Quelques heures plus tard, un participant (assidu à nos soirées) disait avoir assisté, avec cette verticale de Frédéric Emile, à la plus belle dégustation du Club cette année ! C’est subjectif, ça fait toujours plaisir mais il reste encore quelques soirées, dont celle de ce soir…
François Mauss dans ses grandes œuvres !
En effet, pendant que certains arpentent, fourchette à la main et « crachat » à la boutonnière, la Muraille de Chine, se délectant de la cuisine transposée de Guy Savoy, s’égayant le palais de château Margaux, nous recevions le volubile et enthousiaste François Wilhelm de la maison Trimbach pour une passionnante verticale de Frédéric Emile.
Quelques données techniques concernant la Cuvée Frédéric Emile : celle-ci est issue de deux crus différents, le Geisberg et l’Osterberg. Les deux parcelles représentent une surface de 5 ha avec un vignoble de 50 ans d’âge moyen (les plus vieilles vignes datent de 1953). La cuvée Frédéric Emile a été proposée pour la première fois en 1964, avant la création des Grands Crus. Le rendement moyen est de 45 hl/ha. Vendanges à maturité physiologique avec la volonté de vinifier en sec (les sucres varient entre 1 et 4 g). Voir également ici.
Les vins
2005 Le nez est encore un peu dans les limbes mais le corps laisse apparaître un vin complet, enjoué, très rond cette année là, soyeux, prometteur. On comprend pourquoi la maison les garde avant de les mettre en marché. (Notes de dégustation de N. Herbin)
2004 Nez droit, très pur, avec un côté fougère, citron. Belle entrée en bouche, précise. Evolution sur un corps noble, déjà très approchable maintenant.
Le pirate de la soirée : Clos Ste-Hune 2004
Mûr, puissant, très « pierre à fusil », concentré, on retrouve les notes du Frédéric Emile de la même année en bouche mais ici c'est davantage plein, profond, bouche très puissante, grasse et salée, acidité fondue dans le corps, vin fuselé. Excellent.. (Notes de dégustation de N. Herbin)
Mûr, puissant, très « pierre à fusil », concentré, on retrouve les notes du Frédéric Emile de la même année en bouche mais ici c'est davantage plein, profond, bouche très puissante, grasse et salée, acidité fondue dans le corps, vin fuselé. Excellent.. (Notes de dégustation de N. Herbin)
2002 Robe à reflets dorés. Belles notes florales, fleurs blanches. Corps assez ample, avec une texture et une richesse inhabituelles. Finale superbe. Beaucoup de caractère.
2001 Superbe nez, de la fraîcheur, légère touche de fruits exotiques, orange confite. Corps d’une grande noblesse, précis, ciselé : il est magique par sa présence, sa tension et son style. Très belle persistance. Beaucoup d’extrait sec. Grand vin !
2001 Vendanges tardives (dégusté à la fin) : superbe complexité aromatique, notes de fruits secs, de nougat, de miel. Corps somptueux, fastueux et tonique, sans lourdeur, la liqueur est emmenée par une vivacité radieuse. Il entre en bouche comme un mœlleux et finit sur la droiture et le tranchant d’un sec !
2000 Nez formé, assez exubérant, notes minérales, citron, agrumes, caractère confit. Puissant mais n’accède pas à la finesse des meilleurs. Magnifique richesse de constitution. Il est ample, sans lourdeur, d’une tenue remarquable. Plus dense, plus large que le 1999, mais moins stylé !
1999 Remarquable par sa finesse et sa complexité, notes florales d’une grande beauté avec une touche miellée. Elancé, longiligne, il déploie une finale impressionnante.
Gianni Fabrizio (venu tout exprès de Turin) : un fervent ami des grands rieslings.
1997 Un peu de réduction, moins de charme aromatique que les précédents. Attaque large et opulente. Il est rond, parfait à boire aujourd’hui.
1996 La robe est curieusement plus évoluée ici que sur le 1995. Nez miellé, sur des notes de fleurs sèches, qui manque un peu de précision (peut-être est-ce la bouteille ?). Corps un peu dissocié, à la fois ample, légèrement confit dans ses saveurs et finissant un peu effilé.
