Le premier, très chardonnay, sur la noisette, la coumarine, les herbes sèches et le second miellé, complexe, superbement accompli.
Telle une vague de fond, il a submergé de bonheur la jeune sommelière de l’Apicius qui dégustait là son exact contemporain.
Bernard Antony, le célèbre éleveur de fromages, a ajouté, l’œil plissé : "je le verrais bien avec une vieille Mimolette…"
A quoi pensait-il donc ?
Il est vrai que nos assiettes avaient un petit air de désespérance…
Bernard Antony, éleveur de fromages et grand épicurien
1991 est un millésime qu’on ne goûte que rarement à Bordeaux. Et pour cause. Le gel du 21 avril a presque tout emporté. Le Latour 1991 aurait dû être bon mais, comme souvent dans ces années, il s’est avéré entaché. Lynch Bages 1991, fumé et épicé, nous a emmené vers la suite.
Un noble et terrien Bonnes-Mares 1972 de Bouchard et, surtout, ce chef-d’œuvre, le Pichon-Comtesse 1928, notes d’encens, épices orientales, cèdre et texture de rêve, consistante, veloutée avec une finale imposante pour cette très grande bouteille.
De quoi ouvrir la voie vers le Grands-Echezeaux 1961 dont le noble et généreux LPV nous fit présent. Un vin radieux, envoûtant, complexe, issu d’un grand millésime mais aux réussites inégales. Corps fuselé, tonique, vibrant et superbe notes aromatiques qui enchantent LPV : » Tu as vraiment la rose fanée avec le côté poudré, moi j’adore ! Ah ! j’aime beaucoup ça… Je vais en mettre un petit verre à Georges… »
De quoi ouvrir la voie vers le Grands-Echezeaux 1961 dont le noble et généreux LPV nous fit présent. Un vin radieux, envoûtant, complexe, issu d’un grand millésime mais aux réussites inégales. Corps fuselé, tonique, vibrant et superbe notes aromatiques qui enchantent LPV : » Tu as vraiment la rose fanée avec le côté poudré, moi j’adore ! Ah ! j’aime beaucoup ça… Je vais en mettre un petit verre à Georges… »
Même Giampaolo Motta de La Massa, qui passait par là, en a été ébaudi, lui d'ordinaire si réfractaire à l'univers de la Bourgogne.
Georges, c’est Georges Pauli, catalan pur jus, une légende dans le Médoc, trente ans de Talbot et de Gruaud Larose notamment.
On passe à côté, dans la tente d’Italissima. N’en déplaise à certain nostalgique arcbouté sur des positions idéologiques (l’idéologie, ça existe malheureusement aussi dans le monde du vin…), de nombreux producteurs italiens de haut niveau se trouvaient dans ce salon « boycotté » pour de sombres raisons. François Mauss en a parlé ici. C’est à cet endroit qu’a lieu la dégustation de Bettane & Desseauve consacrée au Génie européen des cépages bordelais.
Michel Bettane l'a rappelé : la grande famille des cabernets n’est pas exactement bordelaise dans son origine. Les cabernets sont nés dans les vallées situées entre les vallées basques et la vallée de l’Adour. C’est là également que sont nés le tannat et le malbec.
Les vins
Tenuta San Leonardo 2001, IGT Vigneti delle Dolimiti, Italie
Michel Bettane le décrit ainsi : »Il y a dans son terroir, dans son climat, dans sa lumière, des choses qui se marient bien avec le cabernet. » J’en ai parlé ici.
Michel Bettane le décrit ainsi : »Il y a dans son terroir, dans son climat, dans sa lumière, des choses qui se marient bien avec le cabernet. » J’en ai parlé ici.
Sassicaia 1998, Tenuta San Guido, Bolgheri DOC, Italie
Menthe poivrée, nuances lactiques, fumé, balsamique avec un côté Pessac à l’ouverture. Il est stylistiquement plus « bordelais » que le précédent. C’est un millésime de sécheresse et il conserve une pointe de dureté dans le tannin.
Menthe poivrée, nuances lactiques, fumé, balsamique avec un côté Pessac à l’ouverture. Il est stylistiquement plus « bordelais » que le précédent. C’est un millésime de sécheresse et il conserve une pointe de dureté dans le tannin.
