Je retiendrai, parmi ceux-ci, deux vins qui m’ont particulièrement enthousiasmé. Certes, il faudrait citer le Oberhäuser Leistenberg Riesling Kabinett 2007, très ciselé et sapide. A partir de cette année dans la Nahe, un Kabinett sera toujours un vin avec des sucres résiduels alors que dans d’autres régions on peut avoir des Kabinett secs et des Kabinett avec sucre résiduel. Pas simple l’Allemagne !

Outre le Kahenberg (terroir de quartz), énergique et racé et le Felsenberg aux notes d’angélique très pures, je retiens parmi les GG le :

Riesling Dellchein 2007  GG Terroir de schistes avec des parties volcaniques. Superbe vin, aérien, tendu avec une trame minérale très présente. Superbe finale, cristalline, c’est de l’eau de roche ; il s’achève sur une minéralité épicées, notes anisées.

Riesling Hermannshöhle 2007 GG On se trouve ici sur des schistes purs et l’âge de la vigne (59 ans) contribue sans doute à donner à ce cru une sève et une densité minérale particulières. Le terroir parle ici avec évidence : notes légèrement fumées sur des notes éclatantes d’agrumes et des nuances mentholées très pures. La bouche est tendue, dynamique et ascendante. C’est le profil en pureté d’un grand riesling minéral avec une finale irradiante. Je rappelle ici que 2007 est de l’avis de tous les producteurs visités un très très grand millésime pour le riesling. Qu’on se le dise !

Selon notre hôte, la Nahe bénéficierait d’un micro-climat particulier qui, depuis quelques années, a particulièrement favorisé cette région. Ainsi, le millésime s’annonce-t-il ici sous d’excellentes auspices et W. Schönleber dit avoir arrêté tout traitement depuis le 5 août.
Le terroir de Monzingen est constitué de schistes, mêlés à du quartz, avec des parties plus argileuses en bas de coteau. Dans les parties les plus pentues, la couche de terre arable est très mince.
A nouveau la gamme des vins présentés frappe par son homogénéité et sa pureté stylistique. Mes vins préférés :

Monziger Frühlingsplätzchen Riesling trocken 2007  Réelle originalité d’expression au nez : herbes sèches, infusion, mirabelle, la vigne capte ici un mystère du terroir. Très belle bouche, de la densité, beaucoup d’extrait sec et une très belle tenue. Finale souenue, dynamique, d’une grande pureté. Un vin remarquable vin de gastronomie que l’on associerait volontiers à des St-Jacques grillées au beurre d’agrumes.

Halenberg 2007 Riesling trocken GG Les GG de Emrich-Schönleber représentent entre 3 et 8 % de la production et le Halenberg en est le fleuron. Ce terroir, très raide, avec des pentes qui vont jusqu’à 70 %, se prête aussi bien au sec, demi-sec qu’au vin liquoreux. Un surdoué polyvalent en quelque sorte.
En 2007, il  existe une version « R » du Halenberg avec une quinzaine de g de sucre résiduel, qui rappelle l’équilibre et le style d’un grand Vouvray demi-sec. Le GG, lui, ne peut être que sec. Dense, minéral, supérieurement équilibré  il révèle une allonge et un potentiel remarquables

A la fin de la visite, nous avons repris la route, par de petites routes tortueuses et des forêts d’un autre âge pour, tout à coup, redescendre dans la nuit en direction de Trittenheim, la où la Moselle dessine une circonvolution parfaite.

Demain, la suite, lorsque les brumes matinales se dissipent un peu et laissent entrevoir un des plus beaux paysages viticoles de cette planète.