A Ducru-Beaucaillou, c’est une autre histoire. Un peu plus show off. Hôtesses à l’accueil. Photo-souvenir. Et marketing redoutable avec un clin d’œil appuyé vers la Chine : « Quant à ce glorieux millésime du Dragon, son bouquet frais et fruité, son charme et sa grâce suggèrent les ondulations suaves de l’iconique Fan Bingbing ».
A Latour, on déguste dans le vendangeoir tout près de l’estuaire. La nostalgie est accrochée aux murs : des photographies des vendanges à Latour, il y a un demi-siècle. Tout un symbole au moment où la propriété vient de rompre avec la tradition des Primeurs. Frédéric Engerer arbore le masque impénétrable du joueur de poker.
Chez le voisin, à Léoville-Las-Cases, Jean-Hubert Delon a le sourire. Tous les vins présentés impressionnent par leur qualité. A la fin de la dégustation, enhardi, le maître de céans lâche cette petite phrase ô combien significative : »Le Las-Cases 2012 sera un vin que les amateurs pourront à nouveau s’offrir… » On attend.
Jeudi 11 avril Cette image du superbe parc de Cantemerle avec son pont japonisant. J’aimerais m’y arrêter, mais le crachin est là et il reste de nombreux vins à déguster.
Cette fragrance : l’odeur si particulière, douce et patinée, des chais de Pontet-Canet. Les « œufs » de M. Nomblot ont été remplacés par des amphores en béton (ou dolias) de 9 hl dans lesquelles un tiers de la récolte sera désormais élevée, pour mieux respecter l’intégrité du fruit. On a poussé le souci de perfection jusqu’à intégrer dans la composition des cuves, en fonction des cépages qu’elles sont censées contenir, de la poudre de leur terroir d’origine, argilo-calcaire pour le merlot et graves pour le cabernet.
Fabio Rizzari (Guide l'Espresso) à Cos d'Estournel : "Comme le disait Ferdinand Porsche qui s'y connaissait un peu : Tazio Nuvolari est le plus grand coureur d'hier, d'aujourd'hui et de demain !"
Cette effervescence et cette révélation : la salle de dégustation de Cos d’Estournel. Le petit parking à l’entrée du château est surchargé et les grandes tables, à l’intérieur, sont entourées de beau monde. Jean-Guillaume Prats parti, le nouveau directeur s’appelle Aymeric de Gironde, un nom prédestiné. Fabio Rizzari, du guide l’Espresso, est en verve.
Je ne sais pour quel motif : il évoque la figure d’un campionissimo de la course automobile, Tazio Nuvolari. Un homme qui, selon le cinéaste Michelangelo Antonioni, « violait la réalité et faisait des choses qui à la lumière du sens commun étaient absurdes… Pour les jeunes d’alors, et j’étais parmi eux, Nuvolari représentait le courage, un courage sans limite. Il était le mythe, l’inaccessible. »
C’est au volant de La Ferrari et de ses 963 chevaux que j’ai eu le sentiment de reprendre la route qui me menait à Montrose, juste après cette révélation.
Ce bonheur dans les brumes de Médoc : le Calon-Ségur 2012 présenté par Vincent Millet et Laurent Dufau, le nouveau directeur.
Et puis, il y a tous les autres moments, l’accueil à château Branas Grand Poujeaux, cette scène désopilante où un dégustateur émérite de la RVF devait arriver et n’est jamais arrivé pour le dîner. Il viendra demain. Le soir suivant, rebelote. On l’attend. Il va arriver. Il n’est pas là. Le premier plat est un Soufflé au comté et à la truffe noire servi avec un exquis Prieuré-Lichine blanc 2012. Le soufflé n’attend pas. On passe à table. Miracle ! M. Raoul Salama est enfin arrivé. On a eu chaud !
A l’année prochaine !
7 Comments
Fabio Rizzari m’a transmis plusieurs anecdotes au sujet de l’iconique Tazio Nuvolari. Je ne résiste pas au plaisir de vous communiquer celle-ci :
En 1930, Tazio Nuvolari prend le départ des Mille Miglia sur une Alfa Romeo 6C 1750 GS Spider Zagato avec pour co-pilote Battista Guidotti. Parti après son co-équipier Achille Varzi, il le prend en chasse, à 150 km/h, touts feux éteints, le rattrape dans les derniers kilomètres et le dépasse. Les commissaires de course ne se rendent pas compte que Nuvolari a pris la tête et continuent d’indiquer à Varzi qu’il est en première position. Quand Nuvolari allume enfin ses feux, il passe la ligne d’arrivée à Brescia, et devient le premier pilote à avoir parcouru les mille milles de la course à plus de 100 km/h. Lorsque Varzi franchit second la ligne d’arrivée il découvre avec stupéfaction qu’il a perdu la course.
Belle histoire de tête brûlée !
Qui me rappelle celle de ce coureur du Tour de France, en tête, qui casse la fourche de son vélo, la répare chez un forgeron, et repart !
Interdiction d’une aide quelconque : il a dû tout faire lui-même !
Il arrivera 7ème à Paris !
Bon, Grand Jacques, catégorie "tête brûlée", tu dois en connaître quelques sérieuses côté montagne, non ?
Pied au plancher
http://www.youtube.com/watch?v=j...
Candie,
Et celle de toto qui va chez le garagiste, vous la connnaissez ?
🙂
Voyons, Zagato est eternel
http://www.youtube.com/watch?v=8...
@ Laurentg, c’est générationnel et vous semblez un peu jeune pour admettre autre chose:
http://www.youtube.com/watch?v=G...
Comme le disait Foucault, cela montre du doigt l’absence de Dieu