Arrive donc, avec son aréopage de mouillettes emberlificotées, l’œuf de poule à l’élixir végétal de la Grande Chartreuse. Une grande idée, à retravailler sans doute, car trop maniérée dans son approche – le côté dînette – et pas assez marquée sur son versant Chartreuse. Moi, l’inconditionnel des Tarragone disparues !
On poursuit sur ces thématiques propitiatoires avec un très joli champagne de la Vallée de la Marne, la Cuvée Equilibre 2003 de Frank Pascal à Baslieux-sous-Châtillon. L’occasion de dire quelques mots sur la carte des vins, dense, imposante même. Par ses références, par son volume et sa densité. Pourquoi reste-t-on aussi conventionnel, dans la plupart des restaurants, avec ces cartes encombrantes, malaisées à consulter, qui font écran à table, entre les convives et vous ? Très nombreuses références en Champagne, déclinés intelligemment en Champagnes de grandes marques, Champagnes de coopératives et Champagnes de récoltants-manipulants.
Ces derniers parachèvent en beauté l’opus elenien, histoire de prouver que l’art du chef s’est autrefois frotté aux subtilités pâtissières.
Il était vraiment tard lorsque nous désertâmes les lieux, rassérénés (presque) par la cuisine d’Elena, traversés d’impressions multiples, joyeuses et ineffables.
Et ce sera tout pour aujourd’hui !
Les prix menus à 185 et 225 euros
« La béatitude n'est pas le prix de la vertu, mais la vertu elle-même. » Toujours Spinoza !
Tel +33 3 26 82 80 80 – Fax +33 3 26 82 65 52
15 Comments
Quel rythme, Jacques …
Marrant, j’ai proposé ce joli Vergnon BdB 2002 mardi soir à mes complices … (ils ont trouvé le cépage et le millésime, mais ce n’était pas très difficile, n’est-ce pas ?).
Un brin décçu par notre dîner hivernal :
* huîtres Gillardeau lutées à la saucisse : correct
* poularde truffée : joli plat, sans surprise
* dessert : très décevant
Je me voyais plus à 1 qu’à 3 (sur ce repas de reprise).
Un scoop, simon le petit du figaro trouve bon le dernier harrisson, il est fort ce gars là!!!
Moi j’aime bien ces bulles qui donnent de la légèreté à la vie.
Orélie,
lisez La Raison Gourmande de Michel Onfray, notamment le chapitre sur Dom Pérignon et les bulles. Jacques n’est pas trop fan de ce texte mais compulsez le quand même. Michel s’est bien lâché sur ce texte, c’est plaisant à lire en sirotant un verre, farniente…
…et si vous passez un jour au CAVE, goûtez nos autre "bulles", notamment le Saumur Brut "Bulles de Roche" des Roches Neuves ; et le Crémant du Jura "Indigène" de Stéphane Tissot. Vous nous en direz des nouvelles !
😉
On peut également aller faire un tour sur "le ventre des philosophes", du même Onfray …
Ou lire sa théorie du Sauternes (que Dovaz n’avait pas aimée).
Dans mes rares 20/20, il y a 3 Champagnes.
Krug 88 arrive juste derrière, en vin prodigieux !
Bravo Grand Jacques pour cette visite des Crayères qui, comme tu le sais, appartiennent aux Gardinier.
J’y suis passé récemment avec 45 personnes : ce fut simplement impeccable, très grand niveau, service des vins parfait et la cuisine valant très largement les **.
Service à l’ancienne comme je l’adore !
Tu nous concocte une recette chez toi ce WE ? Toujours la famille en tasteurs crconspects ? 🙂
Tu les paies ? Tu devrais !
Tu corriges le "s" qui manque ? Trop visible ! sight comme dirait Calvin !
Oh là là, Nicolas, toutes ces lectures. Je vais m’y mettre ! Merci pour l’info.
Tres interessant reportage. Ayant dejeune chez Didier Elena il y a quelques mois, j’ai trouve aussi, que quelques plats manquaient ce brin qui les reveille:
felixhirsch.wordpress.com…
En gros, je trouve les deux etoiles sont meritees, mais pas plus pour l’instant.
Merci pour cet article. On vous lit avec beaucoup de plaisir, et on se laisse transporter par vos mots frais et pétillants… comme du champagne !
Pascal
Didier Elena quitte les Crayères : http://www.omnivore.fr/?p=3010
Un grand chef, intransigeant, un brin tourmenté, hypermaîtrisé et, curieusement, fébrile parfois.
J’ai eu cette impression lors de mon passage de quelqu’un de prisonnier, non pas d’un carcan, mais d’une volonté de démontrer quelque chose.
Au lieu de laisser parler totalement son inspiration et sa sensibilité personnelle (qui est très grande)
Discuté avec lui en cuisine l’hiver dernier …
Un gaillard très sympathique.
La brigade était bien en place, avec ses petits tics.
Je ne sais pas ce que tu imagines de ce qu’il souhaite démontrer, Jacques.
Je n’ai en tout cas pas été totalement convaincu par cette rencontre de reprise (le restaurant réouvrait ses portes après la trève de Noël).
Nous étions pourtant très bien reçus, ayant la chance de goûter, en plus du menu, des petites portions des nouvelles créations.
Je me demande toujours pourquoi Olivier Krug nous avait prévenu d’une cuisine ébouriffante pouvant effrayer la landernau.
Il en va des plats comme des vins … (les arcanes, le mystère, les académismes, les clans, la complexité).
Et dans les 2 cas, même quand on aime moins, respect pour ceux qui font (avec talent et sincérité) !
Bonne journée à tous !
On devrait le retrouver à la Chèvre d’Or, à Eze, dominant la grande bleue.
S’ils espèrent décrocher la 3ème avec Eléna,ils se fourvoient,ils avaient en Philippe Labé un cuisinier tout simplement brillant et très adapté pour y faire scintiller la cuisine de la Chèvre d’Or.L’ont-ils puni pour n’avoir décroché le précieux sésame?Si c’est le cas ils ont eu tord,pour y avoir été cela a été un déjeuner somptueux,en ce qui concerne "la gamelle"parce que pour la carte des vins et leurs coefficients pratiqués…