Willy Ronis nous lègue une œuvre émouvante, forte d’une myriade d’états de grâce, pour reprendre un titre suggéré qu'il avait lui-même suggéré pour son ami Gérard Uferas.
En font partie ces Nues, bouleversantes et – on le devine – parfois bouleversées, oubliées pendant longtemps au fond d’un tiroir, ainsi que tous ces autres instants saisis au vol : le Paris populaire, les métiers, les travailleurs, les piquets de grève, les perspectives, les venelles sombres, les péniches, les séparations, l’enfance, les rêveries, le temps suspendu, autant de scènes où s’est tissé une partie de notre imaginaire et qui continuent de façonner notre manière de percevoir le réel.
Vigneron girondin. Photo Willy Ronis.
C’est en peintre, attentif à la lumière, à la perspective et à la composition que Willy Ronis a vu le monde, est allé, selon sa formule, au-devant de ses rêves.
Rue Laurence Savart 1948. Photo Willy Ronnis
J’aime beaucoup cette pensée de Michel Tournier selon laquelle « la photographie promeut le réel au niveau du rêve, elle métamorphose un objet réel en son propre mythe. » Toute l’œuvre de Ronis peut être lue à travers cette approche.
La rétrospective organisée cet été en l’église Ste-Anne lors des Rencontres d’Arles fut la dernière. Je garde ce souvenir d’un enchantement, d’un rêve partagé qui ne nous emprisonne pas.
8 Comments
Grand Jacques :
J’ai une bonne nouvelle pour toi : le trop discret Peter Knaup sera avec nous au Davoz.Nostalgie de Singapore au Raffles !
Certes, il aura du mal à rendre beau le Dr Bonobo, mais il me l’a promis : il fera tout son possible 🙂
Je bachote dans les parages http://www.youtube.com/watch?v=F...
http://www.youtube.com/watch?v=F...
Quand je trainais mes sandales à Singapour, le Raffles que longeait le Queen Elizabeth Walk était encore au bord de la mer, les images des voyageurs illustres qui l’avaient fréquenté n’étaient pas encore effacées…La vieille ville chinoise était encore intacte, les promoteurs n’avaient pas encore sévi. C’était avant le temps du mexicain.
Nos maîtres en photographie s’appelaient Henri Cartier-Bresson, Isis, Robert Doisneau et Willy Ronis…Le seul mexicain dont on avait entendu parler se nommait Manuel Alvarez Bravo
François, je me réjouis de revoir Peter Knaup à cette occasion. Effectivement, il va avoir de la peine avec Dr B. mais, heureusement, Photoshop permet de gommer bien des protubérences !
Armand, connaissais-tu personnellement Willy Ronis ?
Je l’ai croisé de temps en temps. Il avait photographié les endroits de Paris que j’aime. Par contre c’était un grand ami de Gérard Uféras.
Comme nous ne sommes pas tous sensés savoir qui est ce Monsieur Uféras : voir :
http://www.gerarduferas.com/gera...
Ahlala ! Si j’étais point là, qu’est ce qu’on serait ignares de tant de belles choses !