicolas de signaler cet article intéressant. Je ne suis pas d’accord sur tout avec Onfray – c’est normal – mais, là, chapeau. Et comme tout le monde ne va nécessairement cliquer sur le lien, voici un extrait à lire absolument :
« Le commentaire anonyme sur Internet est une guillotine virtuelle, écrit Onfray. Il fait jouir les impuissants qui ne jubilent que du sang versé. Demain est un autre jour, il suffira de regarder un peu cette télévision qu’on prétend détester mais devant laquelle on se vautre pour trouver une nouvelle victime expiatoire à sa propre médiocrité, à sa vacuité, à sa misère mentale. En démocratie, le mal est relativement contenu.» Michel Onfray
Tout cela me rappelle une de nos discussions un jour de novembre dernier, sur les routes du Piémont.
Pas facile de trouver sa place dans cet océan qu’est le Web. Mais faut il nécessairement en avoir et trouver une ?
Je crois qu’il y a autant de réponses que de points dans le nuage… ça change des plateaux mais c’est le même principe, ou presque…
« On est devenu soi-même imperceptible et clandestin dans un voyage immobile. Plus rien ne peut se passer, ni s’être passé. Plus personne ne peut rien pour moi ni contre moi. Mes territoires sont hors de prise, et pas parce qu’ils sont imaginaires, au contraire : parce que je suis en train de les tracer. Finies les grandes ou les petites guerres. Finis les voyages, toujours à la traîne de quelque chose. Je n’ai plus aucun secret, à force d’avoir perdu le visage, forme et matière. Je ne suis plus qu’une ligne. Je suis devenu capable d’aimer, non pas d’un amour universel abstrait, mais celui que je vais choisir, et qui va me choisir, en aveugle, mon double, qui n’a pas plus de moi que moi. On s’est sauvé par amour et pour l’amour, en abandonnant l’amour et le moi. On n’est plus qu’une ligne abstraite, comme une flèche qui traverse le vide. Déterritorialisation absolue. On est devenu comme tout le monde, mais à la manière dont personne ne peut devenir comme tout le monde. On a peint le monde sur soi, et pas soi sur le monde. »
Ca vous rappelle qqch, ça, Jacques ?
Bonne soirée.
Ça, si c’est pas signé Gilles et Félix, je ne sais pas ce que sait… On peut aussi déguster les textes à l’aveugle !
JAP : one point.
😉
Qu’importe le flacon…
Mademoiselle Nobs, pour Michel Onfray, via Google HK bien sûr
http://www.youtube.com/watch?v=v...