Bon, pour le reste, pour toutes les autres précisions techniques, vous pourrez bientôt consulter sur notre site www.cavesa (il va changer, eh oui !) un pdf du Guide Spécial Piémont, devenu collector et introuvable, après tout ce temps.
Barolo Bricco Fiasco 1996, Azelia
Ce cru est situé sur la commune de Castiglione Faletto.
Notes de boisé fumé, goudron, épices. Ensemble riche, suave, avec un cœur de bouche aux nuances tactiles onctueuses. Style solaire, généreux, opulent.
Barolo Cascina Francia 1993, Giacomo Conterno
Terroir de Serralunga. On est ici dans le grand classicisme. 4 à 5 ans d’élevage en foudres. Malgré les limites du millésime, le vin constitue une belle surprise. Nez réservé, nuances de fruits et d’épices.Très belle personnalité aromatique à l’aération, arômes bien définis. La bouche est vraiment belle, c'est le charme d'une année difficile bien réussie. Finale en fraîcheur et en sapidité.
Barolo La Serra 1990, Marcarini
Ce terroir de La Morra figure parmi les plus réputés. On retrouve tout l’équilibre du millésime dans ce vin aux tannins ciselés et à la finale expressive.
Barolo 1989 Josetta Saffirio
Terroir de Monforte d’Alba. La carrière de Josetta Saffirio est celle qui forge les légendes. De 1985 à 1991, elle a produit des vins qui ont attiré l’attention des critiques sur sa production confidentielle (600 bt pour ce 1989). Puis elle a mis ses vignes en location et s’est consacrée à son enseignement d’œnologie. Récemment, assistée par sa fille Sara, elle a repris le flambeau. Sûr qu’on va en reparler.
Ce 1989 était un peu un vin de garage avant la lettre. Il se présente aujourd’hui sur des notes mentholées et réglisses. Corps souple et volumineux avec un tannin bien fondu. Très bon, même s’il porte un peu les stigmates d’un excès de bois.
Barolo Vigneto Margheria 1989, Massolino
Terroir de Serralunga. Notes de fleurs sèches, de cuir, de menthe poivrée. La bouche est dense et soyeuse et le vin ne manque pas de personnalité. Il finit droit, explosif, avec un tannin ferme. Encore quelques années de garde devant lui.
Barolo Cannubi Boschis 1988, Sandrone
Terroir de Barolo. On retrouve le style inimitable de Sandrone. Nez poudré, qui a besoin d’un peu de temps pour s’ouvrir. Corps nuancé avec un velouté de texture impressionnant. Il finit sur des notes truffées et réglisses. Suave, fondant, c’est un vin quasi irrésistible.
Terroir de Treiso, le cru s’appelle Manzola. Dans une année plutôt difficile, ce vin constitue une bonne surprise. Floral et épicé, il déploie un corps élancé, svelte, sur un joli tannin frais et croquant.
Barbaresco Martinenga Camp Gros 1986, Tenuta Cisa Asinari – Marchesi di Grésy
Selon Gianni Frabrizio, il s’agit là d’un millésime un peu sous-estimé. Le terroir est situé sous le Rabajà et le vin étonne par sa complexité, ses notes de rose, de pivoine et de réséda. Le corps est noblement texturé et se densifie progressivement en bouche sur une finale d’une belle tenue, presque exotique.
Barbaresco 1985, Gaja
Frappant de voir que, sur le plan de la couleur, celle-ci est beaucoup moins évoluée que sur d’autres vins jeunes. Nez précis, d’une belle intensité, notes de graphite, fruits noirs, empreinte boisée et balsamique, touche de poivron noble. Le corps est dense, articulé avec une grande précision et finale encore pleine d’énergie. L’exemple avant la lettre d’un Barbaresco moderne et l’illustration de la superbe aptitude au vieillissement des vins de Gaja.
Ont été également dégustés ce soir-là…
Barolo Riserva 1982, Fontanafredda
Le seul château de Barolo, domaine historique. Un vin assez tendu mais sans raffinement.
Notes animales. Corps puissant, généreux. Bien fait. Style traditionnel.
Malheureusement, les deux bouteilles ouvertes n'ont pas permis de se faire une idée transcendante du cru.
Fumé, épicé, notes minérales, superbe tension en bouche et grande droiture d’expression. Il finit énergique, minéral, avec une grande fraîcheur. Impressionnant et l'illustration qu'un grand Gattinara peut se positionner sans problème parmi les meilleurs vins du Piémont !
Très classique, notes de fraise épicée encore présentes, pivoine, magnifique ampleur. C’est ce qu’on peut attendre d’un grand Barolo arrivé à son apogée !