Montevetrano 2001, IGT Colli di Salerno, Italie
Tradition ou pas, aglianico ou non, c’est un vrai grand vin de caractère et basta cosi ! J’aime la patine noblement réglissée de son tannin, sa densité toute particulière, son côté un peu charbonneux. Pour plus de détails…
Tradition ou pas, aglianico ou non, c’est un vrai grand vin de caractère et basta cosi ! J’aime la patine noblement réglissée de son tannin, sa densité toute particulière, son côté un peu charbonneux. Pour plus de détails…
Mas de la Plana 2001, Miguel Torres, Penedès DO, Espagne
Belles notes fruitées (framboise, mûre macérée) avec un côté eucalyptus, pruneau et fleurs séchées. La bouche est riche, bien fondue, très « tactile » dans son approche, avec un tannin souple. Il finit sur des notes « crémeuses ».
Belles notes fruitées (framboise, mûre macérée) avec un côté eucalyptus, pruneau et fleurs séchées. La bouche est riche, bien fondue, très « tactile » dans son approche, avec un tannin souple. Il finit sur des notes « crémeuses ».
Château Pape Clément 2001, Pessac-Léognan, France
Un vin d’une merveilleuse noblesse d’expression. Notes fumées, épicées, fruits noirs. Intense et précis. Bouche dense et dynamique, dotée d’une sève magnifique. Dommage qu’on ne l’ait pas eu dans la dégustation des 2001/2006 à Paris.
Un vin d’une merveilleuse noblesse d’expression. Notes fumées, épicées, fruits noirs. Intense et précis. Bouche dense et dynamique, dotée d’une sève magnifique. Dommage qu’on ne l’ait pas eu dans la dégustation des 2001/2006 à Paris.
Château Trotanoy 2000, Pomerol, France
Il truffe noblement avec des notes épicées, légèrement fumées. Beaucoup de noblesse et de raffinement dans l’expression. Très belle ligne en bouche, élancée, persistante. Il n’y a pas que Petrus dans la vie. En tout cas, c’est une grande bouteille. « Jean-Claude Berrouet qui est un des grands œnologues de ce siècle fait des vins de fin de bouche » précise justement Michel Bettane.
Il truffe noblement avec des notes épicées, légèrement fumées. Beaucoup de noblesse et de raffinement dans l’expression. Très belle ligne en bouche, élancée, persistante. Il n’y a pas que Petrus dans la vie. En tout cas, c’est une grande bouteille. « Jean-Claude Berrouet qui est un des grands œnologues de ce siècle fait des vins de fin de bouche » précise justement Michel Bettane.
Château Mouton-Rothschild 2005, Pauillac, France
Millésime-clé dans l’histoire de la propriété, 2005 est une grande réussite de Mouton. Encore sur la prise de bois, il est crémeux, balsamique et fruité dans son expression avec un corps admirable par son volume et sa trame et son développement.
Millésime-clé dans l’histoire de la propriété, 2005 est une grande réussite de Mouton. Encore sur la prise de bois, il est crémeux, balsamique et fruité dans son expression avec un corps admirable par son volume et sa trame et son développement.
8 Comments
Pina Bausch ne nous émerveillera plus
Et pas Zimerman pour Chopin?
Je profite pour faire une page de pub pour un grand pianiste(qui n’est pas très phonogénique je dirais :o)) Ivan Moravec.
Je savais pas que l’Apicius avait une sommelière aussi charmante!
See you later, Pina…
http://www.youtube.com/watch?v=Y...
Chateau Trotanoy, un vin tres souvent envoutant et si elegant.
de la pure soie en ce qui concerne sa texture.
J’ADORE et peut etre mon preferé de tout ce que vinifiait Mr Berrouet.
Montevetrano aussi est une pure merveille a produire des emotions et a stimuler les cellules grises.
Les repas vins et fromages dans le "carnotzet" de Bernard Antony. Légendaires ! Des moments de gastro-bonheur d’une convivialité inouïe.
Il a bonne mine Bernard, tant mieux, ça fait plaisir à voir.
Laurent
Je me vois au fond de la photo de la degustation bordelaise de Italissima.
J’ai également beaucoup apprecié le san Leonardo 2001 (et pas vraiment le Sassicaia 1998, mais j’ai du mal à apprecier les Sassicaia des dernières dix années, j’ai l’impression qu’il a un peu perdu le chemin), le Trotanoy 2000 (d’une telle rondeur et perfection que la seule critique serait qu’il lui manquent des angles..) et le Mouton Rothschild 2005 (tellement prêt qu’on a du mal à le croire si jeune).
http://www.paris-bistro.com/cult...
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