Ce soir, notre âme sera à Rauzan. Parmi les bayadères, les jongleurs, le fou du roi et les gentes dames qui s’égaient dans le grand jardin en savourant du Delamotte. Il est vrai que Didier Depond n’est pas loin. J’ai eu beau le sonder : pas une quille de Salon à l’horizon pour ce soir.
Mais la verticale de Rauzan-Ségla n’était pas mal, elle aussi :
Rauzan-Ségla 2000 très belle bouche, grasse, enveloppée avec une finale d’une très belle fraîcheur
Rauzan-Ségla 2001 une des réussites du secteur. Beaucoup d’énergie et de fraîcheur sur ce vin, fin et nuancé, qui constitue un modèle du genre.
Rauzan-Ségla 2002 bon équilibre. C’est un vin savoureux mais la finale est linéaire et le tanin demeure un peu strict.
Rauzan-Ségla 2003 un peu fermé au nez à ce stade, il offre en revanche un corps somptueux, à la chair épanouie, d’une texture d’une grande noblesse. Remarquable.
Rauzan-Ségla 2004 Nez complexe aux notes de cendre, de truffe et d’épices. Corps élancé. Très belle trame et finale d’une belle rectitude.
Rauzan-Ségla 2005 minéral, dense, présentement un peu austère, il révèle un très grand potentiel et demeure le meilleur Rauzan de ces vingt dernières années.
Rauzan-Ségla 2006 mes impressions coïncident avec celles de la veille, lors de la dégustation à l’aveugle avec le GJE : je suis moins emballé par ce millésime. Certes le vin est souple, équilibré, doté d’une noble texture mais la finale demeure un peu linéaire. Avec le 2002 le moins homogène d’une série remarquable par sa qualité d’ensemble.
A table, dans les chais, parmi les baladins, les échassiers et John Kolassa qui, pour la circonstance, avait délaissé le kilt au profit d’une tenue de page, nous avons eu à déjouer de nombreux pièges. Une série de questions (du genre : quelle est la contenance de la grande cuve d’assemblage de Rauzan ?) et cinq vins à l’aveugle dont deux indices nous étaient donnés :
• ces cinq vins sont les deuxièmes vins des Premiers Crus
• ils proviennent de quatre millésimes différents.
Le résultat ne nous a guère étonnés. Sauf pour le Forts de Latour que nous avons confondu avec les Carruades.
1) Bahans Haut-Brion 2004
2) Petit Mouton 2004
3) Pavillon rouge 1999
4) Carruades 1998
5) Forts de Latour 1996
De quoi mettre en tout cas de l’ambiance dans une soirée et de créer le lien (ou la dissension) autour d’une table. La nôtre s’est finalement classée au deuxième rang. Pas mal. Nous sommes repartis dans la nuit étoilée les bras chargés de cadeaux, avec ce souvenir d’une belle fête, simple et réussie. Pas bling-bling du tout…
Promis, nous reviendrons et nous nous entraînerons à ce genre d’épreuve. On a ses petites vanités…
13 Comments
Jacques,
Je vois que vous ne perdez pas le rythme.
Si je ne me trompe, Rauzan-Ségla 2006 a été dégusté le samedi matin, non ? (j’étais sur la RD).
Laurentg, peut-être RS est-il revenu le samedi matin mais moi je l’avais noté dans la session du vendredi 19 juin, no 30 dans l’ordre de service…
Oups, en effet …
Rauzan-Ségla 2006 : 14,5/20
Un peu végétal, tannins saillants, ne fait pas la roue en l’état.
Oups, en effet (moi, aussi, avec le même n°). 🙂
Rauzan-Ségla 2006 : 14,5/20
Un peu végétal, tannins saillants. Sans grand reproche mais peu inspiré à ce stade.
Je peux encore me tromper, mais je crois (d’après mes tablettes) que Rauzan-Ségla 2004 n’avait pas été présenté à Poyferré.
Quelles angoisses c »st pas une vie!!, laurentg grâce à la méthode de lecture chère à Woody j’ai lu tout René Girard ce WE: vous pouvez dormir tranquille 😉
Yves, combien de points René Girard ?
Première interview de Madoff: "j’essaierai de faire le maximum"
Faire de son mieux, puis faire le maximum.(curieux comptes, de notre point de vue)
Mais bon tout ça, çà nous rendra pas Michael Jackson!
Eh oui, on ne rend jamais que ce que l’on peut contenir.
Chic un Troll sur les Mille Plateaux ça se fête
Des perles, parfois…
On a déjà fêté, Yves. Et puis on continuera !