59 Comments
Merci Jacques pour cette évocation des "frères amis" qui me sont chers. Je crois que nul ne peut les découvrir in-situ sans être instantanément bouleversé par la beauté des lieux où ils naissent.
Cette beauté ne se fige pas dans le paysage, elle navigue, dans l’air du temps ; de personnages en collines, de rencontres en chocs sensoriels. Le Piémont est un monde à lui seul. Dire qu’il y a si peu, il était sorti des radars …
Ca me rappelle étrangement quelque chose de plus proche.
Merci en effet pour cette plongée (les paysages ressemblent un peu à ceux des monts du Beaujolais).
Cela dit, jamais bu de nebbiolo primeur (mais cela existe peut-être).
Superbe Giacomo Conterno Cascina Francia 96 et cuvée normale 96 aussi.
Mes acolytes ont très bien jugé cette cuvée sur 1997 et 1998 également.
Chers mais grands vins sur Barbaresco Gaja Sori san Lorenzo 1995 et Langhe Sperss 1994.
Vraiment conquis également par une superbe expression de nebbiolo :
Giuseppe Rinaldi « Cannubis-San-Lorenzo/Ravera » 1999
Moins convaincu par ces styles plus modernes :
Voerzio Brunate 1997
Sandrone Cannubi Boschis 1999
Pas du tout aimé Marcarini La Serra 1996 (bouche décharnée, tannins secs – bouteille HS ?).
Pas du tout aimé non plus Marcarini brunate 95.
" (les paysages ressemblent un peu à ceux des monts du Beaujolais) "
C’est pas moi qui l’ai dit ; et au delà des paysages, qq chose dans l’histoire, les méthodes, les expressions et l’âme surtout. Certains vont se réveiller dans dix ans avec un Piémont à leur porte … 😉
ps : Laurent, arrêtez voir avec cette histoire de primeurs … On s’en cogne !
Paul,
Vous avez raison, parlons plutôt du dolcetto et de la barbera (on reparlera de la commercialisation des vins et de la conception du produit une autre fois).
Le goût de truffe blanche dans le vin est un indice très intéressant (c’est vrai aussi, différemment, pour la melanosporum vers Jurançon).
Côté découpage du piémont, proximité organoleptique, je pense aussi aux coteaux bourguignons.
Laurentg, je comprends aisement que le style Voerzio ne t’est pas plus mais dire de Sandrone Cannubi Boschis 1999 qu’il est moderne, la je peine un peu.
ne pense tu pas qu’il y a plus moderne avant lui, dans les noms que tu as cité ou surement degusté ?
mis a part cela, je trouve le Voerzio Brunate grandiose et plus encore dans un grand millesime comme 1997
salutations a tous,
F.
Fredi,
Trouvé le vin de Sandrone boisé (un cr l’a comparé à un vin de Dugat-Py).
Tu trouveras 4 dégustations, sur 2003, 2005, 2009 et 2010, de ce 100/100 ici : http://www.invinoveritastoulouse...
Nous en reparlerons peut-être sur tes terres au Printemps. 🙂
97 grand ? pas si sûr si l’on recherche la fraîcheur !
Grand pour la critique certainement !
Ca part un peu trop en tous sens pour avoir une discussion ! Barbera, dolcetto ? Aromatique ? Pédologie ? Il va falloir choisir Laurent …
Allez, disons arômes ! La truffe blanche, je n’y crois que moyennement comme indice. Je ne trouve déjà pas que ce soit une caractéristique très fréquente (plutôt une autosuggestion ?) mais en plus ce n’est pas toujours, à mon sens, très noble. Il faut dire que je ne suis pas un grand fan de son côté alliacé voire caoutchouc.
Le balsamique (réglisse, menthe, goudron) de Neive, le kirch "morgonesque" de La Morra, les épices et le tabac de Monforte, la pastèque(?) sur Treiso (impression personnelle) … Là, oui ! Après les textures sont très variées aussi.
Le puzzle est bien complexe, comme d’habitude.
Paul,
Complexe, en effet …
Et les arômes évoluent avec l’âge.
Curieux projet que de tenter de décrire l’indicible ! 🙂
Et puis c’est vrai que le manseng moelleux est alliacé et sent le fruit de la passion.
Je parle d’arômes identifiés comme fréquents sur ces terroirs, pas des arômes variétaux d’évolution. Et puis, je ne tente en rien de décrire l’indicible de façon péremptoire … Je discutais.
Bref, tout ça pour dire que la trajectoire du Piémont en phoenix renaissant vers les sommets ; ces gens généreux et inspirés, toujours humains au possible et amants de leurs terres, je trouve cela inspirant et profondément plein d’espoir.
