Canon-la-Gaffelière 1996 nez sur les épices, le moka, la truffe, le tabac, l’humus. Bouche ample, gourmande qui finit sur des notes épicées et torréfiées. Très bon pour ce millésime de « transition » qui voit l’arrivée à la propriété de Stéphane Derenoncourt. La vinification se fait encore en cuve inox, avec des remontages et des délestages, mais avec le millésime suivant tout va changer !
58 % m – 30 % cf – 12 % cs
Canon-la-Gaffelière 1997 robe intermédiaire. Joli nez, avec des notions de fruits encore présentes. On n’a toutefois pas la même maturité que sur le 1996. Vin de demi corps, souple, digeste. Notes truffe, tabac, épices en rétro. Bonne persistance finale. Un énorme travail a été fait à la vigne sur ce millésime. L’équilibre est très réussi pour le millésime. Il plaît par sa fraîcheur, son style incisif.
75 % m – 25 % cf
Vinification : toute la réception de vendange a été repensée. C’est la première année en cuves bois (cuves de 80 hl/ha) et le pigeage remplace les remontages.
Le vignoble de Canon-la-Gaffelière – photo François Poincet
Canon-la-Gaffelière 1998 nez magnifique. Complexe. Notes de fruits noirs, de graphite, d’épices douces. Très belle entrée en bouche, dense, précise. Encore très jeune dans son approche, trame serrée, presque austère à ce stade, avec un formidable potentiel de longévité. Finale sur la prune, la violette, les fruits noirs et les épices. Grand vin !
50 % m – 45 % cf – 5 % cs
Canon-la-Gaffelière 2000 pas de chance avec ce millésime. Une bouteille bouchonnée et une autre légèrement entachée, qui voile un peu le vin dans son développement aromatique. En revanche, la bouche était plus lisible. Le corps est dense, fuselé, doté d’une magnifique trame et la finale persistante.
60 % m – 36 % cf – 3 % cs
Canon-la-Gaffelière 2001 nez complexe, balsamique et épicé. Notes mentholées très fines. Grande fraîcheur d’attaque. Merveilleuse bouche, dense, serrée, élancée et parfaitement ajustée. Grande race dans le tanin. C’est superbe !
50 % m – 45 % cf – 5 % cs
Canon-la-Gaffelière 2002 un peu marqué par l’élevage, avec des notes vanillées et lactiques. Pruneau et encens, ce qui fait dire à un participant : »c’est un vin de messe ! » Corps souple, très jolie texture, le boisé vanillé lui va bien et lui donne une immédiateté tactile très plaisante. Très joli vin à boire dès aujourd’hui.
70 % m – 25 % cf – 5 % cs
Canon-la-Gaffelière 2004 le nez est un peu fermé. Notes de fruits noirs. Havane. Bouche charnue, souple, généreuse, avec un très joli développement et une belle continuité. Très classique.
50 % m – 45 % cf – 5 % cf
Château Canon-la-Gaffelière – photo François Poincet
Canon-la-Gaffelière 2005 belle robe grenat. Nez encore sur la retenue. Notes de cacao, d’épices douces. Superbe tension en bouche avec une trame d’une grande rigueur. C’est un vin magistral, d’une grande profondeur, avec beaucoup d’énergie et de fraîcheur !
55 % m – 35 % ccf – 10 % cs
Canon-la-Gaffelière 2006 sans transition, on se retrouve sur un millésime plus difficile mais, à nouveau, le vin s’en sort d’une manière remarquable. Il procure dès maintenant beaucoup de plaisir.
Nez caractérisé par des notes boisées, moka, châtaigne sur fond de fruits mûrs. Il présente un corps, souple, équilibré, à la texture caressante et finit sur un tanin savoureux, légèrement épicé, avec une légère pointe de dureté.
Canon-la-Gaffelière 2007 robe sombre. Nez intense, avec une légère note de cuir et des nuances florales. Bouche agréable, belle texture, assez souple, la trame n’est pas très serrée, mais on a un côté très savoureux sur ce vin, et une très jolie vibration aromatique, sur des notes de chocolat, d’épices, de truffe. Une réussite dans un millésime sauvé sur le fil !
