Une flûte de champagne à la main, j’admire tout ce petit monde bien ordonné attendant son tour devant le somptueux buffet d’inspiration méditerranéenne. Le jour décline doucement et cet instant vibre d’une intensité et d’une chaleur particulière. Même le Salève, pourtant entaillé de cicatrices monumentales, est beau vu d’ici, de tout près, nimbé de cette chaude lumière de juin… Et, un peu plus tard, lorsque la nuit est tombée, vient le moment de goûter au chianti de La Massa et au robuste Brunello de Montalcino de Camigliano, bien buriné par le terroi : un plaisir épicé, intense, un peu sauvage dont je vous épargne la description pour un moment unique qui nous emmène vers d’improbables frontières, celles de la physique quantique : le fils de notre hôte vient d’obtenir son doctorat en physique avec un travail sur « la non-localité en physique quantique. » Gorgé de ces vins solaires, j’écoute ce brillant jeune homme dévider le fil de ses concepts, le problème des variables cachées, l’intrication et les problèmes qu’elle pose avec la relativité restreinte. Bon, je vais m’arrêter ici car vous allez me dire que je fais l' intéressant. J’aimerais bien comprendre toutefois comment l’hypothétique chat de Schrödinger est à la fois vivant dans un monde et mort dans un autre. J’ai toute la nuit pour y penser et, peut-être, une partie de la journée de demain…
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