Paul,
Pour moi, les arômes variétaux sont plutôt des arômes primaires/secondaires.
Je trouve personnellement pas mal de réglisse et d’amande fraîche dans les vins de cette région (rien de péremptoire non plus dans cette analyse, d’autant moins que vous semblez bien connaître ces territoires).
Je connais peu ces vins transalpins mais j’ai beaucoup de respect pour leur histoire, leur rigueur (qui peut parfois me surprendre, voire me déplaire, en raison de tannins virulents et d’une acidité marquée).
Ce sont des amis connaisseurs qui m’y initient peu à peu, car les terroirs et les styles sont nombreux.
Je suis moins admiratif des vins du Priorat, par ex, ou du Chili.
Côté Barolo, peut-on vraiment parler de renaissance ?
Laurentg :
Ceux qui fréquentent le Piémont depuis des années avec un coeur, un esprit et des yeux grands ouverts termineront toujours à dépasser les simples analyses qu’on fait ailleurs… et deviennent trop souvent des incompris.
C’est le Grand Jacques qui m’a appris cela à mes débuts piémontais. Probablement la seule, l’unique région où on est capable de développper une superbe mauvaise foi pour défendre nos potes. Dur à avaler, hein ? Mais si vrai !
C’est comme pour Apple : si un jour Stve Jobs demandent à ses clients historiques de lui verser en don € 1.000 chacun, il rentrera subito près d’un milliard d’euros : ça encore, vous les pécéistes, vous ne pouvez pas comprendre.
Bon, c’est clair : pas touche au Piémont. Se rappeler qu’on a des "amis siciliens grand manteau" :-).
Maintenant, on laissera toujours les "takis" à raconter ce qu’ils veulent : c’est qu’one est aussi humains 🙂
François,
Es-tu d’accord avec moi pour dire que ces vins méritent un apprentissage ?
Je peux donc toucher au Priorat ?
Ben voyons : comme tous les vins, cela me semble évident ! Etrange question ?
Mais quel rapport avec le Priorat ? Que c’est une région comme le Piémont ? oui, par certains côtés que m’ a fait découvrir là encore le Grand jacques. Mais s’il y a des similitudes d’environnement entre Priorat et Piémont, historiquement, culturellement, c’est quand même le jour et la nuit, non ?
Où tu nous emmènes là ? T’as fait l’X ou Centrale ? 🙂
Ni l’une ni l’autre, François.
Bien plus modeste (mais pas Fleury-Mérogis.
J’ai du mal m’exprimer (rater mon grand oral). 🙂
Je veux dire qu’il me semble particulièrement difficile de boire du barolo, qui est vin vin austère, tannique, acide, de longue garde.
Le piémont italien a une hisotire bien différente de celle de Priorat ou de la Ribera.
Impressionants les remarques apodictiques des initiés – tour les autres sont des ignorants, bien sûr…
Mais revenons au commentaire bien étonnant de Jacques sur le Barbaresco 1985 de Gaja:
"Frappant de voir … la couleur … beaucoup moins évoluée… (des)notes de graphite, fruits noirs, empreinte boisée et balsamique, touche de poivron noble".
Tout cela ne nous rappelle malheureusement – ou "Darmagi" comme dit en dialecte piémontais – pas forcément le Nebbiolo, mais bien un autre cépage. Hélas, c’est probablement dû au terroir mythique…
Bendicht,
C’est moi l’ignorant, sur ce mot apodictique aussi ! (il est joli en tout cas).
Intéressant votre retour sur cette (presque) description de cabernet.
Bendicht, prendre en tout cas mes remarques comme autant assertoriques qu’elles peuvent être ! Rien de péremptoire je n’aime pas ça …
Pour le cabernet, c’est évident qu’il semble dominer ici. Darmagi, certes ; il a d’ailleurs été exclu de l’assemblage "Pin" de La Spinetta pour sa propension à prendre trop de place au vieillissement.
Concernant le cabernet, ces interprétations sont évidemment tentantes, Bendicht mais je me garderais bien, à partir de ce qui peut être considéré comme un double indice de tirer des conclusions trop hâtives ! Et, après tout, je connais un grand terroir de Bourgogne, où, en vin jeune, on peut trouver un rappel de noble poivron. Et pourtant, Dieu sait qu’il n’y a pas de cabernet. Quant à la couleur, c’est une constance dans les vins de Gaja, liée sans doute à sa technique de vinification et, peut-être aussi, au matériel végétal : la couleur y est mieux fixée et évolue plus lentement que dans la majorité de la production de la région.