55 % m – 35 % cf – 10 % cs
Canon-la-Gaffelière 2008 nez balsamique, mine de crayon, petits fruits noirs, épices douces. Beaucoup de finesse sur ce vin dans un style très classique. Ligne en bouche élancée, superbe qualité de tanin. C’est précis, dynamique et ciselé avec des notes de graphite et d’épices et très belle finale.
Canon-la-Gaffelière 2009 nez sur les impressions fruitées, touche de menthol, boisé parfaitement intégré. Superbe volume de bouche, avec une texture majestueuse, qui lui donne un air sensuel qu’il n’a pas d’habitude. Très beau développement, chatoyant, profond, avec un tanin magnifiquement velouté. C’est gras, ample, hors normes mais, avec un peu moins de continuité et de race que le 2010.
Canon-la-Gaffelière 2010 superbe couleur. Jus de myrtille et de fruits noirs. Graphite. Encore d’une jeunesse insolente. Superbe bouche, à la trame remarquable, il est continu, doté d’une énergie et d’une sève qu’aucun des millésimes précédents n’a égalées. C’est un vin avec beaucoup d’éclat et un corps d’une allonge et d’une fraîcheur incroyables. Collector !
Données techniques
Surface : 19.5 ha dont 19 ha de plantés.
Des collections massales ont été constituées sur 1.6 ha. Les massales de cabernets sauvignon proviennent de Branaire-Ducru et les merlots de la propriété. Porte-greffe : Riparia Gloire.
Terroir : argilo-calcaire et argilo-sableux
Les parties calcaires sont peu actives, venues par érosion du coteau, beaucoup moins fortes qu’à la La Mondotte. Il y a quelques parties limoneuses.
Encépagement : 55 % de Merlot, 40 % de Cabernet Franc et 5 % de Cabernet Sauvignon.
Il y a 8 ha de vieux bouchet plantés avant 1953, sélection massale sur cabernet, sur le bas de coteau.
Le merlot se trouve sur le coteau (anciennement belair Magdelaine),
L’âge moyen du vignoble se situe au-delà de 45 ans, mais quelques parties sont très vieilles, 80 ans et plus, ce qui explique les rendements très bas (entre 24 et 34 hl/ha).
Stefan von Neipperg : »Quand j’ai commencé en 1985, je me battais avec des ph autour de 4. Aujourd’hui, nous avons des ph à 3.55, avec les contrôles qu’on a fait avec Claude Bourguignon on a quadruplé la vie du sol. Le vignoble est en bio mais on est très proche de la bio-dynamie, mais on ne fait pas tout avec eux, notre produit contre le mildiou contient moins de cuivre. On travaille avec les produits Moreau. On est en cours de conversion en biologie depuis le millésime 2011. »
Vendanges : manuelles, en cagettes. Double tri, avant et après éraflage. Pas de foulage. Arrivée de la vendange par tapis convoyeur.
Vinification : en cuves bois thémorégulées. Extraction par pigeage pneumatique. Cuvaison entre 28 et 35 jours.
Fermentation malolactique et élevage : en barriques neuves (de 80 à 100 %) sur lies fines. Collage et filtration : si nécessaire.
Merci à Stefan von Neipperg pour sa disponibilité !
5 Comments
Une des très rares personnes que je connaisse qui dit des choses sérieuses avec un discret sourire rappelant la vanité des choses.
Est-ce là le fruit de générations teutones ayant traversé l’Histoire avec quelques guerriers frappant haut et fort, en tête de leurs troupes, vaillants comme pas deux, et qui n’oubliaient jamais qu’avant tout, ils venaient de la terre, de la vigne, des bois.
… Va savoir, Charles ! 🙂
Napoléon lui-même succomba sur une couette
Avant, c’était Candide. Maintenant "de Natura Rerum".
Ainsi le fond survit quand la forme s’efface ;
D’échanges mutuels s’alimentent les corps,
Et nous ne naissons pas sans le secours des morts.
Lucrèce
On est vraiment con de répondre à des anonymes !