1995 Nez très fin, avec beaucoup de profondeur aromatique. La noblesse du riesling sur grand terroir. Le corps est au diapason : stylé, élancé, il se déploie, énergique, autour d’une ligne tendue, et avance sans heurts vers une finale tendue.
1993 Robe à reflets légèrement dorés. Notes de pain d’épices, d’agrumes ; touche minérale. Belle entrée en bouche, souple, savoureux, il termine sur de fins amers et des notes épicées. Moyennement complexe mais de belle tenue.
1990 Belle robe à reflets dorés. Nez cristallin, très pur. Zeste de citron, mûr et frais à la fois. Superbe entrée en bouche, tonique, ciselée, notes hespéridées, minéral, magnifique développement, très belle trame et finale épanouie qui fuse longtemps. Grand vin !
1989 Un peu plus d’opulence au nez que sur le 1990 mais moins de précision et d’élégance dans l’éventail aromatique. Notes intenses de fruits confits. Il est savoureux, doté d’une belle chair, avec de la tonicité mais moins précis, moins uni, que le 1990.
1985 Une réussite significative. Le vin a magnifiquement traversé les années. Nez très pur, qui s’ouvre sur un profil fleuri et joyeux. Même s’il n’a pas tout à fait le fond et l’extrait sec des meilleurs millésimes, il s’en rapproche toutefois par son élégance naturelle et sa finesse.
1983 Nez de fruits secs, caractère confit, note truffée, hydro-carbure. Superbe volume, ample, riche mais sans aucune lourdeur, il a conservé une minéralité aérienne. Remarquable tenue.
Merci à François Wilhelm, chantre inspiré de l’Alsace et la maison Trimbach d’avoir magnifiquement animé cette belle soirée !
5 Comments
Nietsche et le riesling FE: nous sommes au niveau de la haute exigence qui aurait pu s’ incarner dans la cuvée spéciale 2001 du 375 ème anniversaire, curieusement absente.
Pour moi un des plus grands sinon le plus grand FE de ces dernières années.
Absence " intempestive " … dans l’esprit de la maison Trimbach
Ceci dit: superbe verticale
Je regrette de n’avoir pu être là 🙁
Quelle série impériale !
Très beaux FE 2002, 2001, 2000, 1989, 1988 (pour les meilleures bouteilles de chaque millésime car il y a eu des bas aussi, bouteille trop jeune ? bouteile pas top ?).
Et un superbe et endurant FE 1979 bu au domaine fin 2003.
Beaucoup aimé FE VT 1990 chez Roellinger (il y a 4 ou 5 ans déjà).
Une certaine manière de composer avec le sucre résiduel.
Là, ça coûtera un max au Franzele d’avoir fait cela en profitant honteusement de mon absence 🙂
Bon, c’est vrai qu’il aurtait fallu doubler le nombre des topettes.
Quelle belle session ! Et ce 2002 qui est si beau en ce moment !
Otez moi d’un doute : toutes les bouteilles ont été sérieusement séchées ?
Toute autre situation eût été criminelle !
Le Franzele ! Toute une époque ! Traction avant, blazer de belle coupe, coqueluche chez Haeberlin où il m’a si bien appris le grand Corton Charlemagne de l’époque, celui de la Maison Latour. Et Haut-Brion blanc ! Et les cigares havatampa (bon, je sais, une erreur de jeunesse).
En fait, le Franzele était le Rubirosa de l’Alsace. Il y avait lui, personne et puis les autres.
Quand il arrivait en retard (très, très régulièrement) au cours de droit consti, le prof s’arrêtait, le saluait, lui laissait le temps de s’installer, et il reprenait son cours ! Toute une époque je vous dis !
Jacques,
Charvin a déçu dans notre verticale …
Pression atmosphérique : 1013 hpa – temps pluvieux – vent modéré – 1/8ème de lune montante – sensations de dégustation : moyennes.
BAMA a beaucoup plus …
Pression atmosphérique : 1015 hpa – très beau temps – vent nul – 1/4 de lune montante – sensations de dégustation : excellentes.
Pas tjs goûté FE 2001 au top.