Punaise, ca chauffe par ici.
Laurentg, bien sur que tu as le droit de toucher au Priorat, on s’en occupera au printemps.
et je suis sur que nous aurons droit a des surprises en tout genre.
il me semble que chaque region a son histoire mais il faut avouer que François a raison, ces collines Piemontaises abritent de grands messieurs au facteur humain élevé.
j’aimerais trop souvent en avoir un dixieme dans mon village, mais que nenni.
personnellement, je m’estime addict de la fraicheur et j’avais de tres bons souvenirs sur 97, mais je ne demande qu’a remettre sur table quelques flacons pour voir si ce millesime est toujours aussi grand ou pas.
la derniere fois que j’ai dégusté le Cannubi de Sandrone, je l’avais trouvé magnifique et je te promets que je suis pas un amateur de planches.
c’est vrai que Gaja est un style a part entiere.
salutations a tous
LaurentG a écrit : "Je veux dire qu’il me semble particulièrement difficile de boire du barolo, qui est vin austère, tannique, acide, de longue garde."
Laurent, je crois que la réalité est plus nuancée… et multiple ! Le barolo c’est une galaxie à lui tout seul, un bout d’histoire, un monde.
Découvert hier avec Jacques un nouveau domaine du Haut Piémont, sur les DOC Lessona et Bramaterra, qui viendra peut être agrandir notre gamme prochainement.
Car bien se rappeler qu’au delà des Langhe, il y a mille richesses en Piémont !
Vivement la prochaine verticale d’Antoniolo, un tout grand domaine qui mettra des étoiles dans les yeux du père Mauss le jour où ce dernier trempera ses lèvres dans un vieil Osso San Grato…
😉
Tout a fait d’accord Nicolas, le Piemont c’est bien plus.
au fait, si tu veux attirer François, propose lui plutot de tremper ces levres dans un delicieux Osso Bucco avec ce vin.
Bendicht,
Et si vous étiez plus explicite ?
Nicolas,
5/5
Fredi,
5/5 🙂
Cela ne chauffe pas, on discute avec passion.
Pour le Cannubi 97, je veux bien essayer une 5ème fois.
j’ai goûté pas mal de nebbiolo et sangiovese 97 bien riches, opulents. Cela dit, si on les aligne à côté des grenache et carignan de ta région, il y a encore de la marge, non ?
Paul,
Pin 96 m’a bluffé (25 CS, 25 barbera). trouvé le CS parfaitement au service du vin.
Jacques,
Moi aussi, j’ai trouvé un vin de Gaja très bordelais (margalien en l’occurrence) : il s’agit de Sperss 94.
Pour Sori San Lorenzo, on reste très transalpin :
Nez racé et profond (prune, d’amande, de violette, de cerise. Belles inflexions empyreumatiques (goudron, tabac) et minérales. Bouche serrée, hiératique (l’ossature de cette cuvée est très conséquente), promise à une longue garde. L’acidité soutient parfaitement ce vin impérieux, profond, persistant, pas si austère que cela au final.
Laurentg, donc cela indique une difference de gout notable qu’il sera interessant de comparer au printemps, cela dit, 97 n’est pas l’année la plus opulente et riche pour le Piémont .
tout le monde sait parfaitement que certaines regions et le Priorat en premier, produit des vins opulents qui plaisent a certains, comme je te le disais dans une discution lointaine, j’en suis pas fan du tout.
il est clair que meme si une grande partie des consomateurs aime ce style, je prefere produire des vins plus delicats, quitte a sortir du style de la D.O.
Jacques te le dira facilement te le dira facilement que certains producteurs de ces collines schisteuses, font depuis un moment des nectars plus frais et elegant.
d’accord avec toi, Sori San Lorenzo tres stylé et puissant, bien que le derniere fois il ne m’avait pas convencu, j’ai vite changé d’idée depuis.
Bonne idée Fredi. François, Nico, on dit que l’Osso-Bucco, je m’en charge ? Vous amenez des munitions ? 🙂
Laurent, concernant 97, une année singulière a bien des égards en Piémont. Qq indications offertes par Andrea Sottimano.
Un début d’année froid et neigeux jusqu’à fin janvier puis une longue période sèche de février à mai ont favorisé de belles floraisons et nouaisons, un peu anticipées. Le mois de juin fut le plus pluvieux avec la moitié des précipitations annuelles, les baies ne se sont pas fait prier pour croître.
