Qui sacrifie-t-on ainsi sur l’autel du capitalisme dérégulé ?
Les pauvres, les démunis ? Quelqu’un qui n’apparaît pas démuni, même s’il reconnaît, que la crise financière que nous connaissons est un «événement qui se produit une fois tous les cinquante ans, probablement une fois par siècle", c’est Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale américaine (FED).
Commentaire de l’intéressé sur ABC TV à propos des pertes abyssales qui se produisent : « Les bénéfices engendrés par la globalisation ont eu des avantages pour des millions de pauvres (sic !) sur la planète et amènent parfois des corrections. C’est ce qui se produit en ce moment. »
Vous avez dit cynisme ? Il faut rappeler au passage, comme le soulignait il y a un an, Patrick Artus que « C'est l'application des thèses d'Alan Greenspan, préconisant aux banques de revendre – via la titrisation – leurs risques sur le marché afin de prévenir une crise systémique. Mais c'est une logique d'assurance à l'envers : ce sont les moins fragiles qui revendent leurs risques aux plus fragiles. Si les banques américaines et européennes avaient gardé tout le subprime dans leurs livres, elles auraient fait aujourd'hui 26 ou 30 milliards de dollars de perte et on en parlerait à peine. »
Lehmann Bros en faillite, Merrill Lynch rachetée par un concurrent. Recapitalisations en série. Création d’un fonds anti-faillite de 70 milliards de dollars. UBS, qui a déjà perdu 43 petits milliards de dollars dans la tourmente, pourrait inscrire 5 milliards de pertes supplémentaires au second semestre.
Et demain ? On s’interroge sur l’interconnectivité des marchés ; la part d’irrationnel qui subisterait dans tous ces processus ; le règne caché du principe d’incertitude ; le calculs des probabilités improbables.
Vous vous demandez quel temps il fera demain ? Si les prévisions sont fiables ? Si l’économie est une science prédictive ? Ou simplement une version plus sophistiquée, plus complexe, de la météorologie qui interfère autant sur nos humeurs que le temps qu’il fera effectivement demain ?
Quelques lueurs peut-être – on peut toujours rêver – dans cette analyse (ce constat plutôt…) de Marc Fiorentino, frappée au coin du bon sens
7 Comments
Quel est le ministre des Finances d’un de nos bons rois de France qui avait eu cette pensée "les pauvres ils n’ont pas d’argent, mais ils sont nombreux§": les lois de l’économie et de la fiscalité sont donc anciennes!!
On a lu aussi que pour $ 1 ayant une solide contre-partie de garantie, il y en a $ 10 sans aucune garantie. ce sont ces $ 10 là qui vont s’évaporer et donc donner quelques chaleurs ici et là.
Lehmann laisse, (Figaro de ce jour) $ 800 milliards de pertes.
Bref, le retour aux basics, comme le dit Fiorentino, va être un peu obligatoire pour 3 à 5 ans, mais ensuite,gageons que l’oubli, comme d’hab, reviendra et qu’un nouveau gourou inventera des produits dont la "rentabilité" chauffera plus d’un esprit qui en acceptera le risque… en serrant les fesses ! Et ce sera reparti pour un cycle !
Pourtant, quelque part, on pressent que les USA ont cette ressource unique de savoir créer de nouvelles activités, de nouveaux secteurs grâce à l’effet de masse de leurs cerveaux, grâce aux capitaux toujours prêts à suivre de nouvelles idées. Il y aura encore des Steve Jobs, des Google, des Amazon et autres projets qui relanceront la machine.
Est-ce que le paysan des Grisons va être mortellement touché par ce qui se passe ? J’en doute. Il est sage, se contente de peu et prend le temps de vivre.
Je cite la première phrase de l’article de Mediapart qui résume bien la situation de notre gouvernement d’opérette face à la crise:
"Le gouvernement sait-il qu’il y a une crise financière ? Depuis lundi, la question se pose avec de plus en plus d’insistance. Nicolas Sarkozy n’a rien à dire sur ce qui se passe sur les marchés financiers et les faillites bancaires en cascade, préférant détailler par le menu l’opération de sauvetage -certes importante mais malgré tout pas centrale- de Français en Somalie. François Fillon a disparu des écrans radar, et Jean-Louis Borloo multiplie les annonces de taxations sur les petites cuillères et autres gobelets en carton. Chargée par sa fonction d’expliquer ce qui se passe, la ministre de l’économie et des finances, Christine Lagarde, elle, envoie des messages plus lénifiants les uns que les autres."
Mais où sont passé les chantres de l’économie libérale?
Fonds souverains – oh manne ?
http://www.deloitte.com/dtt/pres...
http://www.youtube.com/watch?v=B...
Theorie des cordes, individu, fil de la fraternite http://www.agoravox.tv/article.p...