Départ tôt ce matin de Genève. La lumière est belle. J’espère avoir le temps de faire quelques photos dans les vignes, malgré le programme très chargé qui m’attend. Je me concentre essentiellement aujourd’hui sur la région de Meursault avec la visite de quelques domaines mythiques, Lafon, Roulot, Germain et une échappée vers Chassagne-Montrachet, pour découvrir les vins de Pierre-Yves Colin et saluer l’inaltérable Michel Niellon 74 ans et une bonne cinquantaine de vinifications derrière lui.

 
Jean-Marc Roulot, des Meursault, précis, tendus et minéraux.

Il faudrait écrire un livre avec les réparties savoureuses de Michel Niellon, sa manière de rouler légèrement les «r», son accent inimitable. On se croirait chez Henri Vincenot, à l'écouter parler au coin du feu :

–    Et, actuellement, monsieur Niellon, parmi les vins que vous avez en cave, quels sont ceux que vous dégustez volontiers maintenant ?
–    Qu’est-ce qu’il faut vous dire… du vin, il s’en fait chaque année, pourquoi voulez-vous qu’on en garde ?

Chez Dominique Lafon, on passe en revue toute la cave, millésime après millésime.Tant pis pour les autres rendez-vous. Ils attendront. La conversation roule sur les moines, sur les rôles respectifs des bénédictins et des cisterciens dans le vignoble bourguignon. Notre ami Jacky Rigaux nous a rejoint : il en connaît un rayon sur la question.

Bien entendu, on peut se prosterner quand on arrive devant le Montrachet ; exceptionnellement, on pourra même s’abstenir de cracher. Mais avant, il y aura aussi eu les Meursault, les Charmes, les Perrières et les Genevrières, fuselé, énigmatique, long fil élancé, texture déliée, dont vous parle Dominique. Un vin de rêve ! La suite à demain…