La fin de l’été a été marquée par des températures hautes certes, mais des pluies réparties en août de façon idéales ; la ventilation et les températures nocturnes peu élevées assurant de belles peaux a des raisins riches en précurseurs acides et en sucres. Un mois de septembre sec a terminé d’assurer des baies saines et parfaitement mures. Qq cas de maturités imparfaites ont été observés du fait de la chute des températures qui a pu les bloquer si les rendements étaient mal gérés.
(…)
(…)
Le millésime partage les vignerons en Piémont, ceux qui adorent et ceux qui rejettent son manque de classicisme. Sa richesse le rapproche de 2000 mais la comparaison est erronée, ce dernier possède toujours plus de souplesse et de fraîcheur.
Les deux écueils majeurs de 97 auront été le manque d’anticipation et l’excès de bois :
Manque d’anticipation des vendanges, à propos duquel Andrea jure pouvoir reconnaître tous les vins dont les fruits ont été récoltées à temps. Au delà le manque d’acidité n’équilibrait plus la richesse et le sucre des baies.
Concernant le bois, Andrea pense que les meilleurs 97 sont issus des cantine qui ont su réduire (ou qui n’utilisent pas) de bois neuf, qui marque considérablement plus le Nebbiolo en années chaudes.
Le millésime 97 est donc atypique, les amateurs du Piémont classique lui préfereront 96 et 99, plus austères mais les vins bien nés (une évidence) évoluent favorablement et révèlent une certaine fraîcheur en se patinant.
Pour finir un bon mot d’Andrea : "97 n’est pas pour les palais qui aiment le Barbaresco associal".
Paul,
Merci pour ces compléments détaillés.
Eu un peu de mal à comprendre ce vin :
Barbaresco – Azienda Sottimano – Barbaresco "Cottà" 2006
Qu’est-ce qu’un barbaresco asocial ?
Fredi,
Un exemple de Priorat frais (dans mes quelques repères) :
Josep Barcelo « Sola Classic 1777 » 2007
Mais que de vins lourds et brûlants dans ces contrées.
Une de nos dégustations de vins catalans avait ainsi conclu :
J’ai par ailleurs envie de tenter ici une approche « économico-sociologique » de ces vins. Elle reste bien superficielle mais m’a été soufflée par une historienne espagnole férue de vins et s’exprime dans 2 directions :
–> Les cuvées goûtées s’inscrivent dans le cadre d’un boom économique régional et représentent à leur manière une affirmation identitaire catalane intransigeante mais ne pouvant s’appuyer que sur un potentiel de terroirs intrinsèquement limité (contrairement à l’Italie, notamment)
–> La notoriété et les prix croissent pour des expressions « furieusement tendance », « m’as-tu-vu », débridées, correspondant à un public branché international de bobos, au pouvoir d’achat consolidé par l’essor des nouvelles technologies : l’oenophilie entre alors en résonance avec le prestige et l’épate et s’inscrit plus dans l’apparence que dans l’âme.
Y a-t-il prescription ? 🙂
Tout cela avec plein de guillemets bien entendu (je dis cela pour Bendicht qui n’a fait qu’une apparition fugace).
Pour commencer, je t’avoue n’etre qu’un simple terrestre sans hautes prétentions, qui se rapproche chaque jour de plus en plus de ces profondes racines paysannes avec plaisir mais avec des doutes et des exigences de faire bon tout en respectant les origines du lieu d’elaboration dans lesquels je travaille.
pour ne pas citer de noms car ainsi on aura tout le plaisir de voir in factum les resultats concrets, je me permet juste d’affirmer que la Catalogne est en plein changement depuis peu d’années ( l’Espagne aussi ) mais cela ce fait lentement.
j’aimerais pouvoir affirmer que la Catalogne et surtout le Priorat, re-trouve peu a peu ces marques et laisse de coté le chant de sirenes de ces tendances furieuses, tout comme il a été le cas pour beaucoup de pays et d’AOC.
bien qu’il y en a trop a notre gout, pas besoin d’aller au Priorat pour trouver des vins lourds, brulants ou concentrés, je t’en trouve facilement sur des appelations ou pays a climat continental ou atlantique .
je pense que la Catalogne offre autant de bons terroir que l’Italie, tout n’est que question de savoir les mettre en valeur.
concernant les prix, il y a pire non ?
une majorité de mes clients sont de simples amateurs éclairés qui ne sont pas branchés du tout et qui économisent pour s’offrir une ou deux bouteilles, des clients décus par des étiquettes prestigieuses et couteuse, ils viennent a nous car comme dans le Piemont ( ou ailleurs ), ils re-trouvent des valeurs humaines de vignerons.
Je viendrai, Fredi … 🙂
C’est fou comme je bois les paroles d’Andrea, cela correspond exactement aux 97 des Langhe que j’ai bus.
Illustration le lendemain de la dégustation narrée ici par Jacques avec un Bricco delle Viole 97 de l’ami Aldo (Vajra) dans la mouvance millésimaire si bien décrite : très mûr, souple, mais moins "piémontais" que d’habitude. En tout cas moins que sur des millésimes plus tempérés.
Après les premières dégustations, je me demande d’ailleurs si – dix ans après – les 2007 ne pourraient pas afficher à terme un profil se rapprochant des 1997.
A ce stade en tout cas, les 2006 goûtent plus frais et moins "généreux" (peu ou pas de cuvées avec des notes d’ambre et de fruits confits).
Wait and drink, time will tell…
Nicolas,
Goûté l’été dernier un Dolcetto d’Alba – G.D. Vajra – Dolcetto d’Alba "Coste & Fossati" 2006
Nez sûrmur (confiture de cerise, un peu comme en Vénétie, figue, pâte de coing), alcool sensible
Le commentaire précédent pour dire que nous avons évoqué Madiran sur ce vin, avec des notes d’éthanal, d’amande fraîche.
Madiran qui produit, comme Bordeaux, des vins de plus en plus capiteux.
Le piémont transalpin échappe-t-il à cette inflation ?
Coste e Fossati est un vin dont l’équilibre se juge sur la durée. Définitivement. Pour en avoir bu "quelques uns" que je te dis ça.
Et il n’en n’est pas du Dolcetto comme du Nebbiolo. Deux raisins très différents, ne serait ce qu’en terme d’acidités inhérentes au variétal du cépage lui même.
Jadis, le Dolcetto était mangé pour lui même, en guise de raisin de table, avant que les sélections modernes de ces mêmes raisins de table n’apparaissent. Esssaie de faire de même avec du nebbiolo ! Tu comprendras alors que les équilibres et perceptions soient différents.
De mémoire, la sélection massale utilisée pour le Coste e Fossati est particulière, moins vigoureuse que d’autres sélections, et développée afin de produire de vrais dolcetto de garde.
Aldo est – et a été – précurseur sur mille choses en Piémont : le fût (il en est revenu), jadis le riesling, aujourd’hui le pinot, le développement de sélections massales spécifiques, la mise en avant de cépages ancestraux, etc.
Il faudra un jour qu’on lui rende l’hommage qui lui est du ! Et la nouvelle génération qui arrive au domaine a en plus de la suite dans les idées…
Jacques: Merci pour ta réponse concise au sujet du Cabernet – pourtant il m’en reste un petit doute. Au moins Angelo était dans les années un admirateur avoué des Bordeaux. D’ailleurs: un Pinot au poivron – Dieu sait que ce n’est pas forcément une bénition pour ce magnifique cépage!
Laurent: Il y a bien d’autres qui déployent leurs théories – donc nécessaire d’ajouter grande chose – sauf que je ne puis que seconder Nicolas dans ses obervations qu’il y a bien des trésors cachés dans le nord du Piemont, entre autres aussi dans les appellations Gattinara ou Ghemme.
Pour Laurent :
Je complète juste sur le Coste e Fossati : la sélection massale utilisée pour ce vin est privée, et baptisée "a picciolo rosso" (variété à rafle rouge). Elle a été réalisée par Aldo Vajra himself dans les années 80…
Bendicht :
oui, mille fois oui !…
Bendicht,
Félicitons-nous des ces structures d’accueil (cavesa, gje) qui nous permettent de beaux échanges.
Moi j’adore le cabernet-franc au poivron, chez Joguet ou chez Lenoir, parfois même chez Alliet.
Nicolas,
Jamais croisé ce Piccolo Rosso …
Laurent:
En principe pas de problème avec le cabernet franc – en finesse pas loin du Pinot… – mais au point de vue aromatique j’en ai souvent un problème de trouver un plat adéquate – ou alors avec des légumes?!
Picc-i-olo rosso, pas piccolo.
Cette manie de toujours lire trop vite !
Nicolas,
Je crois que là c’est toi qui écrit trop vite …
Vérifie et tiens-nous au courant.
Petit rouge ?
Queue rouge ? (Prunelart, comme version du côt à queue rouge).
Je dois faire erreur
Mea culpa
Mea Culpa … queue rouge
Va comprendre, Charles ! 🙂
Jui fier jmappele marcarini comme le vin de mes cousin d’italie 🙂
Le we derniers, en confirmation, 2 vins décevants :
Barolo Voerzio Brunate 1997 (5ème dégustation de ce vin tant vanté) : surextrait, bourrin, peu plaisant (même déception que lors de la première dégustation de janvier 2003 et de la troisième d’août 2009 – le Dugat-Py du Barolo ?).
et
Barolo Sandrone Cannubi Boschis 1997 (4ème dégustation) :
boisé, camphré, solaire, vraiment pas jojo (le vin a été bien apprécié sur les seconde (oct 2005) et troisième dégustation (oct 2009)).
De très beaux vins goûtés sur place, en particulier chez les "traditionnalistes" :
Giuseppe Rinaldi, Cavalloto, Cappellano (sauvage en Rupestris et franc de pied), Oddero, Mascarello, Giacomo Conterno (en particulier Barbera Cascina Francia 2008 et Monfortino 2002, sublime sur une année "ratée"), Bruno Giacosa, Elio Altare.
Les vignes automnales étaient sublimes (en Beaujolais aussi d’ailleurs, du côté de chez Chamonard) et la gastronomie à la hauteur.
Quelques belles rencontres :
* Barolo Oddero Mondoca di Bussia Soprana 2000
* Barolo Oddero 2006
* Barolo Bartolo Mascarello 2006
* Bruno Giacosa Falletto Barbaresco Asili 2007 (white label)
* Castello di Verduno Barbaresco Rabaja 2001
* Elio Altare Barolo 2005
* Cavallotto Barolo Bricco Boschis 2006
* Elio Grasso Barolo Gavarini Chiniera 2003
* Cappellano Barolo Otin Fiorin Rupestris 1998
* Silvio Grasso Barolo Ciabot Manzoni 1989
* Barolo Giuseppe Rinaldi Brunate/Le Coste 1999
* Barolo Giuseppe Rinaldi Cannubi San Lorenzo/Ravera 2007
* Barolo Giuseppe Rinaldi Brunate/Le Coste 2008
* Giacomo Conterno Barbera d’Alba Cascina Francia 2008
* Giacomo Conterno Langhe Nebbiolo Cerretta 2008
* Giacomo Conterno Barolo Cascina Francia 2006
* Giacomo Conterno Barolo Monfortino 2002
La fraîcheur est la bienvenue dans ces vins de caractère, de garde, pourvus en acidité, en tannins et en alcool.
Petit rappel (dégustation de 2005 préparée et commentée par Pierre Citerne) :
http://www.invinoveritastoulouse...
Roberto Voerzio Langhe Nebbiolo 2007 : très mûr, sur le goudron. Pesant sur ce fruit cuit, boisé. Un vin saturé que nous n’avons pas eu envie de terminer.
Quelle sera son évolution, Fredi ?
Je ne pense pas que ce soit ce que tu ai voulu dire mais je précise que Altare n’est en rien un "traditionaliste" …
Belle découverte que ce franc de pied chez Cappellano ?
Paul,
Bien lu en effet, Altare n’étant pas vraiment dans le groupe de Mascarello ou Rinaldi (et nous avons shunté Gaja, Voerzio et Sandrone, en particulier).
Trouvé ce Pie Franco Michet intéressant (la comparasion avec Rupestris fut faite sur 2007 et 2006).
Il faudrait goûter plus pour mieux cerner la chose (et le franc de pied n’était plus en vente).
Un côté peut-être un peu plus éthéré (plus dense pour autant ?), plus "nature" dans le Pie Franco ?
Les vins se sont montrés assez retors, organiques (rein à voir avec l’expression fruitée trouvée chez Rinaldi dans ses 2 assemblages).
J’ai entendu sur place un spécialiste évoquant des vins manquant de netteté, possiblement contaminés ?! (je me garderai bien de trancher).
Augusto (le fils de Teobaldo, décédé), d’un calme olympien, nous a également fait goûté le chinato aussi (vin aromatisé) : il est marrant de penser que la quinquina est déjà une note aromatique récurrente du nebbiolo …
"organique/rein …"
lapsus calami 🙂
A noter que la truffe blanche était assez enivrante.
La Carne cruda parfois sensationnelle (La Libera, Alba).
Et la "finanziera" peut offrir de beaux accords avec les vins de Cappellano …
Le Barolo chinato, "vin aromatisé"… argh Laurent, tu veux une bronchée ?!
Choisis mieux tes mots stp, surtout que le chinato chez les Cappellano, ce n’est même plus une religion, mais un morceau d’histoire la famille. On devrait même plutôt parler de vin "macéré" (et pas uniquement à la quinine), en fin d’élevage classique, avant une prolongation supplémentaire d’affinage afin de laisser tous les parfums et saveurs s’harmoniser lentement. L’étiquette verte du domaine est mythique. L’aïeul de Teobaldo, Giuseppe, Gisep en patois piémontais, est le fameux pharmacien qui inventa la recette mythique du chinato, au XIXème.
