Seuls, ces deux-là, Karen et Milton (Deborah et Burt), sont seuls, face à l’océan, et nous avec qui les voyons… Pris dans cette histoire, dans ce chant cosmique qui les réunit à jamais, les dépasse. Eux, en contrepoint de l’autre chant, celui de la violence, du combat, du feu des armes (nous sommes à Pearl Harbor en 1941). Cliché bien sûr. Comme la mélodie que tisse la trompette de Monty Clift pour le copain qui vient de mourir. Pour tous ceux qui, contraints, enrôlés, vont mourir bientôt (re-enlisted man blue). Ecoutez… On dirait au loin Chet Baker explorant les arpèges d’un désespoir sans nom. Ces clichés fondent les lignes où s’écrit la légende. Celle que nous ne finirons jamais de parcourir. So long Deborah !
Many men have loved the bells
you fastened to the rein,
and everyone who wanted you
they found what they will always want again.
Your beauty lost to you yourself
just as it was lost to them.
you fastened to the rein,
and everyone who wanted you
they found what they will always want again.
Your beauty lost to you yourself
just as it was lost to them.
Leonard Cohen, Take this lounging
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Un film qu’on reverrait avec plaisir !