Nous sommes venus ici pour humer distraitement les parfums de l’histoire avant un voyage plus approfondi.
En attendant d’aller fouler l’herbe sacrée de la clairière du Rütli, à un tir d'arbalète d’ici, j’ai suivi le conseil d’un ami qui vit sur la montagne des anges. Celui-ci m’a prédit le bonheur dans ce restaurant situé au-dessus de Steinen. Aurait-il pu se tromper ?
En attendant d’aller fouler l’herbe sacrée de la clairière du Rütli, à un tir d'arbalète d’ici, j’ai suivi le conseil d’un ami qui vit sur la montagne des anges. Celui-ci m’a prédit le bonheur dans ce restaurant situé au-dessus de Steinen. Aurait-il pu se tromper ?
Le restaurant s’appelle Adelboden et s’accroche à la pente au milieu des vaches flegmatiques. On débouche sur une cour de ferme où s’active le frère du chef, distillateur réputé. Une cargaison de coings attend l’alchimie qui en exprimera l’essence éthérée.
Ruth et Franz Wiget, restaurant Adelboden.
La première impression ne trompe pas. Dans la liste des restaurants improbables dont, un jour peut-être, je dresserai l’inventaire, celui-ci mérite de figurer en bonne place. Je parie même que même Pascal Henry ne l’a pas encore visité !
Deux salles, basses de plafond, dans leur « jus », aux boiseries sobres et des tables rondes aux nappes damassées. Sobriété et élégance. Le genre de restaurant où l’on rêverait presque d’arriver stressé par la Bourse, exténué par un long voyage, pour en repartir, des années plus tard, revigoré, réenchanté presque, avec un regard neuf sur les êtres et les choses, le temps qui n’a pas passé.
Deux salles, basses de plafond, dans leur « jus », aux boiseries sobres et des tables rondes aux nappes damassées. Sobriété et élégance. Le genre de restaurant où l’on rêverait presque d’arriver stressé par la Bourse, exténué par un long voyage, pour en repartir, des années plus tard, revigoré, réenchanté presque, avec un regard neuf sur les êtres et les choses, le temps qui n’a pas passé.
Impression presque étrange, on s’attend à découvrir une cuisine terrienne, alpestre, intemporelle : pourtant, passé le nostalgique lard fumé local servi à l’apéritif et dont on se taille quelques lichettes tellement c’est bon, on découvre une cuisine moderne, précise, sans décalage horaire.
Edelfische und Meeresfrüchte im leicht gebundenem Safranfumet
La variation sur les nobles poissons (turbot, cabillaud et thon) et les fruits de mer (crevette et moule) surprend à ces hauteurs, si loin de la mer mais les produits sont de première fraîcheur et l’ensemble est redoutablement bien exécuté. Concision, rigueur et équilibre. Et que dire de cette petite bouillabaisse en gelée, légèrement pimentée, servie en contrepoint, sinon qu’elle davantage qu’une petite chose que l’on touillerait discrètement ! Un vrai concentré de saveurs qui rappelle un Passédat.
Rosa gebratener Rücken vom Ybriger Berglamm mit Kartoffelmillefeuille und Oliventapenade
L’agneau d’Ybrig, cuit rosé, nous ramènera vite sur terre. Puissant, parfumé, il est servi dans ses sucs, un jus concentré et une faribole mousseuse inutile : c’est sûr, ce broutard a connu les herbes de montagne. Avec un Blauburgunder 2007 Sélection de Daniel Marugg, sûr qu’on ne s’est pas ennuyé. Carte des vins classique, sans grande surprise.
Pavé mit Zwetschgen, ZitronenQuark und Hasselnussglacé
Dehors le paysage, sublime, avait certes des langueurs monotones mais pourquoi abandonner ce rêve ? Nous avions encore le dessert à savourer.
L’ami d’Engelberg ne s’était pas trompé.
Schwytz, Haus Bethlehem (1287) et le Grosser Mythen.
Nous aurions pu passer encore une éternité à contempler le camaïeu de ses frondaisons, bavardant sur le nom des deux montagnes proches (Grosser Mythen und Kleiner Mythen) avant de redescendre en direction de Schwytz…
D’ailleurs qui vous dit que nous ne l’avons pas fait ?
Le restaurant Adelboden Franz und Ruth Wiget 6422 Steinen-Schwyz Telefon 041 832 12 42 reservation@wiget-adelboden.ch
Pour l’anecdote, ajoutons que l’Adelboden a deux macarons au Guide rouge, tout de même !
Pour l’anecdote, ajoutons que l’Adelboden a deux macarons au Guide rouge, tout de même !
2 Comments
Dans cette clairière mythique de Rütli, airais-tu croisé l’âme de Guillaume Tell vagabondant dans ces prairies merveilleuses?
En quelques lignes et quelques images, tu nous donnes vraiment envie de découvrir ce petit coin de paradis.
Merci, Jacques pour ce partage.
Michel.
Cher Jacques,
Se retrouver plongé dans ce décor alpestre féérique au coeur de cette Suisse primitive grâce à vos pérégrinations gourmandes et constater avec stupeur que cette cuisine ne correspond pas du tout avec la magie des lieux.
De la gastronomie bien exécutée certes,mais trop citadine trop marquée par les diktats des critiques gastronomiques.
Un cruel manque d’audace,d’enracinement.Moi qui milite pour une cuisine identitaire ou pour le moins identifiable,je ne suis pas emballé par cette adresse.