Premier arrêt à Chamoson chez Simon Maye et fils pour déguster une dizaine de millésimes de leur fameuse Syrah vieille vigne,
J’aime beaucoup la famille Maye. Simon, le père, a été un précurseur et un visionnaire. Antoinette, la maman, est un modèle de vitalité, d’accueil et de générosité et les deux fils, Axel et Jean-François, ont admirablement repris le flambeau et, le premier à la cave, le second à la vigne, ont su maintenir cette propriété au firmament des domaines valaisans.
Dirk van der Niepoort, célèbre producteur de vins de Porto et du Douro, découvre avec grande attention la réalité viticole valaisanne. Faut-il le prévenir que nous avons d’emblée mis la barre très haut en commençant par le domaine Simon Maye ? Pas la peine, Dirk le sait : il était présent à la dégustation du GJE à la Villa d’Este, en novembre dernier, où la Syrah vieilles vignes 2001 de S. Maye avait été consacrée devant le gotha des syrah mondiales.
La cuvée Syrah Vieille Vigne existe officiellement (sur les étiquettes) depuis 1995. En réalité, dès 1991, la séparation entre les raisins issue de la plus vieille vigne (plantée en 1982) et ceux issus de vignes plus jeunes, avait déjà été initiée. Auparavant, le domaine a toujours produit deux cuvées dont la seule différence résidait dans l’élevage (cuve ou fût de chêne).
8 Comments
Très belle photo de Maurice Zufferey, il a la stature du vrai montagnard, je croyais même qu’il était guide… Sage et fort à la fois !
Deux grands personnages de la viticulture valaisanne : où est la relève ? Mon Dieu, faites quelque chose…
Étonnant la remarque sur la récolte abondante de l’année 1982 en Valais. On en parlait encore ce soir lors d’un souper à la forêt de Finges. L’histoire voudrait que l’on ait vidé le réservoir d’eau des pompiers de Muraz pour y stocker du jus de raisin fraîchement pressé; les cuves des caves étant pleines à ras bord.
Miguel, que voulez-vous dire ? Qu’il manque de gars et de jeunes filles de 25 ans dans les caves du Valais ?
Axel, Jean-François ou Maurice ne sont pas octogénaires non plus, …
cordialement,
Laurent
Pas octogénaires, Laurent, mais presque… Je plaisante… La relève est sans doute là mais quel défi ! elle va devoir être encore meilleure que la génération des pionniers, les Maye, Chappaz, Zufferey, Mercier, Joris, Cornulus and co. Vous avez des noms ?
Miguel, relativisons un peu : la plupart des vignerons que vous cités ont encore la quarantaine. Si on ajoute des Gérald ou Gilles Besse, Jean-Claude Favre, Fab. Cottagnoud, Romain Papilloud, et encore quelques uns, comme Christophe Abbet, Philippe Darioli, Serge Roh, le couple Mabillard Fuchs, il est clair que les quadras font figure de génération au pouvoir en Valais.
N’ayant pas d’accès direct aux registres de l’Etat civil, il est vrai que je me sens un peu emprunté pour répondre à votre question.
Robert Taramarcaz, Cédric Flaction, Mario Chanton par exemple pourraient faire partie d’une nouvelle génération, tout comme Jérôme Favre-Berclaz aussi ?
Leur défi (avec pas mal de leurs collègues qui sont peut-être encore en formation) est et sera de taille. Tant mieux, car c’est sur le long terme que le Valais obtiendra une vraie reconnaissance, pas uniquement avec des vins de concours qui auront épatés des oenologues et des journalistes.
Mais est-ce vraiment l’âge qui fera la différence ou les idées et leur application ?
cordialement,
Laurent
Voici quelques compléments d’information concernant le cépage cornalin du Valais.
Comme rappelé plus haut, ses origines sont valdôtaines et ce cépage est le résultat d’un croisement entre du mayolet et du petit rouge (J. F. Vouillamoz et al.). Il était connu autrefois sous le nom de rouge du pays ou de Landroter et a failli disparaître.
Sa culture n’est pas aisée car le cornalin est un cépage capricieux qui doit être planté sur les parcelles les mieux exposées. Sa production est fluctuante, inégalement distribuée sur les différents ceps et relativement faible. Le cépage a tendance à souffrir d’excès de vigeur ce qui rend les types de taille adaptées à ce cépage (Guyot par ex.) périleuses (risque de casse au "pliage"). D’aucun considère qu’il devrait être planté sur des porte-greffes à faible vigueur. Ce point reste toutefois à vérifier en pratique sur des vignes d’un certain âge.
Le cornalin souffre d’une déficience génétique l’empêchant d’assimiler le magnésium présent dans la terre; cet élément devant être régulièrement apporté par voie folliaire afin d’éviter un rougissement prématuré des feuilles de vigne. Cette déficience a également comme conséquence de provoquer un accident physiologique qui est le dessèchement de la rafle. Les grains du cépage sont sensibles au "coup de soleil" si exposés à un trop fort rayonnement solaire. Finalement, les grappes sont touchées par le folletage; leur partie inférieure mûrissant mal et devant être coupée avant la vendange.
Intéressantes précisions sur le cornalin, un grand cépage d’avenir et du passé. Merci Alfredo.