Fin du troisième acte.
Quelques années auparavant, un jeune curé de province – qui n’a sans doute rien à voir avec le curé d’Ambricourt – débarque à Pomerol. Un six novembre 1955. Autant dire en exil intérieur. Parmi ses ouailles, Madame Loubat et les «dames Lacoste», Marinette, la sœur d’Edmonde et Lily, sa nièce.
L’abbé Capdequi, c’est son nom, est honoré comme il se doit (marketing viral toujours). Edmonde a fait porter au presbytère une caisse de Petrus, 1949, 1950 et 1952 !
De la saveur de ces vins, l’abbé confiera plus tard à la revue l’Amateur de Bordeaux n’en avoir gardé la trace. Il a, dit-il, fait don de cette royale prébende… Ce qui n’empêchait le tout Pomerol de bruire déjà de cette rumeur qui témoigne d’une notoriété déjà bien établie : on ne boit de Petrus à Pomerol que chez madame Loubat ou chez le curé !
Malgré la coquetterie qu’elle déploie pour cacher son âge, l’intrépide Madame Loubat n’est épargnée ni par les aléas de la vie, ni par le temps qui passe. En 1956, l’abbé Capdequi la trouve effondrée, assise sur une pierre : le gel vient d’anéantir la presque totalité de Petrus. «La vie semblait lui échapper» témoigne l’abbé. Elle fait face pourtant. Passe encore de bâtir ; mais planter à cet âge ! Ce qui fut fait. A l’instar de la majorité des autres vignes de l’appellation.
Cinq ans plus tard, madame Loubat fait mander l’abbé : »Je suis très malade. La fin est là… Non, non, ne cherchez pas à me rassurer… Je ne le sais que trop bien. La preuve, d’ailleurs, c’est que je n’aime plus Petrus, je lui trouve une amertume déplaisante…"
Fin de l’acte suivant.
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Intéressant mais comment se termine l’histoire ? Que devient Petrus dans l’affaire ?
Après le décès de Madame Loubat, la propriété revient à Lily Lacoste, sa nièce, un sacré personnage également. Plus récemment, sauf erreur de ma part, Pétrus est passé sous contrôle de la famille Mouiex.
Cette note m’amuse infiniment, ayant bien connu le curé sus nommé, qui ne crachait guère sur le Pomerol
je doute qu’il ait donné ce somptueux cadeau, car sa cave fut bien nourrie et bien réputée*Madame Loubat vint déjeuner chez ma grand mère , accompagnée par le dit curé, en son temps,
je conserve pieusement une bouteille de Petrus 1962, qui a malheureusement baissé aux épaules, mais que de souvenirs!
Petrus, le plus grand
Goûtez aussi un Bel Air Marquis d’Aligre 1962, c’est grand (nous l’avions la semaine dernière dans une verticale grandiose, avec 61, 59, 48, 47, …).