Le chinato de Cappellano est à ce jour le meilleur que j’ai goûté, moins sucré que beaucoup d’autres (très bons au demeurant, mais s’inscrivant dans une mouvance plus "vin de dessert" – celui d’Aldo Vajra est top), très "chinato", un vin d’école pour découvrir et apprendre à aimer l’amer… noble !
Désolé d’avoir fait mon grincheux, mais on ne badine pas avec la tradition Piémontaise…
😉
Arrête de faire ton malin … l’étiquette est bleue, là, devant moi !
😉
En tout cas je souscris à la grandeur de ce noble vin … et celui (rare) de Mascarello vaut plus que le détour. Si tu expie ton erreur, tu y auras – peut être – droit.
Etiquette bleue en effet, avec des épices pour aromatiser l’ensemble !
Rebu ce soir Lapierre et Brun 2009 : Chamonard est loin devant …
Paul,
Nicolas doit confondre avec la chartreuse 🙂
Et j’oubliais : dolcetto, barbera, freisa, grignolino, rouchè, pelaverga de Verduno, arneis, …
Et de nouveau un vin d’Auvenay proposé par l’ami Philippe (Auxey Clous 2001) pas net ????
Disons turquoise… Sensibilité aux couleurs, les gens n’étant jamais d’accord sur la dominante de celle-ci. Et surtout, je pense que ce n’est pas la chose la plus intéressante à retenir sur ce vin et domaine là !
Tu sais, Nicolas si on nous enlève les robes, on ne sait plus dire grand-chose de la provenance et de la qualité des vins …
🙂
D’accord pour le quinquina comme note aromatique récurrente sur les rouges ?
Ce Chinato est un curiosité, une gourmandise … je le dégusterai au coin du feu en pensant aux collines de Serralunga.
A noter que nous avons dégusté en la présence d’une personne qui travaille en Toscane dans un domaine "nature" : nous avions goûté cet été un beau chianti Classico Podere Le Bonce da Giovanna Morganti « Le Trame » 2005 – herbes infusées, quinquina, cuir, cassis, épices. De la ressemblance du nebbilo et du sangiovese …
(après une bouteille défectueuse, j’ai logiquement corrigé le tir chez Olif).
2.bp.blogspot.com/_uM3mtU…
Laurentg dit :
D’accord pour le quinquina comme note aromatique récurrente sur les rouges ?
Laurent,
Sur les rouges de nebbiolo et de freisa oui, quinquina, avec aussi du menthol, des fruits rouges acidulés, des fleurs, de la réglisse, etc. Perceptions personnelles généralisées, évidemment
La barbera (zan, cassis, myrtille) et le dolcetto (cerise et noyau de cerise) c’est autre chose.
A découvrir pour toi absolument, les cépages du Haut-Piémont : vespolina, croatina, uva rara (ou bonarda), etc. Mais tu les goûteras souvent en cuve, fût ou foudre, car ils sont assemblés au nebbiolo dominant en fin d’élevage, voire avant.
Dans le Monferrato, on trouve aussi de super "curiosités" aromatiques style Brachetto, Grignolino, Malvasia noire…
En blanc, incontournable l’Erbaluce (voir Haut-Piémont), le Rossesse bianco (chez Saffirio et Giovanni Manzone, le sauveur de cette vieille variété, un monsieur très attachant), le Cortese ; je trouve l’Arneis moins palpitant mais aussi souvent mal vinifié, ou plutôt avec peu d’ambition… et trop de so2 !
Goûté en effet le grignolino (Alfieri 09 et un petit aspect Château des Tours), et celui d’Olek Bondiono (La Berchialla, sur Barbaresco).
La Bonarda (en Oltrepo Pavese,en Argentine et en pichet avant le tunnel du Fréjus).
Pas mal l’Arneis 2009 en Roero chez Bruno Giacosa mais les spumante blancs et rouges ne sont guère convaincants.
Petit brachetto d’Acqui 2000 de Braida (goût de muscat, 5° d’alcool).
Bien entendu, en termes structurels, gouleyant dolcetto et acide barbera sont dans leurs registres respectifs.
Assez aimé aussi l’Insieme 2006 d’Altare, assemblant nebbiolo, barbera, CS, syrah et petit verdot.
Quant à la différence plus précise entre Barolo et Barbaresco, il faudra que j’y retourne …
🙂
Quel beau pays !
Chinato : vino aromatizzato … (c’est écrit sur l’étiquette)
🙂