La houle sous l’étrave. Le maison sous la lune avec son feu de mât.
Le monde ressemble alors à ce qu'il était avant que nous venions le troubler.
Silence des rivages et des matins anxieux.
Demain, au moment où nous lèverons l’ancre, vous serez déjà partis, océanites aigus, oiseaux-sortilèges…
D’un verre à l’autre de Beyound the Clouds, nous avons parlé de cet éclat singulier : celui de la vie, si fragile ; du temps souverain ; des vagues et des présages ; du chemin de l’estran ; de la mélancolie de ce qui, un jour, s’achèvera…
Plus tard, au cœur de la nuit nérétique, entre deux rêves, j’ai lu ce haïku :
Même en mer
Je m’ennuie de la mer
Oiseaux de nos songes
Je m’ennuie de la mer
Oiseaux de nos songes
Bashô à bord…
17 Comments
Partie d’un texte consacré au Pétrel tempête de Paul Géroudet (1959) dans "Les Palmipèdes", éd. Delachaux & Niestlé:
"Les marins parlent souvent d’un petit oiseau de mer qui zigzague au ras de l’eau, dans le sillage de leur bateau; pour eux, il est de mauvais présage et un messager de Satan. Un peu plus petit qu’un Martinet noir, couleur de suie avec le croupion blanc, il rappelle une Hirondelle de fenêtre qui serait noire dessous et qui aurait la queue carrée ou un peu arrondie. C’est le Pétrel tempête.
Pareil à une ombre légère, il évolue en battant des ailes comme une chauve-souris, glisse sur une courte distance, se soutient un instant sur place et laisse pendre des pattes qu’il mouille à peine; Il semble parfois marcher sur l’eau, les ailes étendues, épousant les mouvements des flots avec une habilité surprenante. ça et là, il picore une proie invisible à la surface, plonge même quelques secondes; à l’occasion, il se repose en flottant comme un bouchon. Quand le vent souffle en tempête, ce Pétrel sait trouver un abri dans les vallées séparant les longues lames; il économise ses forces en se laissant porter par l’air au flanc des pentes liquides marbrées d’écume, qu’il explore activement, tandis qu’un peu plus haut, l’ouragan décapite les crêtes des vagues où il se garde de se risquer … et, pourtant, c’est quand les éléments se déchaînent qu’il montre le mieux sa maîtrise et son élégance."
Lewis Caroll + Pink Floyd
Attention, Armand, avec ça, vous franchissez les barrières des espèces !
Merci, Michel, pour ces précisions. Je sais que, des ces "oiseaux de mauvais augure" tu as une connaissance qui n’est pas seulement livresque !
Est-ce si sur Miguel?
"The Piper at the Gates of Dawn" et "White Rabbit" n’évoquent-ils rien?
Pourriez-vous préciser Armand ? A quoi pensez-vous exactement ? Aux pétrels ou au LSD. "The Piper…" du Floyd, je comprends mais le "lapin blanc", que vient-il faire là-dedans ?
C’était un raccourci.Je parlais bien sur du LSD, thème également de White Rabbit de Jefferson Airplane.
Tout est clair, limpide, Armand…
Armand, savez-vous que je suis un fan "absolu" du grand Jefferson Airplane et, surtout, de la légendaire Grace Slick !
En fait ça ne m’étonnes pas. Je me demandes bien pourquoi?
Hors toute idéologie, je viens d’être frappé par la proximité vocale de Grace Slick et de Dolores O’Riordan des Cranberries.
J’espère que ce n’est pas une plaisanterie, Armand. J’y suis allé jeter une oreille "Just my imagination". La vôtre plutôt… Je ne vous suis pas sur cette écoute. Anyway, Grace Slick est incomparable. Elle n’aurait d’ailleurs jamais dû commencer à peindre !
Elle n’aurait surtout pas du vieillir!
En écoutant par exemple… Two Heads et Zombie
Ou Ode to my family
Enfin je resterai avec mon imagination car comme disait Jean Rostand:
"On peut imaginer une humanité composée exclusivement de femmes ; on n’en saurait imaginer une qui ne comptât que des hommes."
Je ne suis toujours pas vraiment convaincu, Armand. Peut-être dans This is the Day où elle chante plus rauque. Cela dit, vous avez raison, c’est profondément injuste, Grace n’aurait jamais dû vieillir. Cela dit, je rapprocherais davantage Dolores des deux O’Connor, Hazel